1 500 000 logements supplémentaires en cinq ans, soit 300 000 par an, c’est l’objectif que s’est fixé le parti travailliste fraîchement élu pour tenter d’endiguer la pénurie d’offre en Angleterre . Ce chiffre n’est pas nouveau, c’était déjà celui mis en avant dans le manifeste du Parti conservateur, lors de l’élection de Boris Johnson en 2019.
En créant en moyenne 250 000 logements par an entre 2019 et 2023[1], l’objectif est loin d’avoir été atteint pour les Tories, qui se sont, il est vrai, heurtés à une succession de chocs (crise sanitaire, envolée des coûts des matériaux et des taux d’intérêt, pénuries de main d’œuvre aggravées par le Brexit). Parmi les mesures ciblées par le Parti travailliste, la plus importante est sans doute celle destinée à réformer les règles entourant la planification des logements dans le pays (National Planning Policy Framework) qui, en plus de réintroduire des quotas, vise à simplifier et accélérer l’obtention des permis de construire.
« Get Britain building again » impliquerait un changement de braquet jamais vu auparavant. Hormis durant la crise de la Covid-19 en 2020, quand la hausse de la population a nettement chuté en raison des restrictions de mobilité vers le Royaume-Uni, la création de nouveaux logements en Angleterre a échoué, depuis près de 25 ans à s’élever au niveau de la croissance démographique. Si l’activité de la construction bénéficiera de la baisse des taux d’intérêts à venir et de la normalisation des coûts de production, le manque de travailleurs disponibles en limitera les effets.