Zone euro : Forte dépendance de l’économie à la politique de vaccination

22/01/2021
PDF

En Europe, le coronavirus est encore loin d’avoir dit son dernier mot. Depuis le début de l’année, de nombreux États membres de l’Union européenne ont introduit de nouvelles restrictions afin d’endiguer l’épidémie. L’Allemagne, l’Irlande et le Portugal sont par exemple toujours confinés tandis que plusieurs autres pays ont mis en place un couvre-feu (France, Italie, Espagne, etc.). Ces mesures (ré)apparaissent sur fond de début de campagnes de vaccination à travers le monde et l’Europe. Si celles-ci constituent le principal signe d’espoir d’en finir avec cette crise sanitaire et économique, l’atteinte d’une immunité suffisamment large pourrait prendre beaucoup de temps.

Sur le front économique, l’ampleur du rebond et la vitesse de rattrapage des niveaux d’activité d’avant-crise dépendront de la maîtrise de l’épidémie, et donc en grande partie de l’efficacité du processus de vaccination. Depuis l’émergence de la Covid-19, les indicateurs conjoncturels de la zone euro réagissent à l’évolution des mesures sanitaires. C’est toujours le cas. L’indice des directeurs d’achats (Purchasing Managers Index, PMI) dans le secteur des services, particulièrement affecté par les restrictions, baisse à nouveau au mois de janvier et reste à un niveau déprimé (45 en janvier après 46,4 en décembre). À l’inverse, l’activité manufacturière, bien qu’en légère baisse en janvier (54,7 après 55,2 en décembre), reste à un niveau élevé au regard de sa moyenne de long terme. Ce secteur bénéficie notamment du franc rebond économique chinois, la composante « nouvelles commandes à l’export » affichant de solides performances.

L’indice du sentiment économique de la Commission européenne, qui avait rebondi après le premier confinement, se stabilise depuis septembre et reste bas par rapport à ses niveaux d’avant-crise et de long terme. Cet indice reflète notamment l’évolution de la confiance des consommateurs en zone euro, qui reste relativement inférieure à sa moyenne de long terme. Ce point est important, les dépenses de consommation des ménages demeurant un déterminant-clé de la reprise. La vitesse de vaccination pourrait doper cette confiance et alimenter la consommation privée, par le biais notamment du dégonflement de l’épargne accumulée. Cette dynamique entraînerait des effets positifs pour le reste de l’économie. Les prix ont une nouvelle fois baissé en décembre 2020 en zone euro (-0,3% en glissement annuel), ce qui confirme la nécessité de maintenir un ample niveau d’accommodation monétaire. Certaines craintes d’un retour des tensions inflationnistes émergent. Toutefois, le cas échéant, un changement de communication de la BCE dépendra de la nature et de l’origine de ces tensions.

ÉVOLUTION TRIMESTRIELLE DES INDICATEURS
LES ÉCONOMISTES AYANT PARTICIPÉ À CET ARTICLE

Découvrir les autres articles de la publication

États-Unis
Le fléchissement (sans) surprise du dollar et ce qui pourrait entraîner un changement de direction

Le fléchissement (sans) surprise du dollar et ce qui pourrait entraîner un changement de direction

Ces derniers mois, le dollar US s’est affaibli face à l’euro tandis que l’écart entre les rendements obligataires réels des bons du Trésor américain et du Bund allemand s’est creusé [...]

LIRE L'ARTICLE
Zone euro
Les entreprises recourent au crédit bancaire pour résister plutôt que pour financer l’activité

Les entreprises recourent au crédit bancaire pour résister plutôt que pour financer l’activité

Alors que les encours de crédits bancaires et le PIB évoluent traditionnellement de conserve, la crise de la Covid-19 a provoqué leur déconnexion dans la zone euro... [...]

LIRE L'ARTICLE
Global
Le durcissement des mesures sanitaires pèse sur l'activité des services

Le durcissement des mesures sanitaires pèse sur l'activité des services

Le dernier rapport de Google sur la mobilité, publié le 19 janvier, synthétise en plusieurs indicateurs le déplacement de la population dans plusieurs pays [...]

LIRE L'ARTICLE