Au cours des derniers mois, les enquêtes de conjoncture se sont stabilisées dans l’industrie manufacturière tandis qu’une légère progression a été enregistrée dans les services. De plus, deux facteurs d’incertitude majeurs ont connu une évolution positive : un accord commercial a été signé entre les États-Unis et la Chine, et le Royaume-Uni et l’Union européenne peuvent, enfin, entamer des négociations sur l’avenir de leur relation. Le sentiment de marché est resté soutenu. Ajouté à l’orientation très accommodante de la politique monétaire des banques centrales, cela se traduit par un assouplissement des conditions financières et monétaires. Sous l’effet conjugué de ces trois facteurs, les conditions d’un léger rebond de la croissance semblent réunies
La divergence entre tendances économique et boursière s’est accentuée aux Etats-Unis, sur fond d’accommodation monétaire et d’expansion de la dette des entreprises. Les risques pris par les investisseurs (fonds de pension ou d’investissement, sociétés d’assurance-vie) ont augmenté, tout comme la vulnérabilité des marchés face à d’éventuels chocs adverses ou renversements d’anticipations. Or 2020, année électorale, pourrait ne pas être paisible. Pour bienvenue qu’elle soit, la trêve dans le conflit commercial avec la Chine entérine l’essentiel des hausses de droits de douane passées, sans modifier fondamentalement la politique, peu encline au multilatéralisme, de l’administration américaine.
La croissance économique a ralenti à 6,1% en 2019. Les exportations se sont contractées et la demande intérieure continue de s’affaiblir. L’année 2020 débute sous de meilleurs auspices, puisque l’activité a montré quelques signes de reprise et un premier accord commercial vient d’être signé avec les Etats-Unis. Cependant, les perspectives de croissance pour 2020 restent dégradées, le rééquilibrage du modèle de croissance s’avère lent et difficile, et la gestion de la politique économique est de plus en plus complexe. Cette situation pourrait inciter Pékin à donner une nouvelle impulsion au processus de réformes structurelles, unique solution pour entretenir le regain d’optimisme de ce début d’année et améliorer les perspectives économiques de moyen terme.
Les autorités japonaises ont décidé en décembre 2019 d’initier un programme budgétaire de relance conséquent pour les années à venir. Face à la succession de catastrophes naturelles touchant le pays, une part importante ciblera la prévention des sinistres. Ce programme permettra aussi de limiter l’effet négatif de la hausse de TVA, intervenue en octobre, qui devrait peser fin 2019 sur la consommation privée. Les dépenses des ménages japonais, en partie par effet d’anticipation, sont demeurées dynamiques au T2 et au T3 2019. À l’inverse, le secteur exportateur a souffert d’un contexte mondial peu porteur. En 2020, l’investissement public viendrait compenser en partie la faiblesse de la consommation privée.
L’année 2020 sera-t-elle marquée par une accélération de l’activité en zone euro ? Des premiers signes plus favorables semblent émerger, sans toutefois apparaître nettement dans les données dures. En tout état de cause, la croissance de la zone euro devrait rester basse. Dans ce contexte, les pressions inflationnistes resteraient insatisfaisantes pour les banquiers centraux au regard de leur objectif. Au-delà de la question de l’objectif, de nouveaux chantiers arriveront sur la table du Conseil des gouverneurs de la BCE en 2020. Christine Lagarde a annoncé le lancement de la revue stratégique de l’institution de Francfort. Au programme : monnaies digitales, changements climatique et technologique, et inégalités.
L’activité économique n’a progressé que de 0,6% en 2019, la baisse de la production manufacturière ayant été contrebalancée par une activité accrue dans des secteurs moins tournés vers l’exportation. Au cours des deux prochaines années, la croissance économique sera soutenue par des politiques budgétaires moins restrictives. Dès le T2 2020, la reprise des exportations liée à la levée partielle des incertitudes pourrait plus que compenser le ralentissement de la croissance de la consommation. Néanmoins, la croissance du PIB devrait rester inférieure à son potentiel. En outre, un possible départ du SPD de la coalition au pouvoir constitue un risque politique majeur.
Après une année 2019 en demi-teinte, marquée par une croissance peu élevée mais résistante grâce à la bonne tenue de la demande intérieure finale, les perspectives pour 2020 sont à l’avenant. La croissance resterait sur un rythme proche (1,1% après 1,3%). Le rebond de la consommation des ménages s’affermirait, porté par les gains importants de pouvoir d’achat, mais le dynamisme de l’investissement, difficilement soutenable, fléchirait et les exportations resteraient limitées par la faible demande mondiale. En ce début d’année, plusieurs risques baissiers extérieurs ont perdu en intensité (tensions commerciales, Brexit, craintes de récession américaine et allemande)
Le cycle d’activité reste très modéré en Italie. Le taux de croissance annuel du PIB réel peine à dépasser zéro en raison de la faible croissance des services, de la reprise modeste dans la construction et de la contraction persistante du secteur industriel. Du T1 2018 au T3 2019, la production manufacturière accuse un recul de plus de 3 %, les baisses les plus marquées touchant les secteurs des moyens de transport, des produits sidérurgiques, du textile, des vêtements et de la maroquinerie. Parallèlement au ralentissement à court terme, l’Italie va être confrontée à des défis à plus long terme liés au vieillissement de sa population, à son impact sur la population active et les dépenses de retraite.
La croissance espagnole reste solide, sans pour autant être immune au ralentissement économique européen. Elle devrait continuer de freiner cette année et s’établir autour de 1,7% en 2020, après à peine 2% en 2019. En outre, l’effet sur le marché du travail de ce ralentissement commence à se faire sentir. Côté politique, le Parlement a voté début janvier l’investiture de Pedro Sanchez, sorti vainqueur, mais pas renforcé, des élections législatives du mois de novembre dernier. Il sera à la tête d’un gouvernement de coalition minoritaire, avec le parti d’extrême gauche Podemos, qui dépend du soutien implicite des partis régionaux et nationalistes, et notamment d’une partie des indépendantistes catalans.
L’activité pourrait avoir nettement ralenti au T4 2019, en raison du fléchissement du commerce mondial et du durcissement de certaines normes (émissions d’azote, composés perfluorés). La politique budgétaire devrait devenir très accommodante, même si on peut s’interroger sur la capacité du gouvernement à mettre en œuvre tous les plans de dépenses. La croissance pourrait se replier cette année, avant de rebondir en 2021 à la faveur du redressement de l’économie mondiale. Cependant, les enjeux climatiques et les pénuries de main-d’œuvre continuent de peser sur l’activité, en particulier dans la construction. De plus, les retraités pourraient être confrontés à une nette réduction des prestations, suite à la détérioration de la situation financière des fonds de pension.
La croissance du PIB belge devrait ralentir à 0,8% en 2020, contre 1,3% en 2019. La demande intérieure, qui reste le principal moteur de l’économie, est partiellement contrebalancée par une contribution nette négative des échanges commerciaux. La consommation privée ralentit car, après quatre années de forte croissance, l'emploi augmente désormais à un rythme plus modéré. Soutenue par les dépenses publiques, la croissance des investissements, quant à elle, accélère. L'absence de gouvernement majoritaire a, par ailleurs, contribué à un nouveau dérapage budgétaire, ce qui constitue un risque majeur pour l'économie belge.
Portée par des effets de rattrapage, l’économie grecque est parvenue à légèrement accélérer dans un environnement européen orienté à la baisse. Le moral des agents économiques s’améliore nettement et le retour de l’Etat grec sur le marché des capitaux est un succès. Le nouveau gouvernement de centre droit cherche à alléger les taxes sur le travail et le capital sans sacrifier la rigueur budgétaire. Le rétablissement sera long mais il est engagé.
Le 31 janvier 2020, le Royaume-Uni quittera officiellement l’Union européenne et toutes les institutions qui la composent. Le Brexit aura donc lieu de jure, mais pas de facto, puisque, durant une période dite de « transition » devant s’achever le 31 décembre 2020, l’économie britannique demeurera partie intégrante du marché unique et de l’union douanière européenne. Ses biens, services et capitaux continueront de s’échanger librement avec l’UE, qui restera maître en matière juridique et réglementaire. Ce n’est qu’ensuite, lorsque le cadre de la relation future aura été convenu, qu’interviendra la véritable séparation. Or, pas plus aujourd’hui qu’hier, celle-ci ne promet d’être facile.
La croissance du PIB a nettement ralenti en 2019, une tendance qui devrait se confirmer en 2020. L’incertitude entourant le climat des affaires et les échanges internationaux pèse, notamment, sur les exportations et l’investissement. Inscrite sur une pente faible, la consommation ne devrait pas permettre de redynamiser la croissance suédoise. Malgré cette conjoncture, la proximité du taux d’inflation avec la cible de 2% a incité la Riksbank à remonter son taux directeur, de -0,25% à 0%. La politique monétaire reste, toutefois, accommodante.
Dans un contexte international moins favorable, le Danemark, petite économie ouverte, conserve une activité relativement dynamique. Sa spécialisation sectorielle (industrie pharmaceutique, numérique…) lui confère une certaine résistance face au retournement du cycle manufacturier mondial. Le marché du travail, proche du plein emploi, ainsi que l’accélération de la hausse des salaires favorisent la consommation, l’un des principaux moteurs de la croissance. Compte tenu de l’arrimage de la couronne danoise à l’euro, la politique monétaire suivra les orientations de la Banque centrale européenne et restera donc très accommodante. La politique budgétaire répondra à des objectifs écologiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre.