Les encours publiés dans les comptes nationaux financiers1 étant valorisés2 , les ratios d’endettement des sociétés non financières françaises, calculés à partir de ces derniers, sont susceptibles de donner une image déformée de la structure financière de ces dernières. En revanche, les flux d’opérations hors effets de valorisation (augmentation de capital) et d’autofinancement offrent une approximation acceptable de la variation de leurs fonds propres. Selon nos calculs, les entreprises françaises ont abordé la crise avec une structure financière renforcée. Ainsi, l’envolée inédite de la dette financière observée en 2020 (+ 206 milliards d’euros, dont près de 130 milliards au titre du prêt garanti par l’État (PGE)) avait été opportunément précédée, entre 2015 et 2018, d’un renforcement sensible des fonds propres, à la faveur du net élargissement des émissions d’actions. En revanche, en 2020, la hausse de la dette financière a très sensiblement dépassé celle des capitaux propres. Ces évolutions globales dissimulent toutefois des situations contrastées selon les entreprises, tailles et secteurs considérés.