Alors que Gazprom a annoncé le 2 septembre l’interruption jusqu’à nouvel ordre des livraisons de gaz via NordStream1, arguant des fuites d’huile, l’amplification des livraisons promises par l’entreprise russe via d’autres gazoducs (comme ceux traversant l’Ukraine) ne compensera que marginalement l’arrêt de NordStream1. Même si les stocks de gaz devraient être pleins d’ici début novembre, la probabilité de coupures d’électricité cet hiver se renforce. Dans le même temps, les prix à la consommation continuent d’accélérer outre-Rhin. L’inflation, telle que mesurée par Destatis, est ressortie à +7,9% sur un an en août. Le choc énergétique s’est très rapidement propagé aux biens dont les prix sont en hausse de 14,7% a/a, tandis que la dynamique dans les services reste modérée (+2,2% a/a).
En 2021, les négociations salariales ont été difficiles dans un contexte de reprise économique fragile et inégale. Les hausses de salaires devraient être plus élevées en 2022 sans toutefois compenser les effets de la forte inflation. Le très puissant syndicat allemand, IG Metall, a obtenu une revalorisation des salaires inédite depuis 30 ans dans le secteur de la métallurgie : +6,5%. Mais cette progression est à relativiser puisque l’accord a été signé sur 18 mois, ce qui ramène le taux de croissance annuel à +4,5 % en 2022. Les négociations salariales en Allemagne s’effectuent principalement de façon centralisée (secteur, branche)
L’Allemagne a enregistré pour la première fois depuis 1991 un déficit de sa balance commerciale au mois de mai 2022. Du fait d’une hausse des importations nettement plus importante que prévu (+2,7% m/m) et du recul inattendu des exportations (-0,5% m/m), le solde commercial allemand est passé en territoire négatif pour un montant de EUR 1 Md. Pour rappel, l’Allemagne dégageait, un excédent mensuel de près de EUR 20 Mds fin 2019.
L’Allemagne fait partie des pays de la zone euro les plus touchés par le conflit russo-ukrainien, ce qui se traduit par de faibles perspectives de croissance et une inflation élevée. Le PIB allemand progresserait d’à peine +1,3% en 2022, contre +2,5% pour la zone euro. En moyenne annuelle, le PIB resterait inférieur de 0,9% à son niveau de fin 2019. En parallèle, l’inflation atteindrait +8,1% en 2022, sous le poids des prix de l’énergie. Entre la hausse du salaire minimum promise par le gouvernement et les revalorisations attendues dans de nombreuses branches, la croissance des salaires devrait fortement accélérer en 2022, mais serait insuffisante pour compenser le choc inflationniste.
Les perspectives défavorables pour le deuxième trimestre 2022, d’abord considérées comme un risque dans les enquêtes de conjoncture, se matérialisent concrètement en Allemagne. Après le très net repli du commerce extérieur en mars (provenant d’une baisse de 4 % des exportations en volume et d’une hausse symétrique de 4,1% des importations), l’excédent commercial allemand s’est à peine amélioré en avril grâce à un léger redémarrage des exportations (+1 % m/m), mais il reste à un niveau extrêmement bas.
La bonne tenue des indices PMI du secteur manufacturier jusqu’en avril surprend tant les contraintes sur l’offre et les pressions sur les prix des intrants se sont amplifiées depuis le début du confit russo-ukrainien le 24 février dernier. C’est notamment le cas en Allemagne. Malgré une industrie fortement exposée au choc, son PMI manufacturier continue de se maintenir bien au-dessus de 50 points (54,6 en avril 2022), suggérant que l’activité dans le secteur demeure confortablement en expansion alors que la production industrielle s’est repliée de - 4,4% entre janvier et mars 2022. Ce message contradictoire tient avant tout à un biais méthodologique : celui de la prise en compte des délais de livraison dans l’indice agrégé
Bien que l’Allemagne ait retrouvé le chemin de la croissance au 1er trimestre 2022, avec un PIB qui a progressé de +0,2 % (t/t) d’après la première estimation publiée par l'Office fédéral de la statistique (Destatis), le mois de mars porte déjà les séquelles du conflit russo-ukrainien et des confinements stricts dans plusieurs régions de Chine. La production industrielle, dont le secteur représente 24 % du PIB allemand, s’est fortement repliée au mois de mars (–4,6 % m/m) après une croissance quasi-nulle en février. Elle reste très éloignée du son niveau d’avant-crise (T4 2019), à –5,2 %. Pire, cette nette baisse sur le dernier mois du 1er trimestre constitue un acquis de croissance nettement négatif pour le 2e trimestre à –3 %.
Parmi les quatre plus grandes économies de la zone euro, l’Allemagne affiche les perspectives de croissance à l’horizon 2022 les moins bonnes. Selon nos prévisions, le PIB allemand augmenterait d’environ 2% quand la croissance avoisinerait 3% en France et en Italie et frôlerait 5% en Espagne. L’acquis de croissance au T4 2021 est moins élevé outre-Rhin, l’exposition aux répercussions économiques de la guerre en Ukraine est plus grande et elles s’ajoutent aux difficultés d’approvisionnement préexistantes de l’industrie. La chute de l’indice ifo en mars, en particulier des anticipations des entreprises, en atteste et alerte sur le risque de récession.
Si l’Allemagne n’est pas le pays de la zone euro où l’inflation est la plus élevée, la dynamique n’en reste pas moins inconfortable. Les prix à la consommation y enregistraient encore une hausse conséquente à 5,1% en g.a. en janvier (indice harmonisé), en retrait néanmoins par rapport à décembre 2021 (5,7%). La disparation des effets de base positifs, induits par le retour des taux de TVA à leur niveau antérieur après leur baisse au second semestre 2020, ne s’est donc pas matérialisée par une chute marquée de l’inflation. D’autres facteurs se sont fortement renforcés, au premier rang desquels l’augmentation des prix énergétiques.
D’après les indicateurs disponibles pour la fin de l’année 2021, l’Allemagne aurait enregistré au T4 2021 au mieux une croissance très faible, mais une contraction du PIB n’est pas à exclure. Les commandes industrielles restent, certes, à un niveau relativement soutenu, mais la production demeure significativement freinée par des problèmes d’approvisionnement.
Après une croissance robuste au T2 et au T3, le climat des affaires s’est détérioré. En cause : les difficultés d’approvisionnement, la hausse des prix et la flambée des cas de Covid-19. La production va probablement stagner vers la fin de l’année. Le nouveau gouvernement compte mettre l’accent sur les politiques sociales et environnementales, tout en respectant pleinement l’orthodoxie budgétaire chère à l’Allemagne. La consommation privée sera le principal moteur de la croissance en 2022.
Notre Baromètre annonce clairement du mauvais temps. La détérioration est notable dans tous les secteurs, à l’exception du bâtiment. L’indice Ifo du climat des affaires s’est détérioré dans le secteur manufacturier en novembre pour le cinquième mois consécutif. L’activité industrielle est freinée par les goulets d’étranglements du côté de l’offre et par la hausse des prix des intrants. L’amélioration des anticipations, en particulier dans l’industrie automobile, pourrait annoncer une diminution des pénuries de pièces détachées dans ce secteur.
L’économie allemande a poursuivi son redressement au troisième trimestre, avec une progression du PIB de 1,8 % par rapport aux trois mois précédents. La croissance s’explique principalement par la hausse des dépenses de consommation, liée à l’amélioration de la situation sur le marché d’emploi et à la poursuite de l’assouplissement des mesures sanitaires.
Après un fort redressement aux T2 et T3, l’activité économique pourrait ralentir dans les prochains mois en raison des ruptures d’approvisionnement et de la forte hausse des prix des intrants. Après sa victoire aux élections législatives, M. Olaf Scholz entame des négociations avec le parti des Verts et les libéraux en vue de former une coalition. Sa politique devrait mettre l’accent sur la protection de l’environnement et la hausse des bas salaires. La politique européenne de la future coalition ne devrait pas très différente de celle de Mme Merkel.
Comme le montre notre Baromètre, la situation économique au T3, représentée par la zone en bleu, est restée quasiment inchangée par rapport aux trois mois précédents. Les indicateurs récents du cycle économique font même ressortir un essoufflement de la reprise. L’indice Ifo du climat des affaires recule depuis le mois de juillet. Les chefs d’entreprises du secteur manufacturier signalent, en particulier, une détérioration de la conjoncture.
Notre baromètre montre une amélioration significative de la conjoncture économique en Allemagne. La zone en bleu, qui représente la situation de ces trois derniers mois, est clairement plus étendue qu’au cours des trois mois précédents (zone délimitée en pointillé). Cette évolution est particulièrement manifeste dans les statistiques du secteur manufacturier, notamment les commandes et la production, qui ressortent en nette progression au T2 par rapport au T1.
Après une forte contraction au premier trimestre 2020, le climat économique s’est nettement amélioré au T2, avec l’ouverture progressive de l’économie. En 2020, le gouvernement allemand a réussi à limiter l’impact de la crise du coronavirus sur les ménages et les entreprises. Cette année, l’orientation de la politique budgétaire restera très accommodante et les mesures de soutien liées à la Covid-19 pourraient représenter 3% du PIB. Les élections législatives fédérales ayant lieu le 26 septembre prochain, le budget pour 2022 sera élaboré par le nouveau gouvernement. D’après les sondages, une coalition serait possible entre la CDU/CSU et les Verts, de sorte que le changement climatique devrait figurer au premier rang des priorités
L’économie allemande connaît un fort rebond. La zone en bleu du graphique, qui représente la situation au cours des trois derniers mois, s’est clairement élargie par rapport à celle du trimestre précédent (zone délimitée par la ligne en pointillés). Les dernières données confirment la consolidation de la dynamique de croissance. En juin, l’indice Ifo du climat des affaires s’est inscrit à 101,8 (2015 = 100), un plus haut depuis avril 2018. Les entreprises se sont notamment déclarées plus satisfaites de leur situation actuelle. La reprise est, par ailleurs, générale, l’indice du climat des affaires affichant une progression dans tous les secteurs.
Notre Baromètre pour le mois de mai révèle un lent redressement de l’économie après le ralentissement brutal provoqué par la pandémie de coronavirus. Contrairement aux mois antérieurs, la reprise ne se limite plus à l’industrie manufacturière et à la construction, mais elle s’étend à présent aux services.
Selon des estimations de l’Office statistique allemand Destatis, l’activité économique s’est contractée de 1,7% en T1 2021, après une forte croissance au deuxième semestre de 2020 (8,5% en T3 et 0,5% en T4). Ce résultat s’explique en grande partie par le durcissement des restrictions liées au coronavirus, à la mi-décembre, qui a fait plomber la consommation privée.
Après un début d’année difficile, les indicateurs conjoncturels se sont nettement améliorés en mars, portés par le sentiment que le pire de la crise de la Covid-19 est désormais passé. Selon les prévisions, le PIB devrait retrouver ses niveaux pré-Covid-19 vers la fin de 2022. Nombre de mesures de soutien adoptées par les pouvoirs publics devraient rester en place cette année. La politique budgétaire pour 2022 dépendra de l’issue des élections législatives en septembre. Après un net tassement des chrétiens-démocrates dans les sondages, une coalition entre les Verts, les sociaux-démocrates et les libéraux ne peut être exclue. La crise entraîne un sérieux ralentissement de l’activité des entreprises, mais cela n’aura probablement pas de conséquences à long terme.
Notre Baromètre fait état d’une légère dégradation du climat économique en Allemagne ces derniers mois. Hors TVA, les ventes de détaili ont reculé de 4,8 % en janvier par rapport au mois précédent, ce qui s’explique en partie par la fermeture des magasins non essentiels depuis la mi-décembre...
En février, le climat économique s’est légèrement dégradé par rapport au mois précédent. Notre indicateur interne du climat des affaires en Allemagne (la somme non pondérée des composants du baromètre) s’est légèrement détérioré à -0,35 en février, contre -0,1 le mois précédent. Depuis avril 2020, l’indicateur du climat économique est en territoire négatif...
Le Baromètre pour l’Allemagne fait ressortir la dichotomie qui caractérise l’économie en ce moment. Le confinement annoncé au début du mois de novembre et sérieusement durci à la mi-décembre pèse lourdement sur le secteur des ménages et les services.
Le deuxième confinement a interrompu une reprise économique qui s’essoufflait déjà. Le climat des affaires ne tardera cependant pas à s’améliorer, porté par les anticipations relatives à la disponibilité prochaine de plusieurs vaccins. L’inflation se situe actuellement en territoire négatif en raison de la baisse de la TVA, mais elle redeviendra positive à l’expiration de cette mesure fiscale le 1er janvier 2021. En raison du deuxième confinement, le budget 2021 affichera un déficit supérieur aux hypothèses retenues en septembre, à EUR 180 mds ou 5,2 % du PIB. Au T2, le taux d’épargne des ménages a grimpé à 20,1 %, un nouveau plus haut historique. Lorsque la pandémie sera passée, il pourrait sensiblement reculer avec la réalisation, par les ménages allemands, des achats reportés.
La République fédérale d’Allemagne est une république parlementaire dirigée par un chancelier et un président. Le pays est organisé en seize Länder (ou Bundesländer). Chacun d’eux a sa propre constitution et jouit d’une large autonomie. Les plus prospères sont la Bavière et le Bade-Wurtemberg dans le sud du pays, où le PIB par habitant est supérieur d’environ 15 % à la moyenne allemande. Le dynamisme de cette région est en grande partie dû à sa spécialisation sectorielle. La production manufacturière, qui représente environ 30 % de la production totale, est concentrée dans les industries de haute technologie.
La République fédérale d’Allemagne compte 83 millions d’habitants. Il s’agit de la première économie de la zone euro. Son produit intérieur brut représente plus d’un tiers de celui de la zone. Le PIB par habitant est supérieur de 20 % à la moyenne de la zone euro, faisant de ce pays l’un des plus prospères de la région. De plus, l’Allemagne est la quatrième puissance économique mondiale, derrière les États-Unis, le Japon et la Chine et le troisième exportateur, derrière la Chine et les États-Unis.
L’industrie manufacturière joue un rôle crucial dans l’économie allemande. Elle représente près de 20% de l’emploi et près d’un quart de la valeur ajoutée totale. Cependant, du fait du rôle central de l’industrie, elle est plus exposée aux fluctuations du cycle économique que l’économie de certains de ses voisins.