Basée à Paris, la Direction des Études Économiques de BNP Paribas est composée d’économistes et de statisticiens :
« Les Études économiques ont pour mission de répondre aux besoins des clients, des lignes de métiers et des fonctions de BNP Paribas en matière de recherche économique. Notre équipe d’économistes et de statisticiens couvre un nombre important de pays avancés, en développement et émergents, l’économie réelle, les marchés financiers et l’économie bancaire. Ce site, qui présente nos analyses, nos vidéos et nos podcasts, permet de partager le résultat de nos recherches avec tous ceux qui souhaitent mieux comprendre le contexte économique ou qui s’intéressent à des problématiques spécifiques. »
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D’après les données des PMI et les enquêtes de conjoncture de la Commission européenne, dans la zone euro l'industrie ralentit nettement, la demande s'affaiblit et les goulets d'étranglement sur le marché du travail se sont atténués. Combiné à la baisse des prix des intrants, cela devrait freiner l'inflation des prix à la production. Dans les services, le tableau est tout autre : les difficultés de recrutement demeurent une contrainte importante, tandis que la dynamique de l’activité et des commandes s'améliore. L'inflation des prix des intrants et à la production a faiblement reflué
Dans quelle mesure et à quelle vitesse l’inflation baissera-t-elle dans la zone euro ? La question revêt une importance capitale pour la Banque centrale européenne (BCE), les ménages, les entreprises et les marchés financiers. On peut craindre que la désinflation soit plus lente que prévu. D’après la dernière enquête de la BCE auprès des prévisionnistes professionnels, ces derniers sont plus nombreux à anticiper la persistance d’une inflation élevée. Plusieurs facteurs peuvent entrer en jeu : une succession de chocs, un ajustement échelonné des prix par les entreprises, une hausse des prix et des salaires visant à compenser les augmentations passées des coûts et la perte de pouvoir d’achat, et l’évolution des anticipations d’inflation
Les décisions des banques centrales influencent les marchés, les ménages et les entreprises. Il est donc nécessaire de comprendre comment les banques centrales réagiront aux développements économiques. Dans le cas de la BCE et de la FED, les fonctions de réaction sont similaires mais les messages divergent en raison des différences en termes de contexte économique, particulièrement les taux d’intérêt réels.
Lors de sa dernière conférence de presse, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a estimé que la politique monétaire américaine pourrait être déjà suffisamment restrictive. Certes, les données économiques occuperont une place particulière dans ses décisions à venir mais les autorités monétaires ne se limiteront pas aux derniers chiffres pour autant. Les effets différés des relèvements de taux antérieurs doivent être pris en compte or ils n’apparaîtront dans les données publiées que dans les prochains mois. C’est pourquoi, lors des précédents cycles de resserrement, la Fed a eu tendance à cesser de relever les taux alors même que le rythme des créations d’emploi était encore assez soutenu, et bien avant que le taux de chômage ne reparte significativement à la hausse
Traditionnellement, la politique monétaire est axée sur le maintien de la stabilité des prix tandis que la politique budgétaire vise d’autres objectifs. Lorsque l’inflation est très inférieure (supérieure) à la cible dans la durée, la politique monétaire peut devenir, du fait de cette séparation des rôles, extrêmement accommodante (restrictive). En conséquence, les taux d’intérêt connaissent une importante amplitude cyclique, qui peut entraîner des conséquences indésirables pour l’économie et menacer la stabilité financière. Des simulations montrent qu’une approche coordonnée entre politiques monétaire et budgétaire diminue l’ampleur cumulée optimale des baisses (hausses) de taux. Cependant, une telle approche serait probablement très difficile à mettre en pratique.
La stabilité des prix, la stabilité financière et la soutenabilité de la dette font partie des conditions nécessaires au développement équilibré d’une économie sur le long terme. On peut ainsi les voir comme les piliers de « l’édifice économique ». La faiblesse ou la fragilité d’un seul d’entre eux (ex. : une inflation bien supérieure à l’objectif, des prix d’actifs surévalués, ou un ratio de dette publique élevé et en forte hausse) peut affecter la solidité des deux autres, et affaiblir la structure dans son ensemble.Cela pose la question de la relation entre ces trois conditions. Compte tenu de ces interactions, il est important que chaque politique— monétaire, budgétaire ou orientée vers la stabilité financière — soit menée en tenant compte de son influence sur les autres objectifs
Après une dépréciation significative face au dollar US l’année dernière, l’euro a repris de la vigueur. Les principaux facteurs de cette embellie sont le retournement de la balance des opérations courantes qui, après avoir enregistré un solde négatif l’année dernière, affiche de nouveau un excédent, et, depuis l’automne 2022, la diminution du différentiel de taux d’intérêt à un an avec les États-Unis. Celle-ci reflète l’idée selon laquelle la Réserve fédérale s’approche de la fin du cycle de resserrement tandis que la BCE a encore du chemin à faire en matière de taux. Ce facteur devrait rester déterminant pour le taux de change dans les prochains mois. De plus, la Réserve fédérale abaissera très probablement les taux avant la BCE
Le resserrement monétaire opéré par la Réserve fédérale et la BCE a entraîné un déclin du climat des affaires dans le secteur manufacturier. Le secteur des services a fait preuve de résilience jusqu’à présent. Cela peut refléter la diversité des sous-secteurs au sein des services, certains étant fortement corrélés avec le secteur manufacturier et d’autres beaucoup moins. Le secteur des services tend également à être moins sensible aux taux d’intérêt, ce qui limite l’impact des hausses de taux des banques centrales. Cette résilience influence également l’évolution de l’inflation. Les services ont une forte intensité de main d’œuvre et l’évolution des salaires est un moteur clé de l’inflation dans ce secteur, bien plus que dans l’industrie manufacturière
Les récentes difficultés rencontrées par quelques banques régionales américaines ont ravivé le débat sur un éventuel conflit entre la poursuite de la stabilité des prix et le maintien de la stabilité financière
Malgré une forte corrélation sur le plus long terme entre le climat des affaires dans l’industrie et le secteur des services, à court terme, de grandes divergences peuvent parfois s’observer.
Les données récentes témoignent de la résistance de l’économie américaine malgré le resserrement rapide et significatif de la politique monétaire. Dans la zone euro, le secteur des services se montre particulièrement résilient. Malheureusement pour les banques centrales, l’inflation résiste elle aussi. Si l’incertitude sur les perspectives n’était pas aussi élevée, une telle situation justifierait un message fort annonçant de nouvelles mesures de durcissement monétaire. Plus que jamais, les banques centrales doivent se doter d’une stratégie monétaire robuste qui tienne compte des multiples incertitudes. C’est pourquoi le FOMC a adopté un ton plus modéré
L’enquête de la Réserve fédérale américaine auprès des responsables du crédit (SLOOS) éclaire sur la manière dont les changements de politique monétaire influent sur les critères d’octroi et la demande attendue de prêts. Au vu de la dernière enquête et des relations historiques, la croissance moyenne du volume des investissements des entreprises et des ménages sera très probablement négative au cours des prochains trimestres. De plus, des travaux de recherche récents montrent que, depuis 2009, l’impact maximal de la politique monétaire sur l’inflation pourrait être atteint plus rapidement
Gérer l’incertitude est au cœur de toute décision d’investissement. La façon dont les investisseurs font face à l’incertitude est influencée par l’interaction entre leur niveau de conviction lors de leur prise de décision, la nature de l’incertitude et l’horizon de leur décision. Il est très probable qu’une incertitude élevée raccourcit l’horizon d’investissement : lorsque les investisseurs sont incertains quant à l’avenir, ils adopteront probablement une approche à court terme (ou s’abstiendront d’agir)
Les chiffres préliminaires de l’inflation pour le mois de février ont eu l’effet d’une douche froide au vu de l’accélération de l’inflation sous-jacente. Pour évaluer l’évolution des prix depuis le début de 2022, l’inflation mensuelle a été calculée pour l’ensemble des composantes (plus de 400) de l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH). Si la distribution des fréquences de l’inflation moyenne mensuelle entre octobre 2022 et janvier 2023 n’a guère évolué par rapport au premier trimestre 2022, l’inflation a néanmoins changé de nature. Alors que la hausse annuelle des prix de l’énergie a ralenti, celle des prix des produits alimentaires accélère toujours. Avec la répercussion des différents chocs, l’inflation devient persistante
La politique monétaire influence l’économie avec des décalages variables et longs. Ces décalages devraient être pris en compte lors de l’évaluation des effets des hausses de taux écoulées sur l’inflation et ses facteurs. Les enquêtes sur les prêts bancaires peuvent constituer un indicateur avancé. Historiquement, le resserrement des conditions d’octroi de crédit et la faible demande de crédit escomptée ont précédé une croissance plus lente des investissements des entreprises et de l’investissent des ménages dans le logement. Cependant, la relation entre la demande de crédit et les facteurs d’offre et la consommation des ménages est très faible
Calendriers commentés des principaux indicateurs économiques de la semaine écoulée et de la semaine à venir.
Aux États-Unis, la phase d’expansion du cycle conjoncturel, la période de forte inflation, le cycle de resserrement monétaire comme le mode « risk-on » (appétit pour le risque) sur les marchés semblent loin d’être terminés. La croissance relativement forte en cours renforce le risque d’interruption du ralentissement de l’inflation. Pour décrire une telle situation, les observateurs commencent à parler de scénario « sans atterrissage ». Cependant, à en juger par les données les plus récentes, un « atterrissage différé » semble être le scénario le plus probable. Les marchés s’attendent à présent à un taux final plus élevé et, par conséquent, à un allongement de l’horizon de baisse des taux. Plus le taux final est élevé, plus grande est la probabilité d’un atterrissage agité.
Le calendrier des dernières publications des principaux indicateurs économiques avec les chiffres actualisés de la semaine écoulée
Aux États-Unis, le ratio vacance d’emploi-chômage demeure très élevé, signe parmi d’autres d’un marché du travail en grande tension. Ce ratio devrait diminuer avec le ralentissement de l’économie, qui s’accompagne, d’après les données historiques, d’une décélération de la croissance des salaires. Néanmoins, le processus pourrait prendre, cette fois-ci, plus de temps, et ce pour deux raisons : d’une part, la rétention de main-d’œuvre qui devrait limiter la hausse des licenciements et, par conséquent, le taux de chômage, et, d’autre part, le taux élevé de vacance d’emploi, qui devrait soutenir la création d’emplois. Autrement dit, la désinflation risque fort d’être lente.
Le calendrier économique actualisé au 13 février 2023 et les nouveaux indicateurs à suivre
Malgré les messages encore restrictifs de la Fed et de la BCE, les marchés anticipent déjà une baisse des taux avant la fin de l’année. Comment expliquer ces anticipations apparemment prématurées d'assouplissement monétaire ? Il se pourrait qu'elles traduisent des écarts de vues sur les perspectives économiques, mais la faible ampleur de ces écarts ne justifie pas les niveaux actuels des marchés. Le fait que les investisseurs gèrent de manière rationnelle leur exposition au risque pourrait être une autre explication. Ils savent que si les banques centrales créaient la surprise en adoptant une orientation accommodante, un rallye sur les marchés actions et obligataires s’ensuivrait
Aux États-Unis, les conditions financières se sont assouplies ces derniers mois, réduisant ainsi l’efficacité du resserrement monétaire de la Réserve fédérale. Pour autant, Jerome Powell n’a pas semblé trop s’en inquiéter si bien que les marchés ont rebondi et que les conditions financières ont poursuivi leur détente malgré le discours ferme du FOMC. Dans la zone euro, le nouveau relèvement des taux par la BCE et l’engagement de cette dernière en faveur d’une nouvelle hausse en mars ont fait nettement reculer les rendements obligataires, les marchés anticipant le pic cyclique des taux directeurs. Ces évolutions traduisent la crainte de ne pas avoir investi dans la bonne catégorie d’actifs quand les banques centrales changeront leurs discours
Le calendrier économique actualisé au 6 février 2023 et les nouveaux indicateurs à suivre
Sur une base annualisée, le PIB américain a augmenté de 2,9% au quatrième trimestre 2022 par rapport au troisième. Cette bonne augmentation ne fait que marquer un léger ralentissement trimestriel. Ce chiffre s’est également révélé supérieur à la prévision du consensus. Toutefois, une analyse détaillée montre qu’il y a matière à préoccupations. Environ la moitié de l'augmentation du PIB relève de la reconstitution des stocks. Cette hausse succède à deux trimestres de contribution négative. Les dépenses de consommation personnelle ont également contribué à environ la moitié de l‘augmentation du PIB, mais les investissements dans les structures ont eu un impact négligeable et, sous l’effet de taux hypothécaires élevés, les investissements résidentiels continuent de peser sur le PIB
Le calendrier économique actualisé au 23 janvier 2023 et les nouveaux indicateurs à suivre