Les tensions inflationnistes continuent de se renforcer en France. L’enquête de l’Insee dans le commerce de détail pour le mois de mai a ainsi marqué un nouveau record. Le solde d’opinion des entreprises du secteur sur la tendance prévue des prix de vente a atteint le chiffre de 43 contre 36 au mois d’avril (et -2 en moyenne historique).
L’aménagement de l’habitat est le secteur dans lequel la proportion d’entreprises prévoyant d’augmenter leurs prix est la plus importante. Cela fait écho à la hausse du coût des matériaux de construction et reflète une forte demande des ménages : en moyenne sur les 3 derniers mois, près de 25% des ménages déclaraient, dans l’enquête de l’Insee, leur intention de procéder à une dépense relative à l’aménagement du logement (contre 21% en moyenne historique). Cette proportion a toutefois baissé par rapport à octobre 2021 (26,7%), suggérant un effritement face à une forte inflation.
L’alimentation est le deuxième secteur qui se distingue par la proportion élevée d’entreprises prévoyant d’augmenter leurs prix. Cela fait suite à des hausses déjà importantes, qui se reflètent dans la progression de la composante alimentation de l’indice des prix à la consommation, en hausse de 3,2% entre février et mai 2022. Et cette hausse devrait se poursuivre : d’après nos prévisions, elle atteindrait 4,2% entre mai et décembre 2022, en adéquation avec les anticipations du secteur.
Au global, d’après les nouvelles hausses de prix dans le commerce de détail qui ressortent de l’enquête de l’Insee, le pic d’inflation ne serait pas encore atteint. Or, cette dernière s’est élevée à 5,2% a/a en mai (5,8% a/a selon l’indice harmonisé), un plus haut depuis septembre 1985. D’après nos prévisions, l’inflation atteindrait son point haut en septembre, à environ 6,5% a/a.