L’intronisation dimanche dernier de Giorgia Meloni au poste de présidente du Conseil italien ne doit pas faire oublier les débuts difficiles de la nouvelle coalition au pouvoir. En effet, des fissures sont déjà apparues entre les différents partenaires de l’alliance de droite. En sus des dissensions politiques, le contexte économique italien est également propice à générer des tensions. La plupart des indicateurs du baromètre ont poursuivi leur dégradation ces dernières semaines, à la fois du côté des indices centrés sur les entreprises et de ceux portant sur les ménages. Après une légère amélioration en août, l’indice PMI composite est reparti à la baisse en septembre (-2,0 points à 47,6). Du côté de la confiance des consommateurs, le signal négatif vient des perspectives de chômage qui ont enregistré la plus forte détérioration jamais observée sur un seul mois (+28 points, une hausse indiquant une dégradation des perspectives).
Le scénario d’une récession à venir en Italie semble donc de plus en plus évident, d’autant que l’inflation des prix à la consommation tout comme de ceux à la production ne se stabilise toujours pas cet automne. En effet, la hausse de l’indice harmonisé des prix à la consommation s’est élevée à 9,4% a/a en septembre, contre 9,1% le mois précédent. Si l’augmentation des prix de l’énergie ralentit quelque peu – toute proportion gardée, celle-ci était encore conséquente en septembre (+44,5% a/a) – la progression de l’indice sous-jacent (hors énergie et produits alimentaires) ne montre aucun signe de fléchissement. La hausse mensuelle de 0,8% m/m était la plus importante depuis le début des statistiques actuelles (janvier 1996), tandis que la croissance en glissement annuel a franchi la barre des 5%. Les composantes « services hôteliers et de restauration » (8,0% a/a) et « fournitures et équipements de l’habitat » (6,5% a/a) atteignent ainsi un niveau jamais enregistré par le passé. Les prix dans l’habillement et les chaussures (+2,5% a/a) augmentent également.
La consommation des ménages continue de baisser sous le poids de l’inflation. En termes réels, les ventes au détail ont chuté au mois d’août à leur plus bas niveau depuis le printemps 2021. La majorité de l’ajustement s’est opérée jusqu’à présent sur les dépenses en alimentation, qui ont reculé de 4,1% depuis le début de l’année.
Les indicateurs du radar sont transformés en « z-scores » (écarts par rapport à la valeur moyenne de long terme exprimée en écart-type). Ces z-scores ont une moyenne de zéro et leur valeur fluctue ici entre -3 et +5. Sur le radar, la zone en bleu indique les conditions économiques actuelles. Elle est comparée aux conditions 4 mois auparavant (pointillés). Un élargissement de la zone bleue indique une amélioration de l’indicateur d’activité.