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Plan de relance : l’Union européenne fera-t-elle d’une pierre deux coups ?

28/07/2020
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Subventions de l'UE et bénéfices de long terme du marché commun

À travers la facilité pour la relance et la résilience, un volet essentiel de son plan « Next Generation EU », l’Union européenne (UE) accordera des subventions et des prêts aux États membres en fonction de critères bien précis. Les allocations pour 2021 et 2022 seront fonction de la population, du PIB par habitant et du taux de chômage de chaque pays. Les mêmes critères seront utilisés pour les allocations de 2023, à l’exception toutefois du taux de chômage qui sera remplacé par la perte de PIB réel enregistrée cette année ainsi que la perte cumulée pour la période 2020-2021.

Le think tank Bruegel a estimé le montant de ces allocations par pays[1]. Si l’on exclut les pays les plus développés (en rouge), il apparaît que les subventions bénéficieront particulièrement aux membres qui tirent le moins profit de leur appartenance au marché commun de l'UE. Il s’agit d'abord d’une coïncidence, la pandémie de Covid-19 ayant fortement touché des pays bénéficiant relativement peu du marché commun, comme l’Italie ou l’Espagne. Néanmoins, cela traduit aussi la double stratégie de l’UE : améliorer la résilience des pays les plus fragiles et favoriser la relance dans toute la région. Le but est ainsi d’éviter une divergence économique entre États membres. Au final, tous devraient y trouver leur compte. En effet, les pays recevant le moins de subventions comptent, pour soutenir leurs exportations, sur la demande des autres pays membres pour qui un décrochage économique a été rendu moins probable par le plan de relance.

[1] Bruegel, Having the cake, but slicing it differently: how is the grand EU recovery fund allocated?, 23 juillet 2020

LES ÉCONOMISTES AYANT PARTICIPÉ À CET ARTICLE