Si l’Allemagne n’est pas le pays de la zone euro où l’inflation est la plus élevée, la dynamique n’en reste pas moins inconfortable. Les prix à la consommation y enregistraient encore une hausse conséquente à 5,1% en g.a. en janvier (indice harmonisé), en retrait néanmoins par rapport à décembre 2021 (5,7%). La disparation des effets de base positifs, induits par le retour des taux de TVA à leur niveau antérieur après leur baisse au second semestre 2020, ne s’est donc pas matérialisée par une chute marquée de l’inflation.
D’autres facteurs se sont fortement renforcés, au premier rang desquels l’augmentation des prix énergétiques. La composante « énergie » de l’IPC[1] a enregistré en janvier dernier sa plus forte progression mensuelle depuis juillet 1991, à +7,3% (+20,5% en glissement annuel). Avec les cours du pétrole désormais au plus haut depuis huit ans et l’escalade des tensions à l’est de l’Europe, un relâchement significatif des prix énergétiques pour les ménages est de moins en moins probable à court terme.
L’économie allemande, qui a vu son PIB réel se contracter de 0,7% t/t au T4 2021, continue néanmoins d’afficher une bonne dynamique sur le front de l’emploi. Selon le ministère fédéral du Travail, la baisse du chômage s’est accélérée en janvier (-48 000) et le taux de chômage est en reflux de 0,1 point par rapport à décembre 2021, atteignant 5,1%. Autres témoins de cette vigueur, les nouvelles créations de postes, près de 840 000 en janvier, n’ont jamais été aussi élevées depuis 1992, début des statistiques actuelles. Revers de la médaille : de nombreux postes ne trouvent pas preneurs et les pénuries de main d’œuvre semblent s’intensifier.[2]
L’activité industrielle reste, de plus, freinée par les problèmes d’approvisionnement. Toujours conséquents en janvier, ils touchent la plupart des secteurs, comme le montre le dernier sondage Ifo[3]. Néanmoins, celui-ci fait état d’un léger relâchement visible aussi dans les indices PMI. Ceux-ci indiquent, en janvier, un nouveau raccourcissement des délais de livraison et une augmentation des commandes manufacturières pour la première fois depuis six mois. Une amélioration perceptible également dans le sondage Ifo : l’indice du climat des affaires, en baisse depuis juin dernier, s’est légèrement redressé en janvier.