Les résultats des élections législatives conduiront à une coalition de droite, menée par Giorgia Meloni, au pouvoir. La nouvelle administration devrait être rapidement mise à l’épreuve puisqu’elle prendra les rênes d’une économie en proie à des difficultés croissantes, avec un risque de récession élevé cet hiver. Nos prévisions actuelles tablent sur un repli du PIB réel de 0,4% t/t au quatrième trimestre, suivi d’une baisse de 0,2% t/t le trimestre suivant. Le secteur industriel, premier pan de l’économie affecté par les perturbations liées à la guerre en Ukraine et la hausse des coûts de production, subit un coup d’arrêt important. L’indice PMI manufacturier a chuté de 0,5 point à 48 en août, son pire niveau depuis juin 2020, période où l’activité était fortement restreinte par les mesures sanitaires. Si l’indice PMI pour les nouvelles commandes manufacturières a légèrement augmenté (+0,1 point à 42,6), celui lié l’emploi a fléchi à nouveau sensiblement (-1,5 point à 50,5). La production industrielle est restée stable jusqu’en juillet mais elle devrait céder du terrain cet automne au vu de la dégradation des enquêtes d’opinion.
L’activité des services ne devrait pas être épargnée, la consommation privée ayant toutes les chances, face à la baisse du pouvoir d’achat, de se reporter vers les biens « essentiels ». La confiance des ménages était en juillet au plus bas depuis mars 2013, avant de remonter très légèrement en août. Cela dit, on note une très nette baisse des anticipations d’inflation émanant des enquêtes auprès des ménages (Commission européenne) et des entreprises (Commission européenne et PMI). Elle demandera à se confirmer dans les prochains chiffres de l’inflation.
Le marché du travail présente, pour sa part, des dynamiques contrastées. Le taux de chômage est redescendu à 7,9% en juillet, un niveau près de 2 points inférieur à ce qui prévalait avant la pandémie mondiale de Covid-19. Cela équivaut à 482 000 demandeurs d’emploi en moins qu’au dernier trimestre 2019. Néanmoins, la population active est encore loin d’être revenue à son niveau d’il y a trois ans (25 182 000 contre un pic de 25 774 000 en avril 2019), ce qui comprime mécaniquement le taux de chômage.