Les nouvelles projections macroéconomiques de la Banque centrale européenne ont de quoi refroidir l’optimisme des épargnants, qui espéraient que plusieurs années de croissance supérieure au potentiel ouvriraient la voie à un relèvement des taux directeurs. Il est clair qu’au stade actuel, certaines conditions des indications prospectives (forward guidance) sur les taux d’intérêt, qui ont été récemment révisées, ne sont pas remplies. À en juger par les dernières projections de la BCE, ce devrait être encore le cas en 2023, même dans l’hypothèse d’un scénario de reprise en douceur. La lente augmentation de l’inflation sous-jacente ne sera probablement pas estimée satisfaisante
Après deux trimestres en légère contraction (-0,4% t/t au T4 2020, -0,3% au T1 2021), marqués par les reconfinements dans différents pays de la zone, la croissance a vigoureusement rebondi au T2 2021 (+2,2% t/t, +14,3% en glissement annuel). L’acquis de croissance s’élève à près de 4% et l’écart par rapport au niveau d’avant-crise du T4 2019 n’est plus que de 2,5%. La vigueur du rebond était déjà visible dans le redressement des enquêtes de confiance entre avril et juin, que ce soit les PMI de Markit ou l’indice du sentiment économique de la Commission européenne (ESI).
Alors qu’une baisse de dynamisme s’observe au niveau de la production industrielle, notre baromètre fait état d’une amélioration notable des exportations et des ventes de détail ces trois derniers mois (surface bleue) par rapport aux trois mois précédents (surface en pointillé). La seconde estimation du PIB pour le T2, publiée le 31 août, a confirmé une solide reprise d’activité (+2,7% t/t), en grande partie liée au relâchement des mesures de restriction et aux hausses de consommation qui en découlent.
L’économie espagnole a fait preuve de dynamisme cet été, avec des chiffres d’emploi en très nette amélioration. Le nombre de travailleurs affiliés à la Sécurité sociale s’est en effet accru de plus de 410 000 au cours des trois derniers mois, remontant ainsi d’ores et déjà à un niveau quasi identique à celui de l’avant Covid-19. Cela présage d’une nouvelle baisse du taux de chômage au cours du T3, celui-ci s’établissant à 14,3% en juillet. À noter que le taux de chômage était retombé à 13,7% avant la pandémie. Une part importante des nouvelles embauches étant de nature saisonnière.
Les chiffres de la pandémie de Covid-19 repartent à la baisse dans le monde après une tendance haussière de près de deux mois. 4,2 millions de nouveaux cas ont été enregistrés entre le 2 et le 8 septembre, soit une baisse de 6,3% par rapport à la semaine précédente. Cette baisse concerne l’ensemble des régions. Le nombre de décès a également baissé au niveau mondial au cours de la même semaine. Par ailleurs, les campagnes de vaccination continuent de progresser, avec 5,6 milliards de doses de vaccins administrées à la date du 8 septembre.