Au mois de juillet, la divergence est restée de mise entre les principales économies de l’OCDE. Les enquêtes de conjoncture ont montré des signes de ralentissement plus marqués en Europe qu’aux Etats-Unis, où divers indicateurs (ISM non manufacturier, enquêtes auprès des ménages) se sont même améliorés.
En parallèle, la désinflation s’est poursuivie dans les principales zones économiques, mais avec des degrés d’avancement différents : aux États-Unis cela a conduit la Réserve fédérale à ne pas remonter ses taux directeurs en juin, contrairement à la BCE. La dynamique est différente au Royaume-Uni où l’inflation reste forte, ce qui devrait amener la BoE à continuer de resserrer sa politique monétaire. Au Japon, l’inflation poursuit son accélération mais d’une façon encore insuffisante (en ne se transmettant aux salaires que de façon encore limitée) pour que la BoJ envisage un resserrement.
Partout, la situation du marché du travail apparait toujours favorable, notamment aux États-Unis, ce qui devrait inciter la Réserve fédérale à reprendre son resserrement monétaire en juillet. Les signes de ralentissement en termes de créations d’emploi sont plus perceptibles en Europe : moindres créations en Allemagne et en France, destructions au Royaume-Uni et en Espagne. Toutefois, cette détérioration encore relative n’a pas d’impact sur la progression des salaires, plutôt en accélération, justifiant la vigilance de la BCE et, surtout, de la BoE.
Stéphane Colliac (achevé de rédiger le 19/07/2023)