Les faits stylisés sont des schémas récurrents existant entre les variables économiques et entre les variables économiques et les marchés financiers. Ils sont conditionnés par l’environnement économique et déterminent les attentes des ménages, des entreprises et des investisseurs. Ils sont également utilisés dans l'élaboration des prévisions économiques. Dans le cycle actuel, la pertinence de certains faits stylisés soulève quelques doutes.
Aux États-Unis, l’économie continue de croître malgré une inversion significative de la courbe des taux et des hausses de taux agressives. Dans la zone euro, le marché du travail a jusqu’à présent été résilient malgré les actions de la BCE.
En outre, le discours des économistes sur les risques de récession ne décourage pas les investisseurs sur les marchés financiers. Plusieurs facteurs aident à mettre en perspective ces observations, à première vue déroutantes. Les chocs de l’offre ont créé des arriérés de commandes importants : des secteurs tels que les loisirs et l’hôtellerie bénéficient toujours d’une demande refoulée ; l'aide au revenu en période de pandémie a soutenu les dépenses et la transition énergétique, incontournable, stimule les investissements.
Par conséquent, il semble que les anciens repères aient disparu, ce qui complique la tâche des prévisionnistes économiques. D'où l’insistance de la présidente de la BCE, Christine Lagarde, dans ses récents discours sur la nécessité de rester humble lors de l'élaboration de prévisions. Sur les marchés, cela peut entraîner un raccourcissement de l’horizon d’investissement. Les marchés pourraient également connaître des sauts de volatilité si les faits stylisés devaient faire un retour.
