Aux mois d’août et de septembre, les indicateurs économiques des principales économies de l’OCDE soulignent une détérioration à plus ou moins brève échéance. Les enquêtes sur le climat des affaires au Royaume-Uni et en zone euro – et, en particulier, en Allemagne et en France – signalent un affaiblissement déjà marqué de la conjoncture. Aux États-Unis, il est anticipé, notamment par les ménages. Il interviendrait, selon nos prévisions, à partir du 4etrimestre. Le Japon fait exception, avec le maintien du PMI des services à un niveau élevé.
Dans le même temps, la désinflation a marqué le pas en août. Le rebond du prix du pétrole a conduit la contribution de l’énergie à la hausse, phénomène auquel s’est ajouté, en France, le relèvement du tarif réglementé de l’électricité. En parallèle, l’inflation sous-jacente a poursuivi son reflux mais elle demeure élevée, la désinflation sur les prix des services restant marginale. Pour autant, l’inflation devrait reprendre plus nettement le chemin de la baisse à l’horizon des prochains mois (sous l’hypothèse que la remontée du prix du pétrole ne prendra pas beaucoup plus d’ampleur) compte tenu des pressions désinflationnistes à l’œuvre par ailleurs. Dans ce contexte, le cycle de hausses des taux approche de la fin : ce pourrait déjà être le cas pour la BCE ou la Fed, et prochainement de la BoE, mais avec un plus grand degré d’incertitude.
Le marché du travail semble se détendre, les rythmes de créations d’emplois se modérant à des degrés divers : de façon encore limitée aux États-Unis, plus marquée en Allemagne ou en France. Si ce moindre dynamisme de l’emploi fait écho au ralentissement de la croissance, le marché du travail reste tendu au regard des taux de chômage qui restent à des plus bas historiques. Les hausses de salaires demeurent soutenues et, l’inflation baissant, elles sont en passe de dépasser celle des prix.
Stéphane Colliac