A l’inverse de nombreuses banques centrales dans le monde, les autorités monétaires marocaines ont décidé de maintenir leur taux directeur à 1,5%. Pourtant, l’inflation accélère mais la poussée est récente et encore contenue. En 2021, la hausse des prix à la consommation a atteint seulement 1,4% en moyenne annuelle. Elle est de 3,6% en glissement sur un an en février 2022 et la situation va s’aggraver compte tenu des tensions sur les marchés mondiaux des matières premières et de la chute de la production agricole nationale.
Les trois quarts de l’accélération de l’inflation ces derniers mois résultent en effet de la hausse des prix des produits alimentaires (+5,5% en février 2022) et des transports (+6%) dont l’origine est essentiellement externe. Si l’on exclut ces deux postes, la progression est inférieure à 2%. De fait, la pression est limitée sur le plan interne. Malgré un fort rebond en 2021, l’économie marocaine est encore convalescente au moment où la conjoncture se dégrade à nouveau. De plus, la banque centrale considère que le choc devrait être temporaire. L’inflation est attendue à 1,9% en 2023 après avoir culminé à 4,7% cette année.