La dernière conférence de presse de Christine Lagarde montre l’évolution assez significative de la position du Conseil des gouverneurs de la BCE en matière de perspectives d’inflation. Depuis la réunion de décembre dernier, les risques à la hausse ont augmenté, ce qui préoccupe les membres du Conseil. Les marchés financiers y ont vu le signal que la première remontée des taux pourrait avoir lieu plus tôt qu’attendu. Les rendements obligataires ont ainsi sensiblement augmenté. La forward guidance de la BCE, que l’on peut également considérer comme l’illustration de sa fonction de réaction, suggère de fixer les taux d’intérêt sur la base de règles et de conditions précises en termes de perspectives d’inflation et d’évolution récente des prix
Le PMI manufacturier mondial s’est inscrit en retrait en janvier, en partie sous l’effet du repli enregistré aux États-Unis, tandis qu’il a poursuivi sa progression dans la zone euro. L’indice a fait un bond en Autriche et il a évolué à la hausse en Allemagne, après être resté stable pendant plusieurs mois. Les chiffres se sont affichés en baisse en Grèce et en Italie. La situation a continué à s’améliorer au Japon, mais elle s’est dégradée au Brésil et au Mexique, les PMI correspondants poursuivant leur reflux en dessous de 50. En Chine, l’indice a marqué le pas, passant en dessous de la barre de 50.
Dans un contexte de reprise économique (rebond du PIB réel de +14,4% en glissement annuel au T2 2021 puis de +3,9% au T3 et +4,6% au T4, d’après l’estimation préliminaire d’Eurostat), les encours de prêts bancaires aux sociétés non financières (SNF) et aux ménages ont continûment accéléré dans la zone euro de mai à décembre 2021. Même si d’importants effets de base la maintenaient en territoire négatif, leur impulsion (qui reflète la variation, sur un an, de la croissance annuelle des encours) s’est donc redressée pour s’établir, en décembre 2021, à -0,6%.
Si l’Allemagne n’est pas le pays de la zone euro où l’inflation est la plus élevée, la dynamique n’en reste pas moins inconfortable. Les prix à la consommation y enregistraient encore une hausse conséquente à 5,1% en g.a. en janvier (indice harmonisé), en retrait néanmoins par rapport à décembre 2021 (5,7%). La disparation des effets de base positifs, induits par le retour des taux de TVA à leur niveau antérieur après leur baisse au second semestre 2020, ne s’est donc pas matérialisée par une chute marquée de l’inflation. D’autres facteurs se sont fortement renforcés, au premier rang desquels l’augmentation des prix énergétiques.
Selon les dernières données de l’université Johns-Hopkins, plus de 22 millions de nouveaux cas ont été signalés dans le monde entre le 27 janvier et le 2 février, soit une diminution de -3% par rapport à la semaine précédente. Dans le même temps, on enregistre depuis plus de deux semaines un début de remontée de la fréquentation des commerces et des lieux de loisir en Espagne, en Belgique, en France, en Allemagne, en Italie et aux États-Unis. Le Royaume-Uni se distingue par une hausse plus marquée, probablement en lien avec la levée de la plupart des restrictions sanitaires, tandis qu’au Japon, la tendance baissière se prolonge.