Après un chiffre de 7% en 2021, il semble que la croissance subisse un coup d’arrêt au 1er semestre 2022, ce malgré le bénéfice réel de la levée progressive des restrictions sanitaires à partir de février, qui continue de bénéficier à l’économie française.
La conjoncture pâtit en effet de deux vents contraires. Le premier concerne des contraintes d’approvisionnement qui ont limité la production, singulièrement dans l’automobile et le textile, et ont donc contraint la consommation. Le deuxième se rapporte à la hausse de l’inflation, qui a atteint 4,5% au mois de mars a/a et devrait dépasser les 5% d’ici à la fin du deuxième trimestre, malgré le gel des prix du gaz et de l’électricité, ainsi que la ristourne octroyée sur le prix du carburant.
Une problématique de pouvoir d’achat affecte donc la consommation des ménages et va l’affecter de façon croissante au 2ème trimestre, à mesure que l’inflation va se diffuser. En effet, pour la première fois depuis un an, l’inflation hors énergie devrait devenir prédominante, avec notamment la hausse des prix alimentaires.
Le pouvoir d’achat des ménages devrait ainsi se contracter de 0,6% au premier trimestre et poursuivre sa réduction au deuxième trimestre, avant un rebond au 3ème trimestre, avec des hausses de revenus qui commenceront à répondre à l’accélération de l’inflation, qu’il s’agisse du SMIC, de la rémunération des fonctionnaires ou des retraites. Ceci devrait permettre un rebond de la consommation.
Un deuxième axe d’amélioration de la croissance française devrait provenir du commerce extérieur. La hausse des prix des biens importés implique d’ores et déjà la contraction des importations en volume. D’autre part, il apparait que les exportations de services sont appelées à croître, avec une hausse d’ores et déjà constatée du frêt maritime. Le rebond anticipé du tourisme devrait également soutenir la croissance de l’économie française.
L’investissement devrait quant à lui répondre à court terme à des contraintes voisines de celles de la consommation, et qui ne devraient pas se résorber avant l’année prochaine. Tout d’abord des contraintes d’offre touchent les secteurs des biens d’équipement et de la construction, entre difficultés à recruter et fortes contraintes de coûts. De plus, la hausse récente des prix immobilier devrait peser sur la capacité des ménages à investir, avec des conséquences qui devraient s’étaler tout au long de l’année 2022.