En Asie, les pays industrialisés font face à un important ralentissement de leur commerce extérieur. Les signes d’affaiblissement, visibles dès début 2018, se sont aggravés depuis novembre, suite à la dernière vague d’augmentation des droits de douane américains sur les importations de biens venus de Chine. Les exportateurs asiatiques ont de fait été sévèrement touchés par les effets de contagion de ces hausses, ainsi que par le ralentissement économique des principaux partenaires commerciaux et par le retournement du cycle électronique mondial. En janvier-février 2019, les exportations de marchandises mesurées en USD se sont effondrées en Chine (-5,2% en glissement annuel), en Corée du Sud (-8,7%) et à Taiwan (-4,1%), et ont fortement ralenti ailleurs, y compris au Vietnam (+3,9%)
Le ratio des prêts non performants (PNP) du système bancaire portugais a poursuivi son repli au T2 2018, à 11,7% (puis 11,3% au T3 2018), après avoir enregistré un pic à 17,9% au T2 2016. Cette contraction de 6,2 points de pourcentage du ratio s’explique essentiellement par la réduction de près de 40% de l’encours des PNP tandis que celui des prêts totaux diminuait de 2,1%. Selon les données de la Banque du Portugal, la baisse du ratio des PNP résulte à hauteur de 42% d’abandons de créances, tandis que les cessions et titrisations y concourent à 23%. Ainsi, près des deux tiers de l’assainissement du bilan des banques portugaises ont procédé d’une sortie des PNP du système bancaire
En 2018, le Danemark, petite économie ouverte, a enregistré son plus faible taux de croissance (+1,2%) depuis 2013. L’exportation d’un brevet au T1 2017 a fortement affecté le profil du PIB danois en 2017 et en 2018. L’évolution moyenne du PIB (+1,7%) ces deux mêmes années permet de mieux rendre compte de la dynamique de croissance relativement soutenue du Danemark qui a bénéficié d’un environnement international favorable et d’une forte progression de la demande intérieure. Le Danemark peut s’attendre à un acquis de croissance relativement élevé en 2019. Le pays pâtira, en revanche, du tassement de la croissance de ses principaux partenaires commerciaux au cours des prochains trimestres
Grâce à la reprise des prix du pétrole, la croissance du crédit au secteur privé accélère depuis mi-2017 dans les pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG). Les revenus pétroliers y sont, en effet, un déterminant majeur de l'activité économique et bancaire. Néanmoins, les évolutions sont contrastées. La forte hausse au Qatar est due à un rebond de l’activité commerciale 18 mois après le début de l’embargo. A Bahreïn, la construction et les ménages soutiennent le crédit. Par contraste, la progression est très faible au Koweït par manque d’opportunités économiques, et Oman ne parvient pas à rétablir ses comptes budgétaire et extérieur. En Arabie Saoudite, les réformes pèsent sur l’activité du secteur privé et la progression du crédit y est timide
Le président de la commission bancaire du Sénat, Mike Crapo, a esquissé, le 1er février dernier, les contours de son projet de réforme du marché hypothécaire. Celui-ci intègre l’idée que les garanties publiques sont indispensables à la liquidité et à la stabilité du marché mais que l’Etat fédéral ne saurait, à lui seul, assumer l’essentiel des risques de défaut de paiement. Le modèle des titrisations Ginnie Mae* (originateurs et émetteurs multiples) serait généralisé mais le rehaussement de crédit serait confié au seul secteur privé. Ginnie Mae apporterait sa garantie (celle de l’Etat) aux titrisations adossées aux prêts couverts par des garants privés agréés. Les dispositifs de transfert des risques de crédit « non extrêmes » seraient approfondis
En 2018, la croissance économique japonaise a affiché un profil particulièrement heurté. Au total, sur l’ensemble de l’année, elle a nettement baissé pour s’établir à +0,7% après +1,9% en 2017. Un typhon a touché le pays au T3 2018. Cela a pesé sur les composantes de la demande et, in fine, sur la croissance (-0,7% t/t). Au T4 2018, l’activité s’est redressée modérément à +0,3% (t/t). L’investissement, qui avait été particulièrement dégradé au T3, a retrouvé de la vigueur, tandis que la consommation privée a de nouveau soutenu la croissance. A l’inverse, le commerce extérieur a continué de peser sur l’activité. Dans un contexte de regain de dynamisme de la demande interne, la progression marquée des importations n’a été que partiellement compensée par celle des exportations
Les exportations de biens marocains ont progressé de plus de 10% pour la deuxième année consécutive en 2018, portées par la bonne tenue des ventes de phosphates et, surtout, par la croissance rapide de la filière automobile. Depuis le lancement de l’usine de Renault à Tanger en 2012, les exportations de voitures ont doublé. Elles constituent désormais le premier poste d’exportation du pays et les perspectives s’annoncent prometteuses puisque de nombreux projets sont en cours de développement. La montée en gamme des produits exportés améliore ainsi la résilience de l’économie à des chocs exogènes. Cependant, les effets d’entraînement restent limités en raison, notamment, du faible niveau de formation de la main-d’œuvre
Les flux annuels de placements financiers des ménages français en numéraire et en dépôts (dépôts à vue, livrets d’épargne et épargne logement, principalement), d’une part, et en assurance-vie et épargne retraite, d’autre part, évoluent en opposition de phase. Dans un contexte de faible coût d’opportunité à la détention de dépôts bancaires, les premiers dépassent les seconds depuis le troisième trimestre 2016. Un début de rééquilibrage se dessine toutefois depuis le deuxième semestre 2017 : le léger élargissement de la collecte nette en assurance-vie s’est accompagné d’une modération des flux d’épargne vers les dépôts. Ce mouvement a exclusivement profité aux contrats en unités de comptes dont les cotisations brutes1 étaient, en 2018, au plus haut depuis 2000
Axées sur les ménages les plus aisés, les baisses d’impôts du président Trump n’ont pas toujours été favorables à l’ « America First ». Une célèbre marque de voitures étrangères, identifiables par une statuette à l’avant du capot, annonce avoir battu des records de ventes aux Etats-Unis pour l’année 2018. Elle n’est pas la seule. En voulant doper la demande alors que l’économie était à son potentiel, la politique américaine a eu pour conséquence une hausse généralisée des importations et un creusement du déficit commercial. Désormais proche de 900 milliards de dollars, celui-ci bat des records ; peu sensible à l’inflation des droits de douanes, il s’est surtout creusé vis-à-vis de la Chine. * Voir aussi le Graphique de la semaine en date du 10 octobre 2018
Le premier ministre hongrois Victor Orban, qui entend mener la fronde eurosceptique, souverainiste et anti-immigration lors des élections européennes de mai prochain, peut se prévaloir d’une situation macroéconomique favorable. La croissance du PIB a continué d’accélérer en 2018 grâce à un cocktail de politiques économiques expansionnistes, de fonds structurels européens et de reprise du crédit domestique. Estimée à 4,5% en moyenne sur l’année, un niveau record depuis 2004 et supérieur au potentiel, la croissance devrait ralentir en 2019. Le « modèle Orban » repose sur un équilibre fragile entre interventionnisme et mesures libérales
La Securities and Exchange Commission* (SEC) a adopté en 2014 une réforme visant à réduire le champ des fonds monétaires à valeur liquidative constante. Les fonds investis en dette privée (prime funds) ont dû abandonner ce modèle tandis que les fonds investis en dette publique (government funds) ont conservé la possibilité d’émettre des parts à capital garanti**. A partir d’octobre 2015, cette réforme a conduit à une réallocation massive des liquidités placées auprès des prime funds vers les government funds. Les banques étrangères, emprunteuses traditionnelles auprès des prime funds, ont ainsi été privées d’un accès au dollar, tandis que le Trésor américain et les agences fédérales bénéficiaient d’un afflux de ressources
Les élections parlementaires européennes de mai 2019 marqueront le coup d’envoi d’un large processus de renouvellement au sein des institutions européennes. Par ailleurs, après le Brexit le Parlement européen ne comptera plus que 705 sièges, contre 751 actuellement. L’agrégation de sondages nationaux permet de réaliser des projections sur la composition de la future assemblée, qui doivent évidemment être considérées avec précaution. En ce début de janvier 2019, selon Poll of Polls, l’affaiblissement des partis dominants conservateurs et sociaux–démocrates pourrait être suffisamment marqué pour que les groupes du PPE et S&D ne soient plus en mesure de dégager, à eux seuls, une majorité au Parlement européen
Des graphiques hebdomadaires illustrant des points saillants dans l'économie