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Balance commerciale française en 2023 : un déficit qui se réduit y compris en volume

05/02/2024
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Selon notre estimation, le déficit de la balance commerciale (sur les échanges de biens) devrait avoir atteint près de EUR 101 mds en 2023, après 165 mds en 2022 et 86 mds en 2021. Cette amélioration s’explique principalement par la baisse du prix du pétrole et le retour à la normale des exportations d’électricité et des importations de biens intermédiaires. Bonne nouvelle, la balance commerciale s’améliore également en volume, même si c’est de façon plus limitée et en raison d’effets qui ne devraient probablement pas se répéter.

Les douanes publieront mercredi 7 février les chiffres de la balance commerciale française pour le mois de décembre 2023 qui permettront de faire un premier bilan de l’année dernière. Le solde sur les échanges de biens s’est amélioré : selon notre estimation, le déficit s’établirait à EUR 101 mds en 2023 contre 165 mds en 2022. Cette amélioration, importante, s’explique par la réduction du déficit sur le pétrole brut (de 80 à 55 mds) et le pétrole raffiné (de 27 à 19 mds) et le retour d’une production d’électricité excédentaire (+4 mds en 2023, après -7,5 mds en 2022). Le solde des échanges sur les biens manufacturés (hors pétrole raffiné) s’améliorerait également de près de EUR 20 mds (avec un déficit passant de EUR 79 mds en 2022 à -59 mds en 2023).

Cette amélioration du déficit sur les biens manufacturés est confirmée par les données de comptabilité nationale publiées avec la 1e estimation du PIB par l’Insee pour le 4e trimestre 2023. La balance sur les biens manufacturés (hors cokéfaction et raffinage) s’est améliorée, en volume, avec un déficit passant de EUR 60 mds en 2022 à 51 mds en 2023. Une amélioration due principalement à la baisse du déficit enregistrée par le poste « autres produits industriels », regroupant notamment des biens intermédiaires (chimie, bois/papier, métallurgie, plastiques/caoutchoucs). Ces secteurs (sur lesquels la France est déficitaire) avaient bénéficié d’une conjoncture exceptionnelle en 2022 (contexte de pénuries), une forte demande ayant fait croitre le chiffre de leurs importations en 2022. En 2023, cette demande s’est largement normalisée, d’où un reflux des importations et un retour à la normale du déficit sectoriel.

Après une année 2023 où le déficit commercial s’est nettement réduit, bénéficiant de nombreux retours à la normale (prix du pétrole, électricité, biens intermédiaires), ces effets favorables ne devraient pas autant se faire sentir en 2024, ce qui limitera la marge d’amélioration supplémentaire attendue cette année du déficit commercial.

LES ÉCONOMISTES AYANT PARTICIPÉ À CET ARTICLE