Les dernières enquêtes de la Commission européenne signalaient un rebond encourageant de la confiance des ménages italiens, qui reste toutefois très détériorée. L’indice de confiance s’est amélioré de 8 points en novembre, la plus forte hausse mensuelle enregistrée par l’enquête depuis sa conception en 1985. Les anticipations des consommateurs sur l’inflation, nettement moins négatives (deuxième plus forte baisse mensuelle observée depuis 1985), ont manifestement soutenu ce regain d’optimisme. Pourtant, l’accroissement des prix à la consommation (IPC) ne montre pas de signes concrets de ralentissement. Les signaux sont même inquiétants. L’inflation (glissement annuel) a à peine reflué en novembre (de 12,6% à 12,5%), tandis que la mesure 3m/3m s’envole, passant de 13,8% à 16,7%. La dynamique est aussi négative sur l’indice sous-jacent (hors énergie et aliments périssables), le taux annuel et la mesure 3m/3m atteignant tous deux un nouveau record (respectivement 5,7% et 7.1%).
La croissance du PIB réel en Italie a surpris favorablement au T3 2022, à +0,5% t/t, portée par une progression importante de la consommation privée (+1,8% t/t) et de l’investissement (+0,8% t/t). Les dépenses des entreprises, en machines et équipements, en particulier, sont en augmentation très significative depuis la fin des confinements (+24% au cours de 18 derniers mois). Les investissements en équipement de transport se rétablissent bien moins vigoureusement, freinés notamment par les problèmes de logistique mondiale affectant le secteur. Ces perturbations entravent aussi la production industrielle dans son ensemble, qui a baissé de 0,4% t/t au troisième trimestre, et principalement la production de biens intermédiaires, dont le recul aura été le plus important (-1,9% t/t).
Les données du marché du travail oscillent entre le chaud et le froid. La dynamique reste encourageante sur le front de l’emploi, avec 82 000 embauches supplémentaires en octobre. Cela porte le volume total des emplois à 23 230 000, soit le niveau le plus élevé depuis 2004, début des statistiques actuelles. Le taux d’emploi des 15-64 ans a enregistré aussi un plus haut depuis près de deux décennies, pour s’établir à 60,5%. Evolution moins encourageante, la population active reste fortement déprimée par rapport aux niveaux observés avant la Covid-19 (près de 1,5% en dessous). Ces deux dynamiques conjointes (hausse de l’emploi, baisse de la population active) font baisser le taux de chômage à 7,8% en octobre.
Guillaume Derrien