L’inflation élevée s’est généralisée. Cela augmente le risque de nouvelles augmentations de prix car les entreprises peuvent se montrer plus enclines à augmenter les prix quand la plupart des autres font de même. Cela rendrait l’inflation élevée plus persistante et impliquerait qu’il faudrait plus de temps pour que l’inflation revienne à la cible. La persistance d’une inflation élevée pourrait affaiblir la crédibilité de la banque centrale et entraîner un désancrage des anticipations d’inflation à long terme. Pour contrer cette évolution, les autorités monétaires pourraient décider de resserrer leur politique de manière agressive. Les recherches de la Réserve fédérale montrent que l’inflation américaine est devenue plus persistante
Après l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ce fut au tour du Fonds monétaire international, la semaine dernière, d’abaisser sensiblement ses prévisions de croissance du commerce mondial pour 2022. La hausse des exportations est désormais attendue à 4,4%, contre une prévision de 6% en octobre dernier. Ces chiffres sont plus élevés que ceux de l’OMC qui table, pour sa part, sur une augmentation de 3% en 2022. Après le rebond spectaculaire de 2021 (+9,8%), une moindre croissance du commerce mondial était, mécaniquement, attendue. Mais la guerre en Ukraine et les difficultés que rencontre la Chine, sur le plan économique et sanitaire, constituent un frein supplémentaire.
La croissance économique chinoise s’est établie à 4,8% en glissement annuel (g.a.) au T1 2022. Elle s’était légèrement renforcée au cours des deux premiers mois de l’année, dans l’industrie comme dans les services, mais la reprise s’est interrompue en mars. Les conditions économiques se sont rapidement dégradées, comme l’illustre notre baromètre (rétrécissement de la zone bleue par rapport à la zone en pointillés). Cette dégradation a résulté en premier lieu de la forte recrudescence de l’épidémie de Covid-19 et des restrictions à la mobilité imposées dans de nombreuses régions du pays. En outre, les perspectives de croissance à court terme sont également assombries par la détérioration de l’environnement international provoquée par la guerre en Ukraine.
Selon les dernières données de l’université Johns-Hopkins, 5,9 millions de nouveaux cas de Covid-19 ont été enregistrés entre le 13 et le 19 avril dans le monde (en baisse de 24% par rapport à la semaine précédente), soit le chiffre le plus bas depuis la fin du mois de décembre 2021. Le nombre de cas continue de baisser en Europe et en Asie (-26%), en Amérique du Sud (-24%) et en Afrique (-13%), mais il continue d’augmenter en Amérique du Nord (7%) pour la deuxième fois consécutive (graphique 1). À ce jour, le seuil de 11 milliards de doses de vaccin a été franchi, dont 1,8 milliard de doses de rappel. Ainsi, près de 65% de la population mondiale a reçu au moins une dose d’un vaccin (graphique 2).