La confiance des ménages japonais chute fortement cet automne et témoigne des difficultés auxquelles est confrontée la population face à la hausse de l’inflation, au plus haut depuis plus de trente ans (3,8% a/a en octobre). Selon le Cabinet Office, la confiance des ménages est retombée au même niveau qu’à l’été 2020, en plein cœur de la crise sanitaire. De son côté, l’enquête Tankan pour le quatrième trimestre 2022 a surpris à la hausse : le solde général a grimpé de 3 à 6, alors que les prévisions publiées dans l’enquête précédente tablaient sur une baisse de 1 point. L’indice est désormais revenu sur les niveaux observés avant la crise de la Covid-19, illustrant le redressement lent et difficile de l’économie post-pandémie. L’enquête PMI pour le mois de décembre n’offrait pas une vision plus optimiste : en progression de 48,9 à 50, l’indice composite revient tout juste en zone « d’expansion ». De plus, la mesure pour les nouvelles commandes à l’exportation baisse de 1 point, à 48,9.
À l’examen de l’enquête Tankan, on retient que le solde d’opinion s’est amélioré dans l’industrie manufacturière (+2 points à 2), tiré par la sidérurgie (+8 points) et l’industrie du textile (+5 points). La crise énergétique continue toutefois de peser sur les industries chimiques (-4 points) et de la papeterie (-4 points). Côté services, la progression est plus importante (+5 points, à 10), grâce à un rebond dans la restauration et l’hébergement (+27 points) que l’on peut en partie attribuer à la fin des restrictions Covid depuis la mi-octobre. Le solde d’opinion relatif à l’emploi baisse de 3 points et indique des tensions toujours très fortes sur les recrutements (un solde négatif signifie que davantage d’entreprises rapportent un déficit plutôt qu’un excès d’emploi). Rien de surprenant : à 2,6% en octobre, le taux de chômage se maintient à un niveau historiquement bas pour le pays. Avant 2016, le taux de chômage n’était pas redescendu sous la barre des 3% depuis plus de vingt ans.
Du côté des équilibres extérieurs, la balance commerciale s’améliore, après une détérioration quasi-continue depuis le début de l’année 2020. Le déficit s’est réduit à nouveau en novembre, passant de Y 2207 mds à Y 1732 mds. Cette amélioration du solde commercial reflète principalement un effet volume, puisque les importations en termes réels ont chuté plus significativement le mois dernier (-6,6% m/m) que les exportations (-0,1% m/m).
Guillaume Derrien
Les indicateurs du radar sont transformés en « z-scores » (écarts par rapport à la valeur moyenne de long terme exprimée en écart-type). Ces z-scores ont une moyenne de zéro et leur valeur fluctue ici entre -4 et +3. Sur le radar, la zone en bleu indique les conditions économiques actuelles. Elle est comparée aux conditions 4 mois auparavant (pointillés). Un élargissement de la zone bleue indique une amélioration de l’indicateur d’activité.