Le durcissement des mesures sanitaires pèse sur l'activité des services
Contraints par le rebond de l’épidémie, de nombreux pays ont renforcé les restrictions sanitaires. L’effet de ces mesures apparaît dans le dernier rapport de Google sur la mobilité, publié le 19 janvier, qui synthétise en plusieurs indicateurs le déplacement de la population dans plusieurs pays. Il montre en effet une importante baisse de la fréquentation des commerces et des établissements de loisirs, qui demeure toutefois bien inférieure à celle mesurée au printemps pour la plupart des pays (graphique 1).
Au Royaume-Uni, après une dynamique ascendante observée mi-novembre, la fréquentation des commerces et des établissements de loisirs s’est stabilisée après mi-décembre. Elle a ensuite chuté fortement avec l’entrée en vigueur des nouvelles restrictions (moyenne mobile sur 7 jours en baisse de près de 65% par rapport à la référence*, cf. graphique 1). Le pays de Galles et l’Irlande du Nord ont instauré un troisième confinement après Noël. À son tour, l’Écosse a décrété un confinement strict le 4 janvier, suivi de l’Angleterre le 5 janvier. En Allemagne, on enregistre un timide rebond de la fréquentation après une forte baisse à la fin du mois de décembre dernier (moyenne mobile sur 7 jours de près de 60% par rapport à la référence). Le 14 janvier dernier, le gouvernement fédéral et les 16 Länder ont décidé de prolonger et durcir les mesures au moins jusqu'au 14 février, ce qui devrait avoir des conséquences négatives sur la fréquentation des commerces et loisirs dans les semaines à venir. En France, un couvre-feu est en vigueur depuis le 15 décembre dernier, étendu de 18h à 6h à partir du 16 janvier pour une durée minimum de 15 jours. Conséquence : la fréquentation des commerces et des établissements de loisirs a enregistré une baisse de près de 43% en moyenne mobile sur 7 jours par rapport à la référence.
Aux États-Unis, la fréquentation continue de baisser. Après un sobre rebond au début du mois de janvier, elle atteint entre 75% et 80% de son niveau d’avant-crise. Au Japon, le retour à la normale enregistré fin décembre a été de courte durée et suivi d’une rechute. À noter que la baisse de la fréquentation aux États-Unis et au Japon reste nettement inférieure à celle de l'Europe.
Ce contexte de durcissement des mesures sanitaires apparaît dans les indices PMI des services du mois de janvier, reflétant une baisse de l’activité de ce secteur. En France, l’indice PMI des services s’est replié à 46,5 en janvier contre 49,1 en décembre, un plus bas de deux mois. En Allemagne, l'activité des services a continué de décélérer, l'indice PMI des services atteignant 46,8 en janvier, sa quatrième baisse mensuelle consécutive. Au Japon, le PMI des services a nettement baissé à 45,7 en janvier après s’être stabilisé à 47,7 en décembre. Au Royaume-Uni, les services ont chuté fortement (38,8 en janvier contre 49,4 en décembre). Il convient de noter que dans les quatre pays, l'indice reste sous la barre des 50, qui sépare la contraction de l'expansion. Aux États-Unis, l'indice PMI des services s’est établi à 57,5 en janvier contre 54,8 en décembre, bien au-delà du consensus (53,6), et le deuxième le plus haut depuis mars 2015. Ces chiffres confirment la corrélation étroite entre la fréquentation des commerces et des établissements de loisirs et l’indice de l’activité des services (PMI).