La crise sanitaire de la Covid-19 constitue un choc historique pour l’économie de la zone euro. La réaction des politiques économiques a été d’ampleur et rapide, en particulier du côté de la politique monétaire menée par la Banque centrale européenne (BCE). L’institution monétaire de Francfort a notamment mis en place un programme d’urgence de rachats d’actifs, le PEPP (Pandemic Emergency Purchases Programme). La BCE a augmenté l’enveloppe de ce programme qui atteint désormais EUR 1350 mds. La politique monétaire a ainsi eu depuis le mois de mars 2020 un impact important sur les taux d’intérêt à long terme, facilitant ainsi le financement des États membres de la zone euro mais également des agents économiques privés. À titre d’illustration, les spreads souverains – i.e. les écarts de rendements entre les taux souverains des États membres par rapport au taux allemand – ont nettement diminué. Le spread italien a par exemple baissé autour de 115 points de base (pb) mi-octobre 2020 après avoir atteint 280 pb mi-mars. Le graphique ci-dessous indique que la BCE a racheté l'équivalent de 71% des obligations souveraines émises par les États membres de la zone euro depuis le mois de février 2020. C’est davantage qu’aux États-Unis et qu’au Royaume-Uni (respectivement 57% et 50%) mais moins qu’au Japon (75%).