Basée à Paris, la Direction des Études Économiques de BNP Paribas est composée d’économistes et de statisticiens :
« Les Études économiques ont pour mission de répondre aux besoins des clients, des lignes de métiers et des fonctions de BNP Paribas en matière de recherche économique. Notre équipe d’économistes et de statisticiens couvre un nombre important de pays avancés, en développement et émergents, l’économie réelle, les marchés financiers et l’économie bancaire. Ce site, qui présente nos analyses, nos vidéos et nos podcasts, permet de partager le résultat de nos recherches avec tous ceux qui souhaitent mieux comprendre le contexte économique ou qui s’intéressent à des problématiques spécifiques. »
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Les actions visant à limiter le réchauffement climatique requerront des investissements considérables, y compris publics. Cela pose la question d’un éventuel effet d’éviction, des tensions sur les taux d’intérêt freinant les investissements du secteur privé. Un tel risque est peu probable à court terme. Au contraire, l’accroissement de l’investissement public dans la lutte contre le changement climatique et dans la transition énergétique pourrait avoir un effet d’entraînement et stimuler l’investissement privé. Une communication claire des différents gouvernements sur la nature des investissements réalisés sera nécessaire pour réduire le risque que les marchés financiers se focalisent sur la hausse de l’endettement public
La pandémie de Covid-19 a fortement impacté les dépenses de consommation des ménages, dont les volumes ont baissé et la composition a été profondément modifiée. Avec la levée progressive des restrictions, certains services, comme les loisirs, la restauration et l’hôtellerie, qui ont connu une chute de la demande due aux mesures de restriction, pourraient tirer leur épingle du jeu au détriment – en termes relatifs tout au moins – des dépenses en biens. La demande contenue constitue un facteur déterminant de la vigueur du début de la reprise. Elle joue, cependant, un rôle moins décisif dans le secteur des services. Ainsi, les pays avec un important secteur des services, après avoir pâti des mesures de restriction, pourraient connaître un redressement plus difficile que les autres.
La plupart de nos indicateurs d’incertitude poursuivent leur repli à la faveur de l’accélération des campagnes de vaccination et de l’amélioration des données économiques, alors que le taux d’incidence repart en forte hausse dans plusieurs pays...
Les banques centrales prennent de plus en plus conscience de l’impact du changement climatique sur les prix et la stabilité financière. De plus, par le biais des collatéraux et des achats d’actifs, leurs bilans sont exposés à ce risque. La BCE l’a intégré à sa revue de la stratégie monétaire lancée en 2020. La question centrale est de savoir si la BCE devrait aussi poursuivre des objectifs climatiques dans sa politique monétaire. Cela pourrait être perçu par certains comme trop éloigné de sa mission qui consiste à viser la stabilité des prix. A minima, on s’attend à ce que la banque centrale demande davantage d’informations sur les facteurs liés au climat des actifs qu’elle détient. La question du maintien de la neutralité de ses achats à l’égard du marché reste ouverte
Dans beaucoup de pays, le nombre de contaminations est reparti à la hausse, obligeant le maintien, voire le resserrement des mesures sanitaires. C’est le cas, entre autres, en zone euro où le redémarrage de l’activité et de la demande est une nouvelle fois reporté. Il s’amorcera essentiellement grâce à l’efficacité des mesures restrictives, l’accélération de la vaccination mais aussi l’effet d’entraînement des partenaires commerciaux dont l’économie redémarre plus vite. C’est le cas des États-Unis grâce au succès du programme de vaccination et du plan de relance conséquent qui vient d’être déployé. L’influence américaine ne se limite pas aux opportunités commerciales pour les exportateurs européens
Depuis la Grande récession, la base monétaire a considérablement augmenté dans plusieurs économies avancées du fait de la constitution de réserves bancaires auprès des banques centrales. Cependant, cela ne s’est pas accompagné d’un rebond significatif de l’inflation comme ce fut le cas par le passé. Dans le sillage de la crise financière mondiale de 2008-2009, la demande de réserves de banque centrale, émanant du système bancaire, s’est nettement accrue en raison de l’état critique de l’économie et du marché monétaire. Les nouvelles règles concernant la liquidité bancaire ont également joué un rôle. Par la suite, l’assouplissement quantitatif a provoqué une augmentation des réserves à l’initiative des banques centrales
Ces derniers mois, les directeurs d’achat de la zone euro et des États-Unis ont fait état d’une hausse significative des prix des intrants ainsi que d’un allongement des délais de livraison. Ces évolutions reflètent l’effet perturbateur de la pandémie, l’offre ayant du mal à répondre au redressement de la demande. Selon une enquête de la Fed d’Atlanta, les entreprises qui connaissent les plus fortes perturbations sont, en général, celles dont les anticipations d’inflation sont les plus élevées. Seront-elles pour autant prêtes à relever leurs prix de vente ? Cela reste à voir. La Réserve fédérale n’a pas d’inquiétude à cet égard
La récente hausse significative des taux longs US n’a pas encore entraîné un élargissement de l’écart de rendement (spread) entre les emprunts d’État américains et l’indice global des marchés obligataires émergents. Cet indice se compose des obligations et emprunts en USD émis par des emprunteurs souverains et quasi-souverains d’un grand nombre d’économies en développement, et distingue les émetteurs de qualité (investment grade ou IG) et des spéculatifs (speculative grade ou SG). L’absence d’effet de contagion constitue un soulagement. Certes, les rendements des marchés émergents ont évolué à la hausse, mais il n’y a pas eu d’élargissement des spreads, ce qui aurait renchéri davantage les conditions de financement. Il en a été autrement par le passé
Les dernières projections des membres du FOMC reflètent l’effet d’entraînement, robuste mais temporaire, de la relance budgétaire et de la normalisation de l’activité économique du fait de la vaccination des adultes. Ils tablent ainsi sur une hausse limitée de l’inflation. Quatre d’entre eux estiment désormais que la situation justifierait un relèvement du taux des fonds fédéraux l’année prochaine. Selon sept autres, les conditions seraient réunies pour 2023. Le président de la Fed n’a pas manqué de souligner que les projections ne constituent pas les prévisions du Comité et que les données ne justifient pas un virage monétaire
Il ressort de l’analyse des fonctions d’une monnaie que les cryptomonnaies doivent être considérées comme un instrument d’investissement, plutôt que comme une alternative à une monnaie fiduciaire. Depuis le début de 2020, les corrélations sont plus élevées entre le bitcoin, le cuivre, les actions et, surtout, les points morts d’inflation. L’ampleur des variations du cours du bitcoin témoigne des vagues spéculatives à l’œuvre, portées par les achats sur momentum et les anticipations extrapolées d’appréciation du cours. Lorsque la valeur fondamentale d’un instrument est très difficile, sinon impossible, à déterminer et que les variations du cours à court terme sont un multiple de celles observées sur les marchés actions, la prudence est de mise.
La tendance à la baisse de nos indicateurs d’incertitude se poursuit. Cela tient à l’amélioration de la situation sanitaire dans plusieurs pays, aux campagnes de vaccination et à l’anticipation d’un vaste plan de relance budgétaire aux États-Unis...
Au regard des évolutions du marché obligataire et du marché actions, le cycle financier est très synchronisé au niveau mondial. Néanmoins, on constate une désynchronisation des cycles conjoncturels entre les États-Unis et la zone euro. La poussée des rendements des obligations d’État de la zone euro, dans le sillage des taux américains, ne doit pas être considérée comme un signe de bonne santé économique. Au contraire, elle intervient à un mauvais moment. On peut, a minima, s’attendre à une déclaration très ferme du Conseil des gouverneurs de la BCE, le 11 mars prochain, sur sa détermination à agir en cas de hausse persistante des rendements. Bien entendu, les marchés préféreraient une action immédiate
Dans le secteur manufacturier, l’indice PMI des directeurs d’achat a enregistré une amélioration, au niveau mondial, en février, après avoir reculé le mois précédent. Il se situe au niveau le plus élevé de la période sous revue. Cela vaut également pour la zone euro, dont l’indice a nettement rebondi en février...
Jusqu’à une date récente, la hausse des taux d’intérêt à long terme n’a pas empêché le marché actions de grimper, mais à en juger par les évolutions de la semaine, l’inquiétude semble gagner les investisseurs. L’impact potentiel de la remontée des taux obligataires sur les cours des actions dépend des facteurs à l’origine de cette augmentation : accélération de la croissance, baisse de l’incertitude, hausse des anticipations d’inflation. Ce dernier facteur est le plus délicat car il pourrait entraîner une réévaluation en profondeur des perspectives de politique monétaire
Récemment, plusieurs appels ont été lancés en faveur de l’annulation d’une partie de la dette publique détenue par la BCE. Une telle opération constituerait une violation du traité européen. Sur le plan économique, elle serait inutile étant donné que les intérêts versés à la BCE au titre de la dette reviennent aux États sous forme de dividendes. En outre, cela aurait un coût : la hausse des anticipations d’inflation et/ou l’augmentation de la prime de risque d’inflation entraîneraient une remontée des rendements obligataires. La nature extrême de cette mesure pourrait également saper la confiance. En réalité, du fait des taux d’intérêt très faibles les États ont beaucoup de temps devant eux pour restaurer les finances publiques
L’état désastreux dans lequel se trouve le marché du travail américain justifie un effort important pour soutenir l’économie. C’est l’avis de Jerome Powell, président de la Réserve fédérale, et de Janet Yellen, secrétaire au Trésor. Le plan de relance budgétaire massif de l’administration Biden est critiqué par des économistes de renom qui l’estiment trop important et susceptible de déclencher des tensions inflationnistes. Les considérations de gestion du risque jouent un rôle important dans le calibrage de ce plan. Les risques liés à une action insuffisante sont plus importants que ceux découlant d’une action excessive
L’indice mondial composite des directeurs d’achat fluctue dans une fourchette étroite depuis août dernier. À 52,3, il se situe toujours au-dessus du seuil de 50, malgré une évolution à la baisse depuis le pic de 53,3 atteint en octobre. Cependant, la dynamique est très hétérogène selon les pays...
Les données préliminaires sur l’inflation dans la zone euro sont ressorties au-dessus des attentes, le taux d’inflation sous-jacente s’établissant à 1,4 % en janvier. L’inflation mensuelle est, néanmoins, négative, à -0,5 %. En raison de la pandémie de Covid-19, le bruit statistique associé aux données sur l’inflation est très élevé de sorte que ces dernières sont plus difficiles à interpréter. Les données d’enquête indiquent une hausse des prix des intrants et un allongement des délais de livraison, susceptibles d’exercer des pressions à la hausse sur l’inflation. Ces facteurs devraient disparaître dans le courant de l’année. Compte tenu du sous-emploi des ressources économiques, la remontée durable de l’inflation devrait être un processus très progressif.
D’après la littérature académique, certains investisseurs utilisent les actions ou les options d’achat comme s’ils jouaient à la loterie. Ils savent qu’ils peuvent perdre leur mise mais espèrent empocher des gains substantiels. Les événements récents sur le marché actions américain illustrent cette idée. La combinaison d’un comportement grégaire et d’une liquidation forcée des positions courtes a entraîné une grande volatilité. Si ce phénomène devenait récurrent, l’efficacité informationnelle des cours des actions serait moindre, la prime de risque exigée augmenterait et cela influencerait le coût du capital des entreprises.
Ces derniers mois, le dollar US s’est affaibli face à l’euro tandis que l’écart entre les rendements obligataires réels des bons du Trésor américain et du Bund allemand s’est creusé. Parmi les facteurs à l’oeuvre, la politique de la Réserve fédérale est cruciale car elle influence les flux de capitaux à partir des Etats-Unis et le comportement des investisseurs de la zone euro. Le plus grand risque pouvant entraîner un changement de direction serait un nouvel épisode du « taper tantrum » de 2013, lorsque la Réserve fédérale évoquait un début de normalisation de sa politique monétaire. Cependant, il ne faut pas s’attendre de sitôt à un tel changement d’orientation.
Les rendements des Treasuries et du Bund ont tendance à être fortement corrélés mais, depuis la fin août 2020, ceux du taux long allemand se sont pour l’essentiel stabilisés tandis que les rendements des taux longs américains ont augmenté. Cet élargissement du spread s’explique par une hausse du différentiel de taux réels, en grande partie due à la baisse des rendements réels allemands. Cela pourrait traduire un plus grand pessimisme des investisseurs obligataires à l’égard des perspectives de croissance en Allemagne et, par extension, dans la zone euro. L’autre interprétation, plus probable, est que la prime de risque de taux réels a baissé en Allemagne suite aux achats d’actifs effectués par la Banque centrale européenne
Les derniers chiffres de nos indicateurs font ressortir une baisse de l’incertitude. En commençant en haut à gauche et en allant dans le sens des aiguilles d’une montre, le repli de l’indicateur basé sur la couverture médiatique se poursuit mais la dynamique s’essouffle et le niveau reste élevé. Cela n’a rien d’étonnant compte tenu des flux d’informations sur les nouveaux cas d’infection...
Dorénavant, la lutte contre les récessions incombera très probablement aux États, une tâche qui sera facilitée par les conditions de financement bon marché créées par les banques centrales. En conséquence, l’endettement public pourrait-il rester élevé. Il convient, toutefois, d’appréhender les éventuelles conséquences négatives. Le coût de la dette au travers de la prime de risque souverain constitue un canal de transmission possible. Un autre facteur peut également jouer un rôle. Depuis 2015, on note qu’en cas de remontée des rendements obligataires allemands, la hausse des taux longs italiens est encore plus forte – le spread s’élargit – tandis que celle des rendements français reste en ligne avec les taux allemands
Pour se faire une idée de l’impact de la pandémie de Covid-19 sur l’activité en 2020, il suffit de se reporter à un seul graphique, celui du PMI composite. Les données ont plongé à l’échelle mondiale en mars et ont atteint un creux à de très bas niveaux en avril. L’activité s’est montrée très dynamique au troisième trimestre avec des chiffres supérieurs au seuil crucial de 50 dans la plupart des pays...
Les récits – ces histoires relatant des événements – pourraient influencer les comportements futurs. Dans quelques années, plusieurs d’entre eux pourraient très bien venir illustrer le bilan économique de 2020 : des chocs importants et imprévus peuvent se produire ; l’approche du « tout ce qui est nécessaire » prévaut en matière de politique monétaire, et s’étend désormais à la sphère budgétaire ; la préférence, en matière d’investissements financiers, pour l’achat d’actifs risqués plutôt qu’une sortie du marché ; la nouvelle démonstration faite pas l’Union européenne, avec son programme « Next Generation EU », de sa capacité à accomplir de grandes avancées sous la pression ; la priorité donnée au développement durable