Malgré un rebond de l’activité significatif et supérieur aux anticipations au troisième trimestre (+12,7% t/t d’après Eurostat après -11,8% au T2), la contraction annuelle du PIB demeurait encore sensible quoique moindre (-4, 3%, après-14,8% au T2). A contre-courant des évolutions macroéconomiques, l’impulsion du crédit bancaire au secteur privé (i.e. la variation annuelle du glissement annuel des encours de prêts bancaires) a très légèrement progressé en septembre 2020 (+1,0%) alors qu’elle avait continûment reculé entre mai (+1,9%) et août 2020 (+0,8%). Toutefois, dans un contexte de parfaite stabilité du glissement annuel du crédit au secteur privé entre août et septembre 2020 (+4,6%), le surcroît d’impulsion réside exclusivement dans le léger recul du glissement annuel de l’encours constaté un an auparavant (de 3,8% à 3,6% entre août et septembre 2019). A l’orée de l’automne 2020, les encours des prêts aux entreprises continuaient d’enregistrer une progression beaucoup plus dynamique que ceux aux ménages, à la faveur de la forte hausse des flux au printemps, consécutive aux dispositifs gouvernementaux de soutien au financement et à la trésorerie des entreprises. Ainsi, l’encours des prêts de maturité comprise entre 1 et 5 ans, s’inscrivant au cœur des principaux dispositifs, connaît des progressions annuelles comprises entre 16% et 18% depuis le deuxième trimestre. Du côté des ménages, si l’encours des prêts à l’habitat a conservé son allant (+4,5% en g.a. en septembre), celui des prêts à la consommation est en revanche demeuré quasiment étale (+0,1%). Après une modération de la demande des entreprises au troisième trimestre liée à l’apaisement des tensions sur les trésoreries, les banques interrogées anticipaient une reprise modérée de la demande de crédit au quatrième trimestre, plus particulièrement de la part des PME. Dans le même temps, les établissements de crédit tablaient sur un tassement de la demande des ménages au titre des prêts à l’habitat, sur fond de resserrement des critères d’octroi. Soulignons, enfin, que la Bank Lending Survey a été conduite entre le 21 septembre et le 6 octobre et que si ces anticipations ne semblent pas devoir être remises en cause, elles sont susceptibles d’être exacerbées par la reprise de l’épidémie de coronavirus et les conséquences des nouvelles restrictions gouvernementales devenues malheureusement nécessaires.