Basée à Paris, la Direction des Études Économiques de BNP Paribas est composée d’économistes et de statisticiens :
« Les Études économiques ont pour mission de répondre aux besoins des clients, des lignes de métiers et des fonctions de BNP Paribas en matière de recherche économique. Notre équipe d’économistes et de statisticiens couvre un nombre important de pays avancés, en développement et émergents, l’économie réelle, les marchés financiers et l’économie bancaire. Ce site, qui présente nos analyses, nos vidéos et nos podcasts, permet de partager le résultat de nos recherches avec tous ceux qui souhaitent mieux comprendre le contexte économique ou qui s’intéressent à des problématiques spécifiques. »
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Au T1 2024, la croissance du PIB réel espagnol a été, comme attendu, l’une des plus élevée de la zone euro (+0,7% t/t). Elle a été principalement portée par le commerce extérieur (contribution de +0,5 pp), directement soutenu par les records touristiques enregistrés en ce début d’année. Au deuxième trimestre, nous prévoyons que l’activité reste forte (+0,7% t/t) en raison d’une reprise progressive de la consommation privée, de la persistance de la croissance des exportations, et du soutien à l’investissement apporté par les futurs déboursements des fonds NGEU.
Après avoir été en récession en 2023 (-0,8% en moyenne annuelle), en raison de la chute de l’investissement, de la forte inflation et du déclin des salaires réels, la croissance autrichienne devrait rester faible cette année (+0,3% selon la Commission européenne). Au T1, le PIB réel n’a progressé que de 0,2% t/t, toujours tiré vers le bas par le recul de l’investissement (-4,7% t/t, contribution de -1,1 pp à la croissance), mais néanmoins tiré vers le haut par le rebond de la consommation privée (+0,8% t/t, contribution de +0,4 pp), lui-même soutenu par le retour des hausses de salaires réels et par la résilience du marché du travail.
La désinflation est de retour en Italie. Après avoir enregistré une légère hausse en mars (1,2% a/a ; +0,4 pp sur un mois), l’inflation est repassée sous la barre des 1% en avril (0,9% a/a), principalement en raison de la déflation toujours importante de la composante énergétique (-12,2% a/a). Bien qu’elle diminue, l’inflation dans les services reste forte (+3,1% a/a ; -0,2 pp sur un mois), gardant l’inflation sous-jacente à 2,2%. Néanmoins, les tendances désinflationnistes sur les prix à la consommation devraient se poursuivre, l’évolution des prix de production étant toujours négative (-9,6% a/a en mars).
Sans trop de surprise, la conjoncture espagnole reste positive en ce début de deuxième trimestre. Après avoir surpassé les pays de la zone euro en affichant une croissance de 0,7% t/t au T1, l’activité devrait rester importante au T2 (0,5% t/t selon nos prévisions).
En 2023, le PIB réel espagnol (en hausse de 2,5% en moyenne annuelle) a beaucoup plus progressé que celui de la zone euro (0,5% a/a). La consommation des ménages, principal moteur de la croissance, a été soutenue par la robustesse du marché du travail et la modération de l’inflation. Nous prévoyons une croissance de 0,4% t/t au T1 2024, avant une accélération au cours des trimestres suivants. Pour la quatrième année, la croissance espagnole serait ainsi l’un des principaux moteurs de la zone euro (2% a/a contre 0,7% a/a).
Après huit ans de gouvernement socialiste, la coalition de centre droit Alliance démocratique a remporté les élections législatives anticipées du 10 mars dernier. Ce revirement politique, dans un contexte d’absence de majorité absolue au Parlement, pourrait être source d’instabilité dans le pays. Néanmoins, l’assainissement profond des finances publiques réalisé durant le mandat d’António Costa, ainsi que la solidité des fondamentaux macroéconomiques, permettent au futur gouvernement de disposer d’une importante marge de manœuvre économique et budgétaire. La croissance portugaise devrait rester largement supérieure à celle de la zone euro en 2024 (1,2% selon la Commission européenne, contre 0,7% pour la zone euro).
L’activité du secteur privé italien continue de s’améliorer en février d’après l’indice PMI composite, qui a gagné 0,4 point sur un mois, ce qui le porte à 51,1. Toutefois, à l’inverse de la situation actuellement observée en Espagne, la divergence entre le secteur manufacturier et celui des services continue de s’accentuer.
L’inflation espagnole a, comme anticipé, ralenti en février. En variation annuelle, l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) n’a progressé que de 2,9% (-0,6 point de pourcentage par rapport à janvier) en raison d’une accentuation de la déflation des prix de l’énergie, elle-même induite par des conditions météorologiques favorables.
Les enquêtes de conjoncture de janvier menées auprès des entreprises italiennes indiquent des signes de reprise du secteur privé : l’indice PMI composite a gagné 2,1 points et s’établit désormais à 50,7. Cette amélioration est tirée par les services, pour lesquels le PMI repasse en zone d’expansion, après six mois en zone de contraction (+1,4 point, à 51,2). Les entreprises interrogées signalent désormais une hausse des nouvelles affaires à venir (52,5 ; +4,4 points) qui entraîne l’emploi dans son sillage (51,2). De son côté, la dégradation du secteur manufacturier, observable depuis avril 2023, continue de ralentir, l’indice PMI associé ayant gagné 3,2 points en janvier et s’inscrivant à 48,5.
Les enquêtes de conjoncture de janvier auprès des entreprises espagnoles révèlent des signes d’amélioration. L’indice PMI composite montre en effet une expansion de l’activité (51,5), notamment portée par la performance toujours solide du secteur des services (52,1). Le secteur manufacturier semble, lui aussi, avoir un peu plus le vent dans le dos en ce début d’année. Après dix mois de contraction, le PMI associé indique des signes de redressement (49,2 ; +3,1 points), les entreprises signalant une moindre détérioration de tous les sous-indicateurs, hormis celui relatif aux délais de livraisons (44,5 ; -3,5 points)
La forte progression de l’inflation observée en Europe depuis 2021 a été principalement causée par le renchérissement du coût de l’énergie (gaz, électricité et produits pétroliers), puis par sa transmission aux autres composantes de l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH).
Au troisième trimestre 2023, la croissance espagnole s’est légèrement modérée à 0,3% t/t. Elle a été principalement portée par la consommation des ménages, elle-même soutenue par la résilience du marché du travail et la progression des salaires réels. Après une remontée au cours du second semestre (de 1,6% a/a en juin à 3,3% en décembre selon la mesure harmonisée), l’inflation devrait de nouveau baisser en 2024 et s’inscrire en dessous de la cible de 2% dès le T3. Nous prévoyons que la croissance reste modérée en fin d’année 2023 et début 2024 (0,2% t/t), avant de redevenir plus franchement positive. L’Espagne restera l’un des moteurs de la zone euro pour une année supplémentaire – avec une croissance attendue de 1,5% en moyenne annuelle contre 0,6% pour la zone euro.
La croissance économique ralentit en Italie. Après une contraction de 0,4% t/t au T2, l’activité économique n’a progressé que de 0,1% t/t au T3, frôlant donc le surplace ce trimestre-là. Celle-ci a été portée par les dépenses de consommation (+0,6% t/t, contribution de 0,4 point) et le commerce extérieur (contribution de +0,8 point). Néanmoins, ces évolutions positives ont été contrebalancées par un fort déstockage. De son côté, l’investissement a enregistré une variation trimestrielle de -0,1% au T3.
Contrairement à la tendance observée au sein des trois autres grands pays de la zone euro, l’Espagne enregistre en novembre une baisse plus mesurée de son inflation. Selon l’INE, la progression de l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) a ralenti de 0,2 pp à 3,3% a/a ce mois-ci (quand le reflux atteint 0,7 point en France et en Allemagne, et 1,1 point en Italie). À en croire les évolutions récentes de l’indice des prix à la production, qui enregistrait en octobre son huitième mois consécutif de déflation1 (-7,8% a/a), cette décélération des prix devrait se poursuivre, voire s’accentuer, au cours des prochains mois.
La progression de l’indice des prix à la consommation harmonisé (HIPC) se renforce à nouveau à +3,5% a/a au mois d’octobre (+0,21 pp). L’inflation alimentaire reste importante, bien que son augmentation ait ralenti par rapport à septembre (+9,5% a/a en octobre, -1pp). Toutefois, l’envolée des prix de l’huile d’olive persiste (+73,5% a/a, +6,5 pp), apportant une contribution de 0,37 point à l’inflation totale. De son côté, la déflation énergétique se résorbe mais reste importante (-10,1% a/a, -3,7pp). L’inflation sous-jacente a quant à elle reflué à +3,8% sur un an.