Malgré des difficultés encore très marquées dans le secteur de l’automobile et chez les fournisseurs de gaz et d’électricité, l’industrie japonaise résiste. Le niveau record des profits enregistrés par les manufacturiers nippons au deuxième trimestre, comme le rapporte l’enquête trimestrielle du ministère des Finances, a constitué un premier élément notable.
Par ailleurs, l’enquête Tankan de septembre a été meilleure qu’attendu. L’indice général de diffusion s’est amélioré de 1 point (3), alors qu’une baisse de même ampleur était attendue. La confiance dans le secteur non-manufacturier, en particulier, a surpris favorablement, avec une hausse de l’indice de diffusion de 1 point (5) contre un recul attendu de 4 points. La levée des restrictions à l’entrée dans le pays le 11 octobre a sans nul doute contribué à cette embellie (l’annonce a été faite le 22 septembre et le sondage a été conduit entre le 29 août et le 30 septembre).
L’indicateur pour l’industrie a fléchi légèrement (-1 point à 0), mais il ne flanche pas, grâce à des chiffres en augmentation dans le textile, l’industrie pétrolière et la métallurgie. Bien qu’en hausse, la confiance dans le secteur automobile reste très détériorée (-19), confirmant les difficultés auxquelles est confronté le secteur, entre ruptures d’approvisionnement de certains composants et ralentissement de la demande chinoise. Sans surprise, l’indice des fournisseurs de gaz et d’électricité a une nouvelle fois chuté nettement (baisse de 4 points à -11).
Le déblocage progressif des chaines de production mondiales a permis aux entreprises japonaises de rattraper une partie du retard accumulé les mois précédents. Cela s’est concrétisé par une progression importante de la production industrielle en août (+2,7% m/m). Cette dernière a atteint ainsi son meilleur niveau en trois ans. Les projections du ministère de l’Industrie (METI) pour les mois de septembre et octobre indiquent, de plus, un accroissement total attendu de 6,2% au cours de ces deux mois. Ces chiffres font néanmoins très souvent l’objet d’importantes révisions.
Côté ménages, les perspectives sont plus sombres : l’indice de confiance, évaluée par le Cabinet Office, rechute en septembre. Les intentions d’achats de biens durables étaient les plus faibles jamais enregistrées, le sondage ayant tout de même débuté en 1982. L’inflation continue en effet de rogner sur le pouvoir d’achat des ménages, même si elle reste nettement plus contenue que dans les autres pays industrialisés : elle a accéléré à 3,0% en août en glissement annuel et à 2,7% pour la mesure suivie par la Banque du Japon (hors aliments périssables).