D’après les indicateurs disponibles pour la fin de l’année 2021, l’Allemagne aurait enregistré au T4 2021 au mieux une croissance très faible, mais une contraction du PIB n’est pas à exclure. Les commandes industrielles restent, certes, à un niveau relativement soutenu, mais la production demeure significativement freinée par des problèmes d’approvisionnement. Selon le dernier rapport PMI de Markit, dans le secteur manufacturier, les délais de livraison des fournisseurs demeurent supérieurs à ceux enregistrés durant le premier confinement en 2020 (les tensions se sont
néanmoins atténuées depuis l’été dernier). L’indice PMI pour l’industrie manufacturière termine l’année 2021 à 57,4, son niveau le plus bas en douze mois.
La baisse d’optimisme des entreprises est encore plus marquée dans les services. Elle reflète le durcissement des conditions d’accès aux commerces et autres lieux dit « non essentiels » pour les personnes non vaccinées, instauré par le gouvernement début décembre. L’indice PMI pour les services est ainsi retombé à 48,7 en décembre ; il passe, pour la première fois en huit mois, sous le seuil de 50, ce qui indique une contraction d’activité. La dynamique est la même dans le sondage de l’institut Ifo : l’indice afférant aux services enregistre sa plus forte chute
mensuelle depuis la fin du premier confinement au printemps 2020.
Cette baisse d’optimisme n’a pour l’instant eu aucun impact tangible sur le marché du travail. Le chômage a continué de refluer en décembre, en baisse de 23 000 postes selon le ministère fédéral du Travail. Le nombre de personnes sans emploi a chuté de 386 000 sur l’ensemble de l’année 2021, ce qui a permis d’effacer une partie – un peu plus des deux tiers – de la hausse enregistrée en 2020 (+501 000). Le taux de chômage s’établissait en décembre à 5,2% de la population active, soit un niveau légèrement supérieur à la fin 2019.
Dans le contexte de remontée généralisée de l’inflation en Europe, l’Allemagne fait face à une des hausses les plus importantes. L’inflation y est actuellement bien plus élevée qu’en France par exemple (5,7% contre 3,4% en décembre, en mesure harmonisée). Cela s’explique en partie par une augmentation plus marquée des composantes énergétiques (électricité, gaz, carburant), mais aussi des prix pour les denrées alimentaires, les produits médicaux ou encore les biens et services culturels et de loisirs en 2021. À cela s’ajoutent les effets de base liés à la baisse temporaire
de TVA entre juillet et décembre 2020, qui s’estomperont donc en janvier 2022.