Après le pic historique du premier trimestre 2021 (épargne « covid »), les baisses des flux de placements financiers et du taux d’épargne financière des ménages ont été concomitantes jusqu’au deuxième trimestre 2022.
Mais depuis, le taux d’épargne financière (7,1% en moyenne annuelle au T3 2023 contre 6,0% au T2 2022) résiste à la poursuite de la baisse des flux de placements. L’explication réside dans le très net ralentissement[1] de l’investissement en logement en valeur, dont la progression annuelle moyenne, inférieure à celles du RBD nominal et de l’épargne brute depuis le deuxième trimestre 2023, soutient l’épargne financière[2], également désignée « capacité de financement » des ménages. En comptabilité nationale, cette dernière constitue le dernier solde des comptes de secteurs et la charnière entre ceux-ci et les comptes financiers. Elle est, en théorie[3], égale aux flux de placements diminués des flux de financements (variation d’encours des crédits)[4]. Or l’essentiel des flux de prêts bancaires finance les transactions de logements anciens, de terrains ou de véhicules d’occasion entre ménages. Ces opérations portant sur des biens existants n’ont aucune incidence sur la consommation, l’investissement et l’épargne. En revanche, la baisse des flux de prêts bancaires couvrant ces objets entraîne une baisse des flux de placements (moindre création monétaire) du secteur des ménages sans effet sur le taux d’épargne financière.