Basée à Paris, la Direction des Études Économiques de BNP Paribas est composée d’économistes et de statisticiens :
Les Études économiques ont pour mission de répondre aux besoins des clients, des lignes de métiers et des fonctions de BNP Paribas en matière de recherche économique. Notre équipe d’économistes et de statisticiens couvre un nombre important de pays avancés, en développement et émergents, l’économie réelle, les marchés financiers et l’économie bancaire. Ce site, qui présente nos analyses, nos vidéos et nos podcasts, permet de partager le résultat de nos recherches avec tous ceux qui souhaitent mieux comprendre le contexte économique ou qui s’intéressent à des problématiques spécifiques.
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Les nouvelles commandes à l’industrie ont fortement diminué en Allemagne au mois de mars, après une progression assez franche en février. Au global, ces évolutions se compensent. Une progression très modérée sur le 1er trimestre (0,2% t/t) en découle, cohérente avec la croissance du PIB, publiée à 0% t/t pour le T1.
La croissance de l’économie française s’est modérément redressée au 1er trimestre 2023, atteignant 0,2% t/t, après une relative stagnation au 2nd semestre 2022. Si ce rebond peut s’expliquer par des forces, il ne masque pas des faiblesses évidentes. Une analyse au travers de trois secteurs - les matériels de transport (dont l’automobile), l’alimentation et le logement - permet de comprendre les éléments contradictoires qui impliquent que la croissance reste positive tout en étant marquée par de fortes divergences selon le domaine d’activité concerné.
L’économie française a enregistré une croissance du PIB de 0,2% t/t au 1er trimestre, partagée entre facteurs de résilience et de faiblesse.
En mars, la conjoncture des principales économies de l’OCDE est restée positive. Alors qu’aux États-Unis, il s’agit d’une dynamique de croissance qui se poursuit, l’Europe continue de bénéficier d’effets de rattrapage dans les secteurs énergivores, qui avaient ralenti leur production pendant l’hiver, et dans les matériels de transport qui bénéficient de la réduction des difficultés d’approvisionnement.
La croissance de l’activité industrielle observée en janvier (+3,7% m/m) et en février (+2% m/m) suggère plus qu’un simple rebond technique corrigeant la baisse de décembre dernier (-2,4% m/m). Certains secteurs, comme la métallurgie, auraient connu au 1er trimestre 2023 un rattrapage par rapport à un 4e trimestre 2022 difficile.
Les entreprises ont bénéficié d’un léger rebond du climat des affaires au 1er trimestre 2023, d’1 point en moyenne en comparant février et mars à la moyenne des cinq mois précédents. Des signes de redressement ont également été visibles dans les données d’activité.
L’indice du climat des affaires de l’Insee s’est modérément replié au mois d’avril. Cela suggère que l’embellie du début d’année ne durera pas.
Dans l’ouest de l’Europe, le nombre de défaillances d’entreprises est revenu, au dernier trimestre 2022, à un niveau proche de celui atteint fin 2019. Cette remontée masque des disparités nationales. Le Royaume-Uni et la Suède l’ont entamée les premiers, l’affaiblissement de la croissance et le resserrement de la politique monétaire y étant plus précoces (et plus conséquents concernant le Royaume-Uni) qu’en zone euro. Au sein de cette dernière, le rebond des défaillances demeure partiel, mais il devrait se poursuivre.La situation des secteurs reflète ces différences. Ainsi, la hausse est quasi généralisée au Royaume-Uni et en Suède, notamment dans la construction et plus encore dans le commerce
Les signes d’un repli des prix des logements restent parcellaires. Après avoir enregistré une hausse soutenue durant toute l’année 2021, les prix des logements résidentiels dans les principaux pays européens ont continué de résister au resserrement des conditions de crédit au 4e trimestre 2022, à l’exception notable de la Suède et de l’Allemagne. Une généralisation des baisses de prix immobiliers en 2023 est une éventualité non négligeable au regard du dernier Bank Lending Survey (BLS) de la Banque centrale européenne portant sur les conditions d’octroi de crédit au 4e trimestre 2022.
L’Allemagne est le pays d’Europe de l’Ouest où la croissance du PIB a été la plus négative au 4e trimestre 2022 (-0,4% t/t). De plus, les indicateurs conjoncturels, bien qu’ils s’améliorent, sont restés relativement dégradés au début de l’année 2023. Une nouvelle contraction du PIB au 1er trimestre 2023 reste donc notre scenario central. Toutefois, des signaux plus favorables (pic d’inflation dépassé, réouverture de la Chine, réduction des tensions sur les approvisionnements dans l’automobile) pourraient engendrer un retour de la croissance à partir du 2e trimestre. Ceci transparait déjà dans la confiance des ménages, même si la faiblesse de la croissance en zone euro, depuis le 4e trimestre 2022, pourrait limiter l’intensité de cette reprise.
L’automne et l’hiver se sont mieux passés qu’initialement craint sur le plan énergétique. Cela a permis d’éviter une croissance négative au 4e trimestre 2022 (+0,1% t/t) et de faire naître un relatif optimisme, que traduit la remontée de l’indicateur du climat des affaires de l’Insee de décembre à février. Si un acquis de croissance plus favorable conduit naturellement à rehausser notre prévision de croissance pour 2023, celle-ci reste toutefois basse et témoigne de détériorations durables d’une partie de la demande, notamment l’investissement des ménages. De plus, si l’inflation devrait refluer, elle reste soutenue par les prix alimentaires avec un impact négatif sur la consommation des ménages.
L’économie britannique a évité la récession au 2nd semestre 2022, grâce à l’investissement des entreprises et à la consommation (publique et privée). Les chiffres d’inflation de février se maintiennent à un niveau exceptionnellement élevé, ce qui devrait éroder le pouvoir d’achat des ménages. La récession pourrait ainsi n’avoir été que reportée. Nous tablons désormais sur une contraction du PIB de -0,3% t/t au T1 puis de -0,2% au T2 2023. La Banque d’Angleterre (BoE) ne devrait pas relever son taux directeur au-delà d’une dernière hausse de 25 points de base en mars. Cela, et une désinflation qui irait en s’accélérant, permettrait un rebond de la croissance au 2nd semestre.
L’embellie du climat des affaires de l’Insee au mois de février ne s’est pas confirmée en mars, bien que, malgré son repli, il reste toujours supérieur à son niveau observé entre septembre 2022 et janvier 2023. Si l’enquête de mars souligne une désinflation à venir, ce recul reste relatif et n’est pas général. Dans le même temps, la demande des ménages continue de peser, avec la faiblesse confirmée du commerce de détail (hors commerce automobile) et la nouvelle détérioration du climat des affaires dans la construction.
Avec un pic d’inflation à l’automne dernier et la crainte de pénuries d’énergie pendant l’hiver, l’IFO avait atteint un plus bas en octobre 2022. Son redressement relève d’une normalisation, l’hiver s’étant mieux passé que redouté. Il ne permet néanmoins pas de conclure à autre chose qu’un rebond « technique » de l’activité après la mauvaise performance du 4e trimestre.
L’activité industrielle a connu un net rebond en janvier (+3,5% m/m), après un repli également notable en décembre (-2,4% m/m).
En février 2023, bien que dans une proportion moins marquée, le climat des affaires de l’Insee a rebondi d’1 point à 103, atteignant son niveau le plus élevé depuis août 2022.
Les défaillances d’entreprises ont connu un début de rebond en Europe de l’Ouest sur l’année 2022. Au Royaume-Uni et en Suède, où la croissance s’est détériorée dès début 2022, elles dépassent même leur niveau d’avant-Covid, avec une hausse plus marquée dans le commerce. En zone euro, les défaillances restent encore inférieures à l’avant-Covid, mais le resserrement en cours des conditions de crédit laisse craindre qu’elles ne se rapprochent de ce niveau en 2023. Ceci vaut aussi pour la France, où les conséquences négatives associées à ces défaillances pourraient être accrues : en effet, ces défaillances prennent la forme d’une liquidation judiciaire dans une proportion plus marquée qu’avant-Covid.
L’enquête de la Commission européenne sur la confiance des ménages fait état, depuis quatre mois, d’une amélioration très nette du côté des ménages allemands, portée par le redressement de leurs anticipations au regard de la situation économique. À l’inverse, la confiance des ménages français, déprimée, ne donne encore aucun signe de redressement. Leurs évaluations de la situation passée divergent également puisque celle de l’Allemagne s’améliore aussi, bien que dans une moindre ampleur.
En 2022, la contribution du commerce extérieur français à la croissance du PIB a été l’une des plus négatives de l’histoire (-0,8 point), sous le poids de trois détériorations.
Les indicateurs du climat des affaires témoignent d’une amélioration relative (par exemple, l’IFO a rebondi de 84,3 en septembre 2022 à 91,1 en février 2023), qui souligne une activité meilleure que prévu, notamment parce que les craintes d’une aggravation du choc lié à l’énergie ne se sont pas matérialisées. Ces indicateurs restent toutefois inférieurs à la normale, en cohérence avec une croissance négative du PIB allemand au 4e trimestre.
Selon l’Insee, le climat des affaires dans l’industrie française s’est révélé assez stable sur les derniers mois. Un affaiblissement a été observé dans les services, tout en restant graduel, l’indice passant de 107 en août à 104 en décembre 2022, avant de remonter à 106 en février 2023. Un tableau cohérent avec une croissance qui a ralenti, tout en évitant la récession.
L’amélioration concerne à la fois les services, l’industrie manufacturière et le commerce de détail automobile. Le bâtiment fait exception, dans un contexte de repli de l’activité dans le logement neuf. Les tensions inflationnistes devraient se renforcer dans le commerce de détail.
Le déficit de la balance commerciale (biens) devrait avoir atteint près de EUR 160 mds en 2022, contre EUR 85 mds en 2021. Cette forte dégradation s’explique en majeure partie par la hausse des prix des importations énergétiques.
La première estimation de la croissance du PIB au quatrième trimestre publiée par l'Insee le 31 janvier 2023 a surpris favorablement. On note toutefois une baisse de la consommation des ménages.
Les indicateurs du climat des affaires ont été marqués ces derniers mois par le poids du choc lié à l’énergie, ainsi que par les craintes que ce choc s’intensifie pendant l’hiver. Les difficultés liées au contexte international (avant la réouverture de la Chine) ont également pénalisé l’économie allemande.