En Chine, la croissance économique devrait se stabiliser dans les prochains trimestres après quatre années de chocs multiples et de volatilité inhabituelle. Les taux de croissance resteront inférieurs à ce qu’ils étaient avant la crise sanitaire.
L’économie chinoise a en effet subi une série de chocs depuis 2020 : i) d’abord la crise sanitaire jusqu’en décembre 2022, ii) puis le choc réglementaire dans le secteur des services. iii) Le secteur immobilier connait une grave crise depuis plus de deux ans. iv) Des chocs externes ont affaibli le secteur exportateur depuis plusieurs mois. v) Enfin, la Chine traverse une crise de confiance qui pèse sur la demande des ménages et l’investissement privé.
Dans ce contexte, la dynamique de rebond post-Covid s’est rapidement affaiblie au cours du premier semestre de l’année. Depuis l’été, les autorités ont ajusté leur politique économique et multiplié les mesures d’assouplissement monétaire et budgétaire.
Dans leurs efforts de relance, les autorités ont conservé une approche prudente et graduelle. Elles ont dans le même temps maintenu leurs objectifs structurels, en particulier leur objectif de réduction des risques d’instabilité financière.
D’abord, le plan de soutien au secteur immobilier a principalement visé à financer la finalisation des chantiers de construction en cours et à raviver l’achat de logements. Dans le même temps, les autorités ont continué de contraindre les promoteurs immobiliers à restructurer leur dette et tenter de restaurer leur solvabilité.
De même, les dernières annonces de relance budgétaire ont été accompagnées de mesures s’attaquant aux difficultés financières des collectivités locales. Fin octobre, Pékin a autorisé, à nouveau, une accélération du rythme d’émissions obligataires des collectivités, mais Pékin a aussi annoncé une hausse du déficit budgétaire officiel, qui sera cette fois financée par l’émission d’obligations du gouvernement central. Ceci pourrait signaler une volonté nouvelle d’alléger les responsabilités budgétaires des collectivités.
En outre, un plan a également été lancé pour réduire les risques de refinancement et les risques de défaut à court terme des structures de financement des collectivités locales.
Depuis le mois d’août, l’activité économique s’est à nouveau renforcée, soutenue par les politiques accommodantes et tirée par la consommation privée et les services. En revanche, le secteur immobilier ne montre pour l’instant aucun signe d’amélioration.
A court terme, la croissance devrait se stabiliser sans gagner davantage en vigueur. Les vents contraires restent en effet puissants.
Il existe aussi le risque que la perte de confiance du secteur privé s’enracine durablement en raison d’un environnement politique et géopolitique désormais plus incertain. De leur côté, les ménages chinois pourraient être durablement inquiets en raison du chômage élevé chez les jeunes et de la crise immobilière. L’établissement d’un cadre réglementaire plus stable et moins contraignant dans les services semble donc nécessaire. Il permettrait de relancer l’investissement privé, les créations d’emplois et les embauches de jeunes diplômés dans les services à haute valeur ajoutée.