La Côte d’Ivoire, qui représente un tiers du PIB de la région, est la principale économie de l’Union économique et monétaire d’Afrique de l’Ouest (UEMOA). Le pays s’est redressé après plus d’une décennie d’instabilité politique, dont le point culminant a été atteint avec la crise postélectorale de fin 2010 à début 2011. Au cours de cette période, la croissance économique a été quasiment nulle et les indicateurs sociaux se sont détériorés. Depuis l’entrée en fonction du Président Ouattara, en avril 2011, et sa réélection en 2015, la situation s’est nettement améliorée. La croissance du PIB réel a oscillé autour de 8 %-10 %, portée par le redressement de la demande intérieure et des politiques macroéconomiques judicieuses. Même en 2017, où le pays a été frappé par une importante crise intérieure et par la forte baisse des cours mondiaux du cacao, la croissance économique est restée solide.
La Côte d’Ivoire recèle toujours un fort potentiel de croissance. Premier producteur mondial de cacao (40 % de la production), le pays dispose d’importantes ressources minières et, probablement aussi, en hydrocarbures non exploitées, ainsi que d’une base industrielle relativement diversifiée au regard des normes régionales. En termes d’infrastructures, il existe également une feuille de route claire, qui devrait assurer des investissements à grande échelle dans les années à venir. Les réformes doivent, néanmoins, être approfondies pour maintenir la croissance à un taux élevé et la rendre plus inclusive. La solidité des fondamentaux macroéconomiques et l’aide massive des bailleurs de fonds devraient contribuer à atténuer le choc de la pandémie de Covid-19, mais la croissance du PIB réel devrait se situer en deçà de 2 %, soit un niveau inférieur à la croissance démographique.
En sa qualité de membre de l’Union économique et monétaire d’Afrique de l’Ouest (UEMOA), la Côte d’Ivoire bénéficie d’une solide protection face aux chocs de la balance des paiements puisque le Trésor français garantit la convertibilité illimitée du franc CFA en euro sur la base d’une parité fixe. Cela contribue aussi à sa stabilité macroéconomique, l’inflation dépassant rarement 3 %. Des réformes du franc CFA sont en cours mais les fondamentaux du régime de change restent inchangés et le projet d’union monétaire élargie avec les autres pays d’Afrique de l’Ouest est une possibilité à long terme. De plus, des réserves de change confortables, centralisées à la BCEAO, continuent de soutenir la stabilité de l’ancrage à l’euro.