Le spectre des premières estimations de la croissance du 3e trimestre est assez large, entre un chiffre très positif aux États-Unis (1,2% t/t) et un retour à la stagnation en Europe (-0,1% t/t en zone euro et 0% t/t au Royaume-Uni), après une accélération passagère au 2e trimestre. Dans le même temps, la croissance japonaise a enregistré une nette correction (-0,5% t/t) après deux trimestres très positifs.
Les données de conjoncture, d’inflation et de marché du travail publiées au mois d’octobre font toutes état, plus ou moins, d’un refroidissement :
- Les enquêtes de climat des affaires étaient déjà dégradées en Europe au 3e trimestre et le sont restées en octobre, particulièrement dans l’industrie. Aux États-Unis ou au Japon, ces enquêtes, qui témoignaient auparavant d’une situation plus favorable, se sont détériorées ;
- L’inflation ralentit nettement, notamment au Royaume-Uni et en zone euro (singulièrement en Allemagne et en France), avec, pour le 2e mois consécutif, des effets de base favorables (inflation mensuelle nettement plus basse en octobre 2023 qu’en octobre 2022). Ces effets de base bénéficient également à l’inflation sous-jacente, dans un contexte de stabilisation des prix des biens manufacturés (et même de baisse des prix à la production notamment en Allemagne). Dans les autres zones, l’inflation est également orientée à la baisse. Toutefois, la diminution, seulement légère, de l’inflation sous-jacente aux États-Unis en octobre, maintient les doutes sur le ralentissement de l’économie américaine ;
- Les créations d’emplois ont ralenti aux États-Unis. En Europe, la France et l’Allemagne ont même enregistré des destructions d’emplois au 3e trimestre. En conséquence, le taux de chômage est légèrement remonté dans certains pays (États-Unis, France), à partir d’un niveau historiquement bas. Par ailleurs, la croissance des salaires marque un début de ralentissement tant en France qu’au Japon, en ligne avec la désinflation en cours.
En matière de perspectives de croissance, le refroidissement déjà observé en Europe et au Japon au 3e trimestre, devrait s’étendre au 4e trimestre aux États-Unis où la croissance s’élèverait à 0,4% t/t selon nos prévisions actuelles, tandis que la zone euro (0% t/t) et le Royaume-Uni (0,1% t/t) resteraient marqués par une croissance très faible.