Selon notre prévision, l’inflation aurait de nouveau diminué en mars à 2,4% a/a contre 3% en février, en raison de la nette accalmie sur les prix alimentaires. Toutefois, l’inflation française resterait ensuite entre 2 et 2,5% a/a jusqu’à fin août, du fait de l’épuisement des effets favorables liés à la fin de l’inflation sur l’alimentation et les biens manufacturés et du maintien de l’inflation sur les services, avant de probablement passer sous les 2% en septembre.
Selon notre estimation, le déficit de la balance commerciale (sur les échanges de biens) devrait avoir atteint près de EUR 101 mds en 2023, après 165 mds en 2022 et 86 mds en 2021. Cette amélioration s’explique principalement par la baisse du prix du pétrole et le retour à la normale des exportations d’électricité et des importations de biens intermédiaires [...]
La zone euro aura finalement échappé de justesse à la contraction économique au dernier trimestre 2023, mais le tableau est contrasté entre les pays. Selon les chiffres préliminaires d’Eurostat, le PIB réel en zone euro est resté stable au T4, après une légère baisse de 0,1% t/t au T3. La croissance trimestrielle a surpris à la hausse en Espagne (+0,6%), en Italie (+0,2%), tandis que les chiffres français (0,0%) et allemands (-0,3%), plus faibles, étaient en ligne avec le consensus [...]
L’Insee a publié son climat des affaires pour janvier ainsi que son enquête trimestrielle dans l’industrie. Ces deux enquêtes reflètent un manque de dynamisme, sans marquer de nouvelle détérioration. Concernant les prix de vente, les évolutions observées sont encourageantes, les récents évènements en mer Rouge pourraient toutefois inverser la tendance.
En 2023, les défaillances d’entreprises ont dépassé de 8,5% leur niveau d’avant-Covid (2019). Une augmentation qui est allée crescendo au fil de l’année et qui s’explique par deux dynamiques : celle concernant les secteurs ayant généré beaucoup de créations d’entreprises ces dernières années et une autre se rapportant à la détérioration des trésoreries et des comportements de paiement liée à l’inflation et à la remontée des taux d’intérêt.
Les dernières projections macroéconomiques de la BCE font état de révisions à la baisse assez marginales de l’inflation (totale et sous-jacente) et de la croissance économique à la fois pour 2023 et 2024, par rapport aux prévisions de septembre. Avec une croissance du PIB réel prévue désormais à 0,6% en moyenne pour cette année et 0,8% l’an prochain, les projections de la BCE sont légèrement supérieures à celles que nous anticipons, qui se situent respectivement à 0,5% et 0,6%.
Les exportations allemandes de biens se sont repliées en octobre selon Destatis, une nouvelle baisse qui succède à celles observées les mois précédents. Ainsi, les exportations pénalisent la croissance allemande depuis près d’un an, notamment celles à destination de la Chine. Toutefois, au mois d’octobre, ce sont les exportations vers l’Union européenne qui sont en repli, affectées par le repli de la croissance dans la région.
Après plusieurs trimestres de créations d’emploi élevées (89 000 en moyenne entre le T2 2022 et le T1 2023), le 3e trimestre a confirmé la perte de dynamisme observée au 2e (37 000 créations après 27 000). L’emploi salarié dans la construction et l’intérim se contractent. Toutefois, l’industrie continue de créer des emplois (12 000), tout comme les services marchands hors intérim (34 000).
La dynamique des exportations françaises s’est singulièrement essoufflée au fil de ces derniers mois. Si les exportations sont, sur les 9 premiers mois de l’année, de EUR 14 mds supérieures à celles enregistrées sur la même période de 2022, l’essentiel de ce gain a été obtenu dès le 1er trimestre. Sur les 2e et 3e trimestres, la hausse cumulée des exportations se limite à EUR 1 md (par rapport au T2 et T3 2022), avec au premier rang des progressions les exportations aéronautiques (+5,5 mds).
Avec +4% au T3 et +5% au T2, les défaillances d’entreprises cumulées sur 3 mois ont été, pour le 2e trimestre consécutif, supérieures à leur niveau d’avant-Covid sur la même période, selon les données préliminaires de la Banque de France. En cumul annuel, l’industrie, l’hébergement-restauration et les activités immobilières font partie des secteurs où les défaillances sont plus élevées qu’avant-Covid [...]
Le 2e trimestre a été marqué par une nette réduction des créations d’emploi. Cette baisse peut sembler naturelle dans un marché du travail qui a rapidement effacé le choc lié à la Covid-19 et dans le contexte d’une croissance du PIB plus modérée (outre quelques exceptions, comme au 2nd trimestre 2023). Elle reflète toutefois la détérioration de certaines dynamiques sectorielles (dont le bâtiment) même si des évolutions plus favorables s’observent dans d’autres secteurs, l’industrie, notamment.
Le mois d’août 2023 marque un rebond de l’inflation en France qui tranche avec la désinflation observée lors des mois précédents. L’énergie est la première cause de ce rebond lié à la hausse du tarif réglementé de l’électricité et à l’augmentation des prix du carburant. A moyen-terme, la perspective du maintien d’une inflation énergétique positive devrait retarder la baisse de l’inflation en-deçà du seuil des 2%.
La hausse des taux d’intérêt et le ralentissement de l’activité en zone euro n’entraînent toujours pas de retournement sur le front des créations d’emplois en Espagne, bien au contraire.
Après l’inflation, serait-ce au tour des salaires de changer de braquet au Japon ? Les chiffres publiés ce 7 juillet par le ministère du Travail font en effet état d’une augmentation notable des salaires de base en mai, de 1% m/m, soit la plus forte augmentation mensuelle jamais enregistrée depuis le début des statistiques actuelles en 1990.
Alors que l’on pouvait espérer que le reflux en cours de l’inflation soutiendrait plus nettement la confiance des ménages, celle-ci, et par voie de conséquence la consommation, reste contrainte. En cause : l’impact de la remontée des taux d’intérêt sur les intentions d’achats en France comme en Allemagne.
Le taux de marge des sociétés non financières a augmenté au 1er trimestre 2023, atteignant 32,3% après 31,9% au 4e trimestre 2022. Les entreprises françaises continuent de bénéficier d’un pouvoir accru de fixation de leurs prix de vente.
Prolongeant une dégradation observée en avril, le climat des affaires de l’Insee s’est de nouveau replié au mois de mai pour s’établir à 100, un plus bas depuis avril 2021. La détérioration concerne tous les secteurs et en particulier l’industrie manufacturière où l’indice de confiance passe même à 99, en deçà de sa moyenne de long-terme (100) pour la première fois depuis mars 2021. En parallèle, les tensions inflationnistes continuent de se modérer.
La Banque d’Angleterre (BoE) a procédé à une nouvelle hausse de 25 points de base de son taux directeur lors de la réunion du 11 mai, portant celui-ci à 4,5%. La forward guidance est restée restrictive, et le rapport du comité de politique monétaire (MPC) laisse présager que le cycle de hausse des taux pourrait se poursuivre.
Les nouvelles commandes à l’industrie ont fortement diminué en Allemagne au mois de mars, après une progression assez franche en février. Au global, ces évolutions se compensent. Une progression très modérée sur le 1er trimestre (0,2% t/t) en découle, cohérente avec la croissance du PIB, publiée à 0% t/t pour le T1.
L’économie française a enregistré une croissance du PIB de 0,2% t/t au 1er trimestre, partagée entre facteurs de résilience et de faiblesse.
Industrie, services : lequel des secteurs entrainera l’autre dans son sillage ? C’est la question qui se pose lorsqu’on observe la divergence actuelle des indices PMI de S&P Global pour la zone euro.
L’indice du climat des affaires de l’Insee s’est modérément replié au mois d’avril. Cela suggère que l’embellie du début d’année ne durera pas.
L’embellie du climat des affaires de l’Insee au mois de février ne s’est pas confirmée en mars, bien que, malgré son repli, il reste toujours supérieur à son niveau observé entre septembre 2022 et janvier 2023. Si l’enquête de mars souligne une désinflation à venir, ce recul reste relatif et n’est pas général [...]
Avec un pic d’inflation à l’automne dernier et la crainte de pénuries d’énergie pendant l’hiver, l’IFO avait atteint un plus bas en octobre 2022. Son redressement relève d’une normalisation, l’hiver s’étant mieux passé que redouté. Il ne permet néanmoins pas de conclure à autre chose qu’un rebond « technique » de l’activité après la mauvaise performance du 4e trimestre.
L’amélioration concerne à la fois les services, l’industrie manufacturière et le commerce de détail automobile. Le bâtiment fait exception, dans un contexte de repli de l’activité dans le logement neuf. Les tensions inflationnistes devraient se renforcer dans le commerce de détail.