Après une performance extrêmement solide en 2020 et 2021, les exportations vont ralentir fortement en 2022. Leur croissance se normalise déjà depuis quelques mois, et le ralentissement devrait s’accentuer au T2 2022. En cause : les contraintes sur l’offre résultant des perturbations dans les usines, des difficultés d’approvisionnement du secteur manufacturier et des problèmes de transport des marchandises dus aux confinements dans plusieurs grandes régions industrielles et portuaires du pays (Shanghai en particulier). Les exportations à destination des pays d’Asie (47% des exportations chinoises), premiers touchés par les problèmes logistiques de la Chine, ont particulièrement ralenti en mars.
Du côté de la demande, les perspectives se dégradent également depuis le début de la guerre en Ukraine. Dans son World Economic Outlook d’avril, le FMI a révisé une nouvelle fois à la baisse ses prévisions de croissance de l’économie mondiale pour 2022 à 3,6% (après 6,1% en 2021) et du commerce mondial à 5% (après 10,1% en 2021). Le ralentissement des exportations de la Chine et la dégradation attendue de ses excédents commerciaux et courants (d’autant que la facture des importations subit la hausse des prix des matières premières) – auxquels s’ajoutent les effets de la divergence croissante entre les politiques monétaires de la Fed américaine et de la Banque Populaire de Chine – ont contribué à la soudaine dépréciation du yuan contre dollar (de 4% environ) au mois d’avril.