Le PIB mexicain s’est effondré en avril (-19,9% en g.a.). Dans le même temps, la production industrielle a chuté de près de 30% (la composante manufacturière de plus de 35%). Outre l’effet des mesures de confinement sur la demande interne, l’activité économique est affaiblie par la baisse du prix du pétrole, les ruptures dans les chaînes d’approvisionnement, ainsi que par la forte baisse de la demande externe (principalement en provenance des États-Unis) et des recettes du tourisme. Les mesures annoncées par la banque centrale et la baisse du taux directeur (-225 points de base depuis janvier, à 5%) ne suffiront pas à atténuer l’ampleur du choc. En effet, désireux de maintenir l’austérité budgétaire à laquelle il s’était engagé, le gouvernement n’a pas annoncé de plan de soutien à l’économie. Au total, le PIB devrait reculer de plus de 10% en 2020.
Contrairement à d’autres pays émergents, la capacité de rebond de la croissance mexicaine est limitée. Les perspectives de croissance pour 2021 (à moins de 3,5%) et les années suivantes sont affaiblies par des facteurs qui prévalaient avant la crise. La détérioration du climat des affaires, liée aux signaux contradictoires envoyés par le gouvernement, va notamment continuer de peser sur l’investissement.