Comme d'habitude, la fin de l'année invite les analystes et les journalistes à faire le bilan de l'année des 12 mois qui viennent de s'écouler. Pour les économistes, le moment est venu de faire le bilan de leur prévision, de regarder dans quelle mesure l'année a été surprenante ou plutôt en ligne avec ce qu'on attendait.Lorsqu'on regarde 2023, ça a été une année qui, dans une certaine mesure, a été conforme aux attentes, mais qui, au global, a quand même été une année particulièrement surprenante jusqu'à la fin.
L’inflation reste élevée mais, au regard des derniers chiffres publiés pour la zone euro, elle l’est nettement moins et même, à première vue, elle n’apparaît plus si éloignée que cela de la cible de 2%. Bien sûr, il reste encore du chemin à parcourir ; l’incertitude porte notamment sur la vitesse et la facilité avec laquelle le « dernier kilomètre » de désinflation sera parcouru, avant d’arriver à l’objectif de 2%. Il faut s’attendre à ce qu’il le soit lentement plutôt que rapidement, notamment parce que les effets de base favorables sur les prix de l’énergie vont moins jouer.
La FHFA a récemment proposé de réformer les Federal Home Loan Banks, accusées d’avoir endossé un habit taillé bien trop grand pour elles, celui de «?prêteur d’avant-dernier ressort?».
En Chine, la croissance économique devrait se stabiliser dans les prochains trimestres après quatre années de chocs multiples et de volatilité inhabituelle. Les taux de croissance resteront inférieurs à ce qu’ils étaient avant la crise sanitaire.
En Europe centrale, les comptes nationaux du troisième trimestre ont été publiés en début de semaine. La Hongrie est sortie de récession après 4 trimestres de croissance négative. La Pologne connaît toujours une croissance erratique avec un rebond de l’activité cette fois-ci. Mais dans l’ensemble, les autres pays d’Europe centrale voient un ralentissement de leur activité.En Roumanie, la croissance du PIB s’est établie à +0,4% en rythme trimestriel au T3 après +0,9% au trimestre précédent. Malgré tout, l’économie roumaine devrait faire preuve de résilience cette année alors que certains pays comme la Hongrie ou encore la République tchèque pourraient enregistrer une croissance négative en 2023.
La France et l’Allemagne ont toutes deux détruit des emplois au 3e trimestre 2023 alors que de plus en plus d’entreprises pâtissent d’une demande en berne. Dans ce contexte, les pénuries de main d’œuvre pèsent moins sur l’activité économique, notamment en Allemagne où elles étaient plus fortes. Toutefois, ces pénuries persistent, car elles sont structurelles sur fond de taux de chômage faible. La production des secteurs bénéficiant de la demande la plus solide (actuellement l’aéronautique, singulièrement en France) peut en être pénalisée. Si ces pénuries ne sont pas résolues, elles pourraient même freiner le développement des secteurs d’avenir, notamment ceux associés à la transition écologique (électrification, rénovation).
Au troisième trimestre, l'économie américaine a réalisé l’équivalent d’un sprint en montée : une croissance impressionnante malgré le niveau élevé des taux d'intérêt. La consommation des ménages a été un facteur clé de cette performance, mais les dépenses publiques, la reconstitution des stocks et le rebond de la construction résidentielle ont également soutenu la croissance. Cependant il faut s'attendre à ce qu'elle ralentisse à l'avenir.Des taux hypothécaires élevés pèseront sur l'activité de construction, si elles s'attendent à une demande plus faible, il y a un risque que les entreprises préfèrent réduire leurs stocks. Par ailleurs, on ne sait pas dans quelle mesure les ménages continueront à réduire leur taux d'épargne ainsi que l'excédent d'épargne accumulé pendant la pandémie.
La hausse des rendements de long terme aux États-Unis joue les trouble-fête dans la région : elle efface en partie les gains de change engrangés en début d’année, redirige les flux de portefeuille et complique les projets d’émission de dette destinés à financer la transition énergétique.
Au cours des dernières décennies, les entreprises japonaises ont étendu de manière significative leurs activités à l’étranger. Selon les chiffres du ministère de l’industrie un quart (25,8%) du chiffre d’affaires total des entreprises manufacturières japonaises est désormais réalisé par des filiales implantées hors des frontières du pays.
En dépit de la remontée inédite des taux d’intérêt, en Espagne, le ratio des créances douteuses des ménages et des entreprises se maintient toujours à un niveau historiquement bas
Confrontées à une inflation qui dépassait largement leurs objectifs, plusieurs banques centrales du monde développé ont été obligées de remonter agressivement leurs taux officiels. Malgré ces actions, l’activité est restée assez résiliente.
La BCE a augmenté ses taux directeurs de 450 points de base depuis juillet 2022. Ce resserrement de la politique monétaire est inédit par son amplitude depuis la création de la zone euro. Ce resserrement se diffuse aux taux des prêts et des dépôt bancaires, ce qui est tout à fait en ligne avec l’objectif de la politique monétaire qui est de freiner la demande agrégée et de ramener l’inflation vers la cible de 2%.
La croissance française a surpris à la hausse au 2e trimestre 2023. Dans le même temps, les marges des entreprises se sont redressées et leurs trésoreries sont restées favorables. Elles ont ainsi pu continuer à faire croître leur investissement, nonobstant des taux d’intérêt plus élevés. A contrario, la consommation et l’investissement des ménages se sont contractés. Pourtant, le revenu disponible brut des ménages a progressé et leur pouvoir d’achat est supérieur à il y a un an. Ces derniers ont préféré augmenter leur épargne financière, alors que la hausse des taux a pesé sur leurs investissements et leurs achats de biens durables : une épée de Damoclès qui pèse sur la croissance française, que nous anticipons à 0,5% en 2024.
La semaine dernière, chefs d’Etat et représentants du secteur privé africains se sont réunis à Nairobi, au Kenya, pour la toute première édition d’un sommet africain sur le climat. Cette rencontre, organisée en amont de la COP 28, s’est clôturée avec la signature de la déclaration de Nairobi, par laquelle l’Afrique se dote d’ambitions communes à l’échelle du continent dans la lutte contre le changement climatique.
Les faits stylisés sont des schémas récurrents existant entre les variables économiques et entre les variables économiques et les marchés financiers. Ils sont conditionnés par l’environnement économique et déterminent les attentes des ménages, des entreprises et des investisseurs. Ils sont également utilisés dans l'élaboration des prévisions économiques. Dans le cycle actuel, la pertinence de certains faits stylisés soulève quelques doutes. Aux États-Unis, l’économie continue de croître malgré une inversion significative de la courbe des taux et des hausses de taux agressives. Dans la zone euro, le marché du travail a jusqu’à présent été résilient malgré les actions de la BCE
Le discours d’ouverture de Jerome Powell au symposium de la Réserve fédérale à Jackson Hole était au centre de l’attention et s'est focalisé sur le court terme et l’inflation. Le message à retenir ? La lutte contre l'inflation n’est pas encore terminée – un message repris et appuyé par Christine Lagarde lors de son propre discours.
Les économies des Caraïbes subissent le plus les effets du changement climatique alors qu’elles y contribuent le moins avec des émissions de gaz à effet de serre de moins de 1% au niveau mondial. Les plans d’adaptation de nombreuses économies souffrent actuellement de déficits de financement du fait de taux d’endettement élevés, de faibles profils de croissance et de soutiens insuffisants de la part des créanciers publics. De nouvelles formes de financement offrent toutefois des perspectives prometteuses pour renforcer la résilience des économies de la zone.
Gabriel Boric entreprend de dépasser les objectifs fixés jusqu’ici sur le plan national, en atteignant la neutralité carbone avant 2050, et sur le plan international en développant les capacités de production et d’exportation de lithium et d’hydrogène vert.
Pour les économistes et les observateurs des banques centrales, la conférence de la BCE à Sintra (Portugal) et la conférence de la Réserve fédérale en août à Jackson Hole sont les temps forts de l’été. À la conférence de Sintra, les présentations et les panels ont été, comme toujours, très stimulants, mais ont aussi invité à la réflexion. La désinflation est trop lente, l'inflation présente des risques à la hausse par rapport à l'ère prépandémique, les taux directeurs devront rester élevés et les prévisions économiques sont plus difficiles que jamais à établir.
Qui, des États-Unis ou de la zone euro, est le plus exposé à la récession ? La première réponse qui vient est : la zone euro. Celle-ci a, en effet, « techniquement », déjà basculé en récession au regard de la double baisse du PIB au 4ème trimestre 2022 et au 1er trimestre 2023. Mais, pour l’heure, cette récession apparaît seulement d’ordre « technique » : la contraction du PIB est, en effet, de faible ampleur et elle n’est pas généralisée à l’ensemble des composantes de la croissance ni aux Etats-membres de la zone euro.
Comment caractériser le cycle économique actuel ? Qu'il s'agisse de la transmission monétaire, du ralentissement de la croissance ou encore de la désinflation, la lenteur semble être de mise. De plus, les perspectives de reprise, qui marqueront le début d'un nouveau cycle, promettent d'être placées sous le même signe.
L'économie allemande a enregistré une récession avec un recul du PIB au 4e trimestre 2022 et au 1er trimestre 2023. Si la consommation des ménages a expliqué en majeure partie ce repli, la sous-performance de la croissance économique du pays depuis plus de 5 ans s’explique largement par celle de son industrie. Celle-ci subit davantage de contraintes qu’ailleurs en Europe, tant et si bien que - phénomène relativement nouveau dans l’histoire récente allemande - la taille de ce secteur s’est réduite. Une difficulté dont le pays n’est pas encore sorti et qui pourrait contribuer à entraîner une rechute de la croissance au 2nd semestre.
Le gouverneur de la Banque d’Angleterre a annoncé en avril dernier une revue du régime britannique de garantie des dépôts. Une révision était déjà en cours pour accélérer l’indemnisation des déposants en cas de faillite.
Selon l’Organisation des Nations Unies, la population indienne aurait dépassé celle de la Chine en avril. Cette forte croissance de la population est perçue comme un atout considérable pour l’économie. Cependant, le niveau très élevé du chômage des jeunes est une source d’inquiétude et certains redoutent que l’avantage démographique de l’Inde ne soit en réalité un risque social en devenir.
Le 14 mai dernier, les élections législatives se sont tenues en Thaïlande, permettant de renouveler les 500 membres de la chambre des représentants. L’ensemble des partis dits « démocratiques » ont vraisemblablement remporté plus de 300 sièges.