Le 2e trimestre a été marqué par une nette réduction des créations d’emploi. Cette baisse peut sembler naturelle dans un marché du travail qui a rapidement effacé le choc lié à la Covid-19 et dans le contexte d’une croissance du PIB plus modérée (outre quelques exceptions, comme au 2nd trimestre 2023). Elle reflète toutefois la détérioration de certaines dynamiques sectorielles (dont le bâtiment) même si des évolutions plus favorables s’observent dans d’autres secteurs, l’industrie, notamment.
En France, l’emploi salarié a progressé de 21k au 2e trimestre 2023 (2e estimation). Cette évolution marque un ralentissement par rapport au 1er trimestre (+102k), mais qui ne doit pas être surévalué. Le 1er trimestre avait bénéficié d’effets de report, notamment dans les services aux entreprises qui avaient été pénalisés au 4e trimestre 2022 (la crainte de pénuries d’énergie ayant entrainé une baisse de l’activité dans l’industrie, avec un impact plus prononcé sur la sous-traitance).
Dans le détail, au 2e trimestre, le rythme des créations de postes salariés dans les services marchands a connu un net ralentissement (+18k au 2e trimestre, contre +76k au 1er) et à un moindre degré dans l’industrie. En parallèle, les destructions d’emplois se sont accentuées dans le bâtiment (-7k au 2e trimestre contre -1k au 1er). L’intérim a subi un nouveau trimestre de contraction, le détail sectoriel montre là encore un repli dans la construction (-2k sur le trimestre, et même -9k depuis la fin 2021dans ce secteur).
Les résultats de l’enquête de juillet 2023 de la Commission européenne sont en ligne avec ces données. L’évolution de la main d’œuvre en tant que facteur limitant la production montre une réduction des tensions dans les services (9% des répondants, contre 12% en début d’année, 7% en moyenne historique), et dans le bâtiment (28%, contre 35% début 2023 et 19% en moyenne historique), mais pas dans l’industrie (15%, contre 14% début 2023 et 6% en moyenne historique).
Au global, ces évolutions sectorielles devraient préfigurer une dynamique de l’emploi plus modérée au 2nd semestre (+30k selon nos prévisions) qu’au premier (+123k au total). Une contraction de l’emploi devrait toutefois être évitée.