En septembre, l’inflation a légèrement rebondi aux États-Unis, en zone euro et au Japon, tandis qu’elle est restée stable au Royaume-Uni. Côté américain, l’effet inflationniste des droits de douane demeure jusqu’à présent contenu (cf. graphique du mois). Dans les autres pays, on notera des signaux favorables : la stabilité des anticipations d’inflation autour de 2% en zone euro, la modération de la croissance des salaires au Royaume-Uni et la baisse des prix à la production au Japon. 
Aux États-Unis, l’inflation (IPC) a légèrement augmenté en septembre (de +0,1 pp à 3,0% a/a) sous l’effet d’un rebond de la composante énergie (2,8% a/a ; +2,6pp m/m) L’inflation sous-jacente, quant à elle, s’est modérée (3,0% a/a ; -0,1pp m/m). Les salaires poursuivent leur décélération  et les anticipations d’inflation à 1 an des ménages ont nettement reculé depuis mai (de 6,6% à 4,6%) ; celles à 5 ans demeurent toutefois élevées sur une base historique.  Ces évolutions, combinées à la stabilisation de l’indice de pression sur les prix et au ralentissement des prix à la production (2,6% a/a, -0,5pp m/m), confortent le scénario d’une poursuite des baisses de taux de la Fed. 
L’inflation en zone euro reste significativement inférieure à celle observée aux États-Unis Mais elle rebondit également en septembre et retrouve son niveau d’avril (2,2% a/a ; +0,2pp m/m). L’inflation sous-jacente suit la même tendance (2,4% a/a ; +0,1pp).  Chypre se distingue par une inflation nulle pour le deuxième mois consécutif. La France (1,1%), l’Italie (1,8%), la Grèce (1,8%) et le Portugal (1,9%) affichent les taux d’inflation les plus faibles de la zone euro, tandis que la Slovaquie (4,6%), la Croatie (4,6%) et l’Estonie (5,3%) continuent de subir les plus fortes hausses. Les perspectives restent favorables : les prix à la production poursuivent leur repli et repassent en territoire négatif (-0,6% a/a) et les anticipations d’inflation des prévisionnistes à court (1 an) et long terme (5 ans) restent proches de 2%.  Toutefois, des tensions sous-jacentes persistent : l’indicateur de pression sur les prix et la croissance des salaires négociés (4,0% a/a contre 2,5% en mars) repartent à la hausse. 
Au Royaume-Uni, l’inflation s’est stabilisée à un niveau élevé en septembre : 3,8% a/a L’inflation sous-jacente ralentit légèrement pour le deuxième mois consécutif (3,5% a/a ; -0,1pp).  La croissance des salaires, toujours très soutenue, se modère néanmoins depuis janvier (4,7% a/a contre 5,3% en janvier) et l’indicateur de pression sur les prix poursuit son repli.  En revanche, les anticipations d’inflation des ménages à 1 an repartent nettement à la hausse  ; celles à long terme demeurent, par ailleurs, supérieures aux niveaux observés durant la crise inflationniste. 
Au Japon, l’inflation s’est légèrement renforcée (à 2,9% a/a ; +0,2pp m/m) principalement sous l’effet d’une hausse de la contribution de la composante énergie Cette augmentation s’observe aussi sur la composante sous-jacente (3,0% selon la mesure BoJ ; +0,3pp m/m). Les perspectives s’orientent toutefois vers une stabilisation de l’inflation : l’indice des prix à la production a nettement ralenti depuis le début de l’année et demeure stable en septembre (2,7% a/a).  De plus, la progression des salaires commence à s’essouffler après une accélération cet été (1,9% contre 2% sur les trois mois précédents).  De même, l’indicateur des pressions sur les prix se situe bien en deçà des niveaux observés sur les douze derniers mois. En outre, les anticipations d’inflation des ménages à 1 an se sont très légèrement repliées depuis le début de l’année, évoluant de ce fait inversement aux anticipations des prévisionnistes, toujours en hausse.  Le Japon se distingue également des autres pays avec un point mort d’inflation stable mais élevé sur une base historique.