La pandémie de Covid-19 a provoqué la plus grave récession de l’après-guerre en Allemagne. La chute brutale des recettes, combinée à des coûts qui ne s’ajustent qu’en partie seulement, a rapidement épuisé les réserves de trésorerie des entreprises. Celles-ci ont dû réduire les stocks, annuler des commandes et reporter des projets d’investissement, ce qui n’a fait qu’aggraver la récession. On pourrait être tenté de penser que l’investissement va retrouver vite sa dynamique, comme ce fut le cas après la Grande récession de 2008-2009, mais cela semble trop optimiste
Par rapport au trimestre précédent, la zone bleue du graphique (données des trois derniers mois) s’est élargie, telle une tache d’huile. Néanmoins, les indicateurs restent pour la plupart bien en dessous de la valeur moyenne de long terme (cercle intérieur en gris sur le graphique). En particulier, les indicateurs relatifs aux ménages et aux services se sont nettement améliorés suite à la levée des restrictions liées au confinement. Les ventes au détail ont connu une forte croissance sur la période mai-juillet après la réouverture des magasins et la baisse temporaire des taux de TVA, introduite en juillet [...]
La conjoncture économique s’est, en général, dégradée en Allemagne au cours des trois derniers mois par rapport au trimestre précédent (zone délimitée par les pointillés). En témoignent, les statistiques liées à la production qui couvrent la période du confinement (mars à mai)...
Avec la levée progressive des restrictions liées au confinement, l’activité économique a donné des signes de rebond. Le plan de relance du gouvernement pourrait donner un nouveau coup de fouet à la croissance et contribuer à réduire les émissions de dioxyde de carbone. La perspective d’un programme de relance de l’Union européenne est une bonne nouvelle pour le secteur manufacturier allemand orienté vers les exportations. Cependant, en l’absence de vaccin ou de traitements plus efficaces contre la Covid-19, la reprise sera probablement semée d’embûches. Le PIB ne devrait pas retrouver ses niveaux de pré-pandémie avant 2022.
Au cours des dernières décennies, les entreprises allemandes ont délocalisé leurs activités, en particulier au profit de l’Europe centrale et orientale et de la Chine. Malgré le ralentissement de la mondialisation ces dernières années, l’industrie allemande continue de perdre du terrain dans le textile, la chimie et la pharmacie, l’informatique, l’électronique et les équipements électriques. En dépit de la place prédominante de la Chine dans la production manufacturière mondiale, l’Allemagne reste un important acteur au plan mondial et régional. Devant la rupture des chaînes d’approvisionnement, liée à l’épidémie de Covid-19, des appels de plus en plus nombreux se sont fait entendre en faveur d’un réexamen de la situation
La forte contraction de la zone bleue dans le Baromètre indique une nette détérioration du climat économique au cours des trois derniers mois, due aux mesures de confinement adoptées pour enrayer la pandémie de Covid-19. Il existe, néanmoins, de profondes différences d’un secteur à l’autre [...]
L’économie allemande est à l’arrêt en raison du confinement quasiment complet de la population. Pour lutter contre les conséquences économiques de cette crise, le gouvernement a lancé un plan de relance massif visant à accroître les dépenses dans le secteur de la santé, à protéger l’emploi et à soutenir les entreprises. Quoi qu’il en soit, la chute de la production et la contraction de la croissance pourraient atteindre des niveaux bien supérieurs à ceux enregistrés lors des récessions antérieures. En cas de confinement d’une durée de trois mois, correspondant au scénario du pire, la croissance du PIB pourrait baisser d’environ 20 points de pourcentage et six millions de personnes pourraient relever du dispositif d’indemnisation du chômage partiel.
Ces derniers mois, l’activité économique a quasiment stagné. Comme le montre le graphique, le secteur manufacturier, à vocation exportatrice, a opéré bien en deçà de son potentiel, tandis que l’activité des secteurs davantage orientés vers le marché intérieur, comme la construction et les services, est restée dynamique. L’épidémie du Covid-19 a complètement changé la donne...
L’activité économique n’a progressé que de 0,6% en 2019, la baisse de la production manufacturière ayant été contrebalancée par une activité accrue dans des secteurs moins tournés vers l’exportation. Au cours des deux prochaines années, la croissance économique sera soutenue par des politiques budgétaires moins restrictives. Dès le T2 2020, la reprise des exportations liée à la levée partielle des incertitudes pourrait plus que compenser le ralentissement de la croissance de la consommation. Néanmoins, la croissance du PIB devrait rester inférieure à son potentiel. En outre, un possible départ du SPD de la coalition au pouvoir constitue un risque politique majeur.
La situation conjoncturelle reste pratiquement inchangée au quatrième trimestre par rapport aux trois mois précédents. Les difficultés sont concentrées dans le secteur manufacturier où la production et les commandes sont bien inférieures à leur moyenne de long terme. La dynamique de la croissance provient des secteurs davantage tournés vers l’activité domestique comme la construction et les services. La confiance des consommateurs et les ventes au détail restent bien orientées grâce au taux de chômage faible, aux taux d'intérêt bas et aux fortes augmentations de salaires.
La hausse enregistrée par la plupart des indicateurs pour novembre a surpris. Malgré une série de résultats décevants, pour le secteur manufacturier en particulier, le PIB est remonté de 0,1% au T3, alors que l’on s’attendait à un nouveau recul (-0,1%). Cela est dû à la forte croissance de la consommation privée, soutenue par le niveau élevé de la confiance des ménages. GfK indique que la confiance des ménages aussi est restée très forte au T4. Les exportations nettes ont également contribué à la croissance, le commerce mondial ayant rebondi. Néanmoins, la production industrielle est restée très faible et le fort rebond des commandes en septembre a été la seule bonne surprise pour les fabricants.
Après des mois de mauvaises surprises, certains indicateurs du Baromètre ont migré vers la droite du graphique. On notera particulièrement que l'indice ifo du climat des affaires s'est stabilisé en octobre, alors que le marché s'attendait à une nouvelle baisse. Les enquêtes ifo et PMI indiquent une légère amélioration de la confiance dans le secteur manufacturier, même si les indices sont restés fermement ancrés en zone de contraction. La faiblesse persistante des commandes en août confirme cette tendance. De ce fait, la légère reprise de l’activité industrielle au cours de ce mois n’a probablement été qu’un «soubresaut» statistique
La République fédérale d’Allemagne est une république parlementaire dirigée par un chancelier et un président. Le pays est organisé en seize Länder (ou Bundesländer). Chacun d’eux a sa propre constitution et jouit d’une large autonomie. Les plus prospères sont la Bavière et le Bade-Wurtemberg dans le sud du pays, où le PIB par habitant est supérieur d’environ 15 % à la moyenne allemande. Le dynamisme de cette région est en grande partie dû à sa spécialisation sectorielle. La production manufacturière, qui représente environ 30 % de la production totale, est concentrée dans les industries de haute technologie.
La République fédérale d’Allemagne compte 83 millions d’habitants. Il s’agit de la première économie de la zone euro. Son produit intérieur brut représente plus d’un tiers de celui de la zone. Le PIB par habitant est supérieur de 20 % à la moyenne de la zone euro, faisant de ce pays l’un des plus prospères de la région. De plus, l’Allemagne est la quatrième puissance économique mondiale, derrière les États-Unis, le Japon et la Chine et le troisième exportateur, derrière la Chine et les États-Unis.
L’industrie manufacturière joue un rôle crucial dans l’économie allemande. Elle représente près de 20% de l’emploi et près d’un quart de la valeur ajoutée totale. Cependant, du fait du rôle central de l’industrie, elle est plus exposée aux fluctuations du cycle économique que l’économie de certains de ses voisins.