Basée à Paris, la Direction des Études Économiques de BNP Paribas est composée d’économistes et de statisticiens :
Les Études économiques ont pour mission de répondre aux besoins des clients, des lignes de métiers et des fonctions de BNP Paribas en matière de recherche économique. Notre équipe d’économistes et de statisticiens couvre un nombre important de pays avancés, en développement et émergents, l’économie réelle, les marchés financiers et l’économie bancaire. Ce site, qui présente nos analyses, nos vidéos et nos podcasts, permet de partager le résultat de nos recherches avec tous ceux qui souhaitent mieux comprendre le contexte économique ou qui s’intéressent à des problématiques spécifiques.
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Avec le Royaume-Uni, le Japon est le pays du G7 où la reprise de l'activité est la moins marquée depuis deux ans. Le PIB réel a même rechuté de 0,3% t/t au T3 2022, freiné par une baisse des investissements résidentiels et des exportations nettes. La consommation privée, si elle a progressé au troisième trimestre (+0,2% t/t), reste bien inférieure à son niveau de 2019. La fin des restrictions liées à la Covid-19 – effective depuis octobre – apportera un supplément de croissance au dernier trimestre de l’année mais la hausse du PIB pour 2022 sera globalement peu vigoureuse (+0,9%). Nous prévoyons que l’activité ralentisse encore en 2023 (+0,3%), et un retour aux niveaux d’avant pandémie au plus tôt en 2024.
L’Espagne est désormais le pays de la zone euro avec le taux d’inflation le moins élevé : 6,7% en novembre en glissement annuel. Les mesures gouvernementales visant à juguler l’augmentation des prix énergétiques portent leurs fruits, même si l’IPC sous-jacent progresse toujours significativement. Le reflux de l’inflation devrait se poursuivre en 2023, mais le gouvernement ne relâchera pas la pédale budgétaire pour autant. Le budget 2023, en débat au Parlement, prolonge la plupart des mesures de soutien jusqu’à la fin de l’année prochaine. Face à la remontée des taux immobiliers, Madrid a assoupli les conditions de remboursement des ménages en facilitant la restructuration des prêts et en autorisant un gel temporaire des mensualités
Malgré la hausse conséquente des pressions inflationnistes, l’économie grecque a continué de croître à un rythme soutenu au cours du premier semestre 2022, progressant de 4,1% sur la période. Le PIB réel s’est toutefois replié au troisième trimestre (-0,5% t/t), malgré la bonne tenue de l’activité touristique et du marché du travail. En effet, le nombre de personnes sans emploi a reflué à nouveau au troisième trimestre 2022 (-29k) pour atteindre son plus bas niveau depuis décembre 2009. Près de 80% de la hausse du chômage enregistrée durant les deux crises économiques de 2008 et 2011 a été effacée. Le taux de chômage, bien que toujours très élevé, est ainsi repassé sous la barre des 12% en octobre (11,6%)
Les dernières enquêtes de la Commission européenne signalaient un rebond encourageant de la confiance des ménages italiens, qui reste toutefois très détériorée. L’indice de confiance s’est amélioré de 8 points en novembre, la plus forte hausse mensuelle enregistrée par l’enquête depuis sa conception en 1985. Les anticipations des consommateurs sur l’inflation, nettement moins négatives (deuxième plus forte baisse mensuelle observée depuis 1985), ont manifestement soutenu ce regain d’optimisme. Pourtant, l’accroissement des prix à la consommation (IPC) ne montre pas de signes concrets de ralentissement.
La résorption des perturbations dans les échanges mondiaux se poursuit. Néanmoins, des risques importants de friction demeurent pour cet hiver, en plus des répercussions directes liées à la guerre en Ukraine. La Chine est confrontée à une hausse record des contaminations à la Covid-19, et sa politique zéro Covid a mis à l’arrêt plusieurs usines dans la province du Hénan, qui abrite des lignes de production de grands groupes technologiques mondiaux.
L’Italie fait face à une poussée d’inflation sans précédent et généralisée, et elle ne devrait pas échapper à une phase récessive cet hiver. Même si l’activité a surpris à la hausse au T3 (+0,5% t/t selon la première estimation de l’Istat), le baromètre indique clairement que les perspectives économiques continuent de s’assombrir.
L’inflation reflue en octobre en Espagne pour le troisième mois consécutif, passant de 10,7% en juillet à 7,3% en glissement annuel. Si les chiffres détaillés seront dévoilés le 15 novembre seulement, il est vraisemblable que cette baisse ait été une nouvelle fois alimentée par les prix énergétiques, dont le rythme de progression a ralenti de façon notable cet été, bien qu’il reste élevé (22,4% a/a en septembre). L’ « exception ibérique », en place depuis le printemps, ainsi que le plafonnement des prix réglementés sur le marché de l’énergie portent leurs fruits.
Les industriels japonais se reposent de plus en plus sur l’activité de leurs filiales basées à l’étranger comme source de débouchés. Les ventes des entreprises manufacturières, réalisées par ces filiales, s’élevaient en effet, au deuxième trimestre 2022, à JPY 38,8 trilliards (USD 299,7 mds), un record. Cela représentait 28% des ventes totales des entreprises manufacturières japonaises si l’on additionne les ventes des filiales à l’étranger et celles des entreprises implantées sur le territoire national. Ce pourcentage constitue également un nouveau pic historique
Royaume-Uni, Grèce, Afrique du Sud : les grèves dans le secteur portuaire se sont multipliées ces derniers jours, entraînant des perturbations, en particulier en Afrique du Sud. Le trafic maritime mondial a cependant continué de se fluidifier et le fret, mesuré par l’indice Freightos, est retombé à son plus bas niveau depuis la fin décembre 2020 (Graphique 5). Cela représente une chute de 70% par rapport au pic enregistré en septembre 2021 et un recul des coûts des deux tiers depuis le début de l’année 2022.
L’intronisation dimanche dernier de Giorgia Meloni au poste de présidente du Conseil italien ne doit pas faire oublier les débuts difficiles de la nouvelle coalition au pouvoir. En effet, des fissures sont déjà apparues entre les différents partenaires de l’alliance de droite. En sus des dissensions politiques, le contexte économique italien est également propice à générer des tensions. La plupart des indicateurs du baromètre ont poursuivi leur dégradation ces dernières semaines, à la fois du côté des indices centrés sur les entreprises et de ceux portant sur les ménages.
Les chiffres détaillés de l’inflation pour septembre en Espagne confirment les changements de la dynamique des prix en cours ces derniers mois. L’augmentation des prix énergétiques, certes toujours très élevée (22,4% a/a), s’estompe depuis mars dernier – la hausse avait alors atteint un pic à 60,9% a/a. À l’inverse, l’augmentation annuelle de l’IPC des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées s’accentue (14,4% a/a contre 6,8% a/a en mars). Par conséquent, et pour la première fois depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, la hausse des produits alimentaires devient le premier contributeur à l’inflation.
Malgré des difficultés encore très marquées dans le secteur de l’automobile et chez les fournisseurs de gaz et d’électricité, l’industrie japonaise résiste. Le niveau record des profits enregistrés par les manufacturiers nippons au deuxième trimestre, comme le rapporte l’enquête trimestrielle du ministère des Finances, a constitué un premier élément notable. Par ailleurs, l’enquête Tankan de septembre a été meilleure qu’attendu. L’indice général de diffusion s’est amélioré de 1 point (3), alors qu’une baisse de même ampleur était attendue. La confiance dans le secteur non-manufacturier, en particulier, a surpris favorablement, avec une hausse de l’indice de diffusion de 1 point (5) contre un recul attendu de 4 points.
Les tensions sur le commerce mondial continuent, globalement, de se résorber, mais de nouvelles frictions émergent en raison de la guerre en Ukraine. L’indice synthétique de la Réserve fédérale de New York, qui évalue ces tensions sur les chaines d’échanges internationaux, s’est replié significativement depuis le début de l’année, pour atteindre en août son plus bas niveau en dix-huit mois. Autre indicateur visible de ce désengorgement, les délais de livraison qui se réduisent. Il reste néanmoins en deçà de sa moyenne historique d’avant pandémie.
Les résultats des élections législatives ont conduit une coalition de droite, menée par Giorgia Meloni, au pouvoir. La nouvelle administration devrait être rapidement mise à l’épreuve puisqu’elle prendra les rênes d’une économie en proie à des difficultés croissantes, avec un risque de récession élevé cet hiver. Nos prévisions actuelles tablent sur un repli du PIB réel de 0,4% t/t au quatrième trimestre, suivi d’une baisse de 0,2% t/t le trimestre suivant. Le secteur industriel, premier pan de l’économie affecté par les perturbations liées à la guerre en Ukraine et la hausse des coûts de production, subit un coup d’arrêt important.
Le yen a continué de plonger cet été, atteignant son plus bas niveau face au dollar en 24 ans. La Banque du Japon (BoJ) maintient inchangée sa politique de contrôle des taux d’intérêt, amplifiant ainsi le décalage avec les autres grandes banques centrales et, par conséquent, les pressions à la baisse sur la devise. Le rythme d’inflation est certes important pour le pays (3,0% a/a en juillet), mais il reste sous contrôle et à un niveau moindre qu’en 2014 et le début du programme Abenomics. Même si elles se resserrent, des marges de manœuvre demeurent donc pour la BoJ. D’autant qu’avec un niveau de PIB près de 2,5% inférieur à son niveau de l’été 2019, le Japon reste le pays du G7 où la reprise de l’activité a été la moins prononcée depuis deux ans.
L’hiver s’annonce difficile. Bien que son l’Espagne soit structurellement moins vulnérable aux ruptures énergétiques, le choc inflationniste est violent et il ne fléchit pas, avec une inflation à plus de 10% en août. La mesure « hors énergie » progresse sans relâche. Malgré l’action du gouvernement, la baisse du pouvoir d’achat des ménages espagnols sera parmi les plus importantes de la zone euro. Si le tourisme a certainement permis à l’activité de résister au troisième trimestre, nous nous attendons à une contraction au quatrième trimestre 2022, qui se prolongerait au cours de l’hiver. Les créations d’emplois ont été solides cet été, mais les enquêtes d’opinion anticipent, elles aussi, un fléchissement.
Avec un risque de pénuries énergétiques relativement contenu, le Portugal enregistrerait cette année une croissance économique parmi les plus importantes de la zone euro. Plusieurs facteurs favorables sont à l’œuvre. L’acquis de croissance par rapport à 2021 est important, et le PIB réel a connu une forte hausse au T1 (+2,4% t/t) avant de se stabiliser au T2. Le rebond du tourisme a, par ailleurs, soutenu l’activité cet été. Malgré les mesures d’aides aux ménages et aux entreprises, estimées par le gouvernement à EUR 4 mds jusqu’ici en 2022, le solde budgétaire primaire devrait enregistrer un léger excédent cette année
L’inflation en Espagne ne montre aucun signe d’accalmie. La hausse des prix à la consommation s’est maintenue au-dessus des 10% a/a en août, à 10,5% (mesure nationale). Elle a néanmoins légèrement fléchi par rapport à juillet (10,8% a/a), en raison de la diminution des coûts dans le transport privé (-3,5% sur un mois), elle-même alimentée par la baisse des prix à la pompe. En revanche, l’augmentation des prix alimentaires (et des boissons non alcoolisées) a accéléré, passant de 0,3 point à 13,8% a/a, en particulier pour les produits laitiers, le pain, et le maïs. La mesure sous-jacente (qui exclut l’énergie et les aliments périssables) grimpe également, de 6,1% à 6,4% a/a. L’immobilier est un autre secteur où la hausse des prix reste très dynamique.
Même si les délais d’approvisionnement restent historiquement longs, l’indice PMI s’est progressivement amélioré depuis l’automne dernier. Selon l’enquête sectorielle PMI, la réduction des délais s’observe dans la plupart des industries, notamment dans l’automobile, les équipements électroniques ainsi que dans l’agroalimentaire. Résultats de ces délais raccourcis, l’indicateur des arriérés de travail a enregistré sa plus forte chute en plus de deux ans. L’indice agrégé des tensions sur les chaînes de valeur, publié par la Réserve fédérale de New York, corrobore ces évolutions positives. Il est retombé à son plus bas niveau depuis mars 2021
Le marché de l’emploi en Espagne continue de surprendre favorablement, avec près de 263 000 postes nets supplémentaires au cours du premier semestre 2022[1]. Au-delà du volume, c’est la nature des embauches qui a été profondément modifiée, en février dernier, par la réforme sur le droit du travail dont la principale mesure visait à durcir les conditions de recours aux contrats précaires. Les effets ne se sont pas fait attendre : les contrats à durée indéterminée ont bondi de plus de 1 130 000 depuis le début de l’année, soit une hausse de 12%
Depuis le 8 juillet, un dispositif permet aux 2,7 millions de ménages espagnols les plus modestes de bénéficier d’un chèque « anti-inflation » de 200 euros par personne. Cette mesure fait partie d’une enveloppe totale de EUR 9 mds, officialisée fin juin par les autorités. Elle comprend également un nouvel allègement de la TVA sur l'électricité (de 10 à 5%) et une baisse du coût des transports. Ces dispositifs de soutien au pouvoir d’achat sont les bienvenus car l’inflation continue de gagner du terrain.
Si le PIB italien s’est maintenu au T1 (+0,1% t/t), notre baromètre indique clairement un assombrissement des perspectives économiques. Tandis que l’inflation s’est encore accentuée en juin, passant de 7,3 % à 8,5 % a/a, l’activité industrielle marque le pas : à 50,9, et bien que toujours en zone d’expansion, l’indice PMI manufacturier recule pour le septième mois consécutif en juin (-11,9 pts en baisse cumulée).
Les derniers résultats de l’enquête Tankan soulignent des perspectives économiques fragiles mais stables pour l’industrie japonaise (le solde d’opinions passe de 2 à 1), tandis que la confiance dans les services reprend un peu de couleurs (le solde passe de -2 à 4). Le solde d’opinions total progresse de 0 à +2. Au sein des grandes entreprises, le redressement de la confiance est le plus marqué dans le secteur des services à la personne (+32 points, à +18) et dans l’hôtellerie et la restauration (+25 points, à -31), même si la confiance dans ce secteur reste à un niveau très bas.
Depuis le début de l’année 2022, le Japon fait face à une remontée de l’inflation, certes modérée, mais inédite depuis 2014, tandis que sa croissance a reculé au T1. Le yen s’est déprécié significativement en raison de la politique très accommodante de la Banque du Japon (BoJ), en décalage avec les autres grandes banques centrales qui ont entamé leur resserrement monétaire. En juin 2022, son gouverneur, Haruhiko Kuroda, jugeait encore la poursuite de la politique de contrôle des taux « nécessaire » pour rehausser l’inflation sous-jacente à un niveau « stable et durable ». Or, la déprécation de la devise accentue l’inflation importée et détériore davantage le pouvoir d’achat des ménages
Après un rebond d’activité en 2021 plus faible que ses voisins européens, l’Espagne devrait connaitre un taux de croissance soutenu en 2022, supérieur à 4%. Malgré les contrecoups de la guerre en Ukraine sur l’inflation et le pouvoir d’achat, le marché du travail garde le cap avec 186 000 emplois supplémentaires créés au cours des cinq premiers mois de l’année. Cette dynamique devrait se prolonger cet été avec la reprise plus marquée de l’activité touristique, même si les perturbations actuelles qui affectent les compagnies aériennes en Europe pourraient ternir ces perspectives. Par ailleurs, le pic de l’inflation pourrait intervenir tardivement cette année, la hausse des prix dans l’alimentation et les équipements ménagers gagnant actuellement en vigueur.
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