Le choc du Covid-19 a entraîné une réaction budgétaire significative des États membres de l’Union européenne. La récession en 2020, même si elle devrait être de courte durée, sera historique. La réponse budgétaire était donc indispensable pour éviter des conséquences économiques nettement plus profondes et durables. Les États membres ne sont pas touchés de la même façon par la crise actuelle, et l’ampleur de la réponse budgétaire apportée diffère. La réponse européenne est l’un des rares aspects positifs de cette crise. Néanmoins, rien n’est encore joué. Le niveau de risques et d’incertitudes sur les plans sanitaire et économique restera particulièrement élevé dans les prochains mois
Les données économiques récentes se sont améliorées à la faveur des mesures de déconfinement, ce qui pourrait induire un sentiment de confort illusoire. Les effets liés à la gravité de la crise se feront sentir sur le long terme. Parmi les facteurs clés : la hausse du chômage et les anticipations de chômage qui pèsent sur les dépenses des ménages, en raison d’une perte de revenu et de la constitution d’une épargne de précaution. Malgré la reprise économique, les grandes banques centrales de l’Eurosystème s’attendent à une augmentation du chômage en 2021. Face à une visibilité qui reste faible et à des pressions élevées sur leurs bénéfices, de nombreuses entreprises n’ont d’autre choix que de réduire leurs effectifs.
L'une des conséquences les plus durables de cette crise est l’augmentation forcée de l’endettement des entreprises. Si celui-ci reste durablement très élevé, il risque d’agir comme un frein à la reprise. D'après la recherche économique, les sociétés les plus endettées réduisent davantage leurs investissements que les autres, ce qui limite l'efficacité de l'assouplissement monétaire. Ces entreprises lourdement endettées vont subir une perte durable de compétitivité vis-à-vis de leurs concurrentes mieux capitalisées. Une politique économique visant leur recapitalisation devrait avoir des effets favorables durables sur la croissance économique.
Au cours des prochaines décennies, les pays européens seront confrontés à une augmentation des coûts liés au vieillissement de la population. D’après les simulations réalisées par le Comité de politique économique de l’Union européenne - à partir d’hypothèses très optimistes - ces coûts seront supportables. Il est néanmoins peu probable que les personnes qui entrent aujourd’hui sur le marché du travail partent à la retraite dans les mêmes conditions qu’actuellement. La transition vers des régimes de retraite publics plus austères requiert des mesures d’accompagnement, pour notamment encourager le maintien sur le marché du travail, et des incitations à mieux préparer sa retraite
Des progrès rééls ont été réalisés lors du Conseil européen de cette semaine. Les propositions faites lors de la dernière réunion de l’Eurogroupe sur la création de trois filets de sécurité ont été approuvées. Il y a accord pour travailler sur un fonds de relance destiné aux secteurs et zones géographiques les plus touchés en Europe. Son financement serait lié au cadre financier pluriannuel. Fait important, la chancelière Merkel a déclaré que, dans un esprit de solidarité, il fallait se tenir prêt à verser temporairement une contribution plus élevée au budget européen.
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