Moins de 2 ans après avoir atteint des sommets inédits depuis plusieurs décennies, l’inflation se rapproche des objectifs des banques centrales dans la plupart des pays du monde. Il est toutefois trop tôt pour crier victoire, car les décideurs de politique monétaire devront encore faire face à des courants contraires. Ils ont toutefois déjà fait la preuve de leur savoir-faire, et disposent par ailleurs de marges d’action, si nécessaire
Croissance du PIB, inflation, taux d'intérêt et de change.
La semaine écoulée (16-22 septembre) a été dense en réunions monétaires et en rapports d’inflation. Si la première baisse des taux directeurs de 50 points de base par la Réserve Fédérale américaine a été plus franche que ce que nous anticipions, le statu quo du côté de la BoE et de la BoJ est en ligne avec nos attentes. Avec une inflation ancrée sous les 3%, les taux d’intérêt réels des deux côtés de l’Atlantique demeurent largement en territoire restrictif. La modération attendue de l’inflation dans les services devrait inciter les banquiers centraux en Europe et aux États-Unis à poursuivre le desserrement monétaire au cours des prochains trimestres. La progression des salaires dans le secteur privé s’est légèrement accentuée aux États-Unis, tandis qu’elle a ralenti en Europe (page 27)
L’incertitude portant sur la politique économique américaine, basée sur la couverture médiatique, a baissé pour le deuxième mois d’affilée en août. Cette diminution est à mettre en lien avec le discours de Jerome Powell le 23 août à Jackson Hole, où le président de la Fed a estimé que le moment était venu pour une baisse des taux directeurs. Cette annonce concorde avec les opinions de certains responsables de la Fed, exprimées dans le compte rendu des « minutes » de la Réserve fédérale, publié le 21 août.
L’indice PMI composite S&P Global de l’activité mondiale est reparti à la hausse en août, augmentant de 0,3 point après deux mois de baisse, pour atteindre 52,8. Un signal encourageant pour l’activité mondiale à mi-chemin du troisième trimestre 2024. Toutefois, cette amélioration masque une divergence assez nette entre le secteur des services et le secteur manufacturier. En août, l'indice mondial des services a atteint son plus haut niveau (53,8) depuis juin 2023, à l'exception du mois de mai 2024, tandis que l’indice du secteur manufacturier a enregistré son plus bas niveau depuis décembre 2023 (49,5).
Aux États-Unis, la hausse des prix à la consommation marque le pas, ce qui est en ligne avec le refroidissement du marché du travail. Après trois mois de progression plus contenue, l’indice IPC a baissé en juin, en variation mensuelle, pour la première fois en deux ans. L’indice sous-jacent a augmenté très modérément (+0,1% m/pm, plus faible depuis mai 2020). Autres signaux importants de désinflation : les mesures alternatives continuent de refluer, et notamment la moyenne ajustée du déflateur, publiée par la Réserve fédérale de Dallas, désormais bien ancrée sous les 3%. Le rebond des prix à la production, encore limité à ce stade, est toutefois à surveiller et pourrait contribuer à limiter le recul de l’inflation des prix à la consommation
Au cours des trente-cinq dernières années, le monde a connu de profonds changements. D'une situation d'équilibre au début des années 1990 — le dividende de la paix, la Grande Modération, la mondialisation —, nous sommes passés à un monde caractérisé par un certain nombre de perturbations géopolitiques, économiques (économie de l'offre) et environnementales. Une caractéristique singulière et fascinante de cette nouvelle ère réside dans la coexistence de l'abondance (production et diffusion des données, besoins d'investissement) et de la rareté (pénurie d'effectifs qualifiés dans un contexte de vieillissement de la population, difficulté à trouver des financements). Ces développements soulèvent d'importantes questions
Alors que les données conjoncturelles récentes suggèrent partout une croissance bien orientée au 2e trimestre, les indicateurs avancés (climat des affaires, confiance des ménages) sont plus mitigés en juin, laissant prévoir un 3e trimestre plus difficile.
Les enquêtes de conjoncture jouent un rôle important dans l'évaluation de l'environnement cyclique. Si l'on en juge par l’indice des directeurs d'achat (PMI) du secteur manufacturier, de nombreux pays ont enregistré une perte de momentum au deuxième trimestre par rapport au premier trimestre. Toutefois, pour la plupart de ces pays, le niveau de l'indice PMI de juin demeure plus élevé qu'en décembre 2023. En outre, 17 pays sur 31 affichent encore un PMI d'au moins 50, ce qui implique que l'activité économique reste orientée à la hausse
Aux États-Unis, l’incertitude relative à la politique économique, basée sur la couverture médiatique, a rebondi en juin, après une courte baisse en mai. Cette hausse est probablement en lien avec le climat d’incertitude politique et monétaire aux États-Unis à quelques mois de l’élection présidentielle.
L’entrée de plusieurs pays d’Europe centrale et orientale au sein de l’UE en 2004 s’est accompagnée d’une progression impressionnante de leurs économies respectives. L’amélioration de la productivité du travail a permis un rattrapage des salaires réels au cours des 20 dernières années, mais les pressions salariales sont restées très fortes sur la période récente sans toutefois entamer la compétitivité des économies jusqu’à présent. La région reste par ailleurs attractive pour les investissements directs étrangers et continue de bénéficier des activités de nearshoring. A court terme, la consolidation des comptes publics constitue une priorité pour tenir les engagements dans le cadre du Pacte de stabilité et de croissance
Les énergies fossiles et les ressources minérales sont centrales dans le processus de transition bas-carbone. L’Amérique latine, riche en minerais et métaux clés pour la transition, et les pays du CCG, dépendants des revenus issus des hydrocarbures, apparaissent a priori à l’opposé sur la carte de la transition. Les conséquences macroéconomiques sont pourtant difficiles à déterminer pour le moment. Les pays du Golfe ont certains avantages sur le marché du pétrole, mais le rythme de la transition pourrait affecter la rente plus rapidement qu’escompté. En Amérique latine, si l’importance des réserves de matériaux critiques rendent les perspectives plus favorables, des stratégies nationales diverses et de multiples contraintes pourraient en limiter l’ampleur
L'activité humaine est très dépendante de l'information. Qu'est-ce qu'on mange ce soir ? Quel film on va regarder ? Quel voyage on va faire pendant nos vacances ? Quelles études nos enfants devraient faire ? Quel est le métier que je voudrais exercer ? et cetera et cetera.Au niveau de l'activité économique, l'information joue également un rôle clé pour les entreprises. C'est une question de : qu'est-ce qu'on va produire comme produit ou service ? À quelles conditions ? À quel prix on va l'offrir à nos clients ? Où est-ce que se situera la production ? Quelle va être notre stratégie de marketing ? Et ainsi de suite.
Le deuxième trimestre de 2024 s’est achevé sur une baisse de l’indice PMI S&P Global de l’activité mondiale. L’indice s’est établi à 52,9 (contre 53,7 en mai), mettant un terme à sept mois de hausse consécutive. Cette diminution est portée à la fois par le secteur manufacturier et par celui des services, avec un indice mondial PMI à 50,9 (contre 51,0 en mai) et à 53,1 (contre 54,0 en mai), respectivement. Ce repli de l’indice n’est pas nécessairement un signe du ralentissement de l’activité mondiale, mais les prochaines enquêtes seront d’autant plus importantes afin de voir s’il s’agit d’une nouvelle tendance ou d’une simple interruption temporaire.
Le rallongement des flux maritimes mondiaux, et les problèmes de logistique qui en résultent, continuent de tirer le fret et les prix des porte-conteneurs vers le haut, mais n’engendrent pas, à ce stade, de frein notable à l’activité, ni de hausse importante des prix à l’importation. La remontée des cours s’est bien amplifiée en juin : l’indice Freightos a progressé de 43% m/m le mois dernier, contre une augmentation de près de 15% en mai. L’indice se situait, fin juin, 30% au-dessus du précédent pic observé à la mi-février mais accusait encore un niveau 60% inférieur aux records atteints à l’automne 2021.
Notre scénario central d’un décollage de la zone euro et d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine, confirmé par les derniers indicateurs disponibles, se caractérise par une convergence des taux de croissance. Il, pourrait, toutefois se trouver perturbé par les incertitudes politiques des deux côtés de l’Atlantique (issues incertaines des élections législatives anticipées en France et de l’élection présidentielle américaine). Par ailleurs, si la BCE a amorcé, comme attendu, son cycle de détente monétaire en juin, apportant un soutien opportun à la croissance, la Fed temporise encore. Ce prolongement du statu quo, même s’il paraît fondé pour l’heure, constitue un autre risque baissier
La crise de la Covid-19, plus encore celle de l’énergie provoquée par la guerre russe en Ukraine, ont bouleversé la course des prix dans l’Union européenne (UE). Parce qu’ils achètent 90% de leur gaz et de leur pétrole à l’étranger, les Vingt-Sept ont payé cher leur dépendance aux combustibles fossiles. En 2022 et 2023, leur facture énergétique annuelle est montée à près de EUR 700 milliards, le double de celle des années précédentes; 200 millions de ménages ont vu le coût de la vie augmenter de 16% en moyenne, soit autant que durant toute la décennie 2010.