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France : Le taux d’épargne financière des ménages demeure élevé malgré la forte contraction des flux de placements

24/01/2024
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Après le pic historique du premier trimestre 2021 (épargne « covid »), les baisses des flux de placements financiers et du taux d’épargne financière des ménages ont été concomitantes jusqu’au deuxième trimestre 2022.

Mais depuis, le taux d’épargne financière (7,1% en moyenne annuelle au T3 2023 contre 6,0% au T2 2022) résiste à la poursuite de la baisse des flux de placements. L’explication réside dans le très net ralentissement[1] de l’investissement en logement en valeur, dont la progression annuelle moyenne, inférieure à celles du RBD nominal et de l’épargne brute depuis le deuxième trimestre 2023, soutient l’épargne financière[2], également désignée « capacité de financement » des ménages. En comptabilité nationale, cette dernière constitue le dernier solde des comptes de secteurs et la charnière entre ceux-ci et les comptes financiers. Elle est, en théorie[3], égale aux flux de placements diminués des flux de financements (variation d’encours des crédits)[4]. Or l’essentiel des flux de prêts bancaires finance les transactions de logements anciens, de terrains ou de véhicules d’occasion entre ménages. Ces opérations portant sur des biens existants n’ont aucune incidence sur la consommation, l’investissement et l’épargne. En revanche, la baisse des flux de prêts bancaires couvrant ces objets entraîne une baisse des flux de placements (moindre création monétaire) du secteur des ménages sans effet sur le taux d’épargne financière.

France : flux de placements, de financements, et taux d’épargne financière des ménages

[1] La FBCF en valeur conservait une évolution annuelle moyenne positive au troisième trimestre 2023 (+2,3%) quoique sensiblement inférieure à celles du RDB (+8,0%) ou de l’épargne brute (+12,0%). Sa variation trimestrielle est toutefois négative depuis le premier trimestre 2023, en cohérence avec la baisse des ventes de logements neufs.

[2] L’épargne financière ou capacité de financement est l’épargne brute (part du revenu non consommée) diminuée de l’épargne réelle (FBCF logement, principalement).

[3] En pratique, en raison de la diversité des sources statistiques, un écart significatif est parfois constaté.

[4] L’équilibre emplois-ressources simplifié des ménages s’écrit : RDB + Flux de crédits bancaires = Consommation+FBCF+Flux de placements, ce qui équivaut à : Epargne brute (RDB-Consommation)=Epargne réelle (FBCF)+Epargne financière (Flux de placements-Flux de crédits bancaires).

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