Au mois de juillet, la divergence est restée de mise entre les principales économies de l’OCDE. Les enquêtes de conjoncture ont montré des signes de ralentissement plus marqués en Europe qu’aux Etats-Unis, où divers indicateurs (ISM non manufacturier, enquêtes auprès des ménages) se sont même améliorés.
Taux d'intérêt et taux de change, croissance du PIB et inflation
Même si la croissance de début 2023 a été meilleure que prévu pour les pays émergents, le scénario du ralentissement semble se confirmer pour le reste de l’année. En 2024, la vigueur de la reprise dépendra du contexte géopolitique et de l’ampleur de la détente de la politique monétaire aux États-Unis et en zone euro. Elle dépendra également des perspectives d’investissements des pays. Le rapport annuel de la CNUCED autorise un certain optimisme en la matière, sauf pour les économies à faible revenus.
L’indice mondial PMI composite s’est établi à 52,7 en juin, soit un plus bas depuis quatre mois, reflétant la perte de vitesse de la croissance mondiale à la fin du deuxième trimestre 2023. L’indice demeure toutefois confortablement en zone d’expansion, soutenu par le secteur des services. En revanche, le PMI manufacturier est reparti à la baisse en juin.
GDP growth, inflation, interest rates and exchange rates
Pour les économistes et les observateurs des banques centrales, la conférence de la BCE à Sintra (Portugal) et la conférence de la Réserve fédérale en août à Jackson Hole sont les temps forts de l’été. À la conférence de Sintra, les présentations et les panels ont été, comme toujours, très stimulants, mais ont aussi invité à la réflexion. La désinflation est trop lente, l'inflation présente des risques à la hausse par rapport à l'ère prépandémique, les taux directeurs devront rester élevés et les prévisions économiques sont plus difficiles que jamais à établir.
Avec un poids de 34,4%, les loyers constituent le principal poste de l’indice des prix à la consommation (IPC) aux États-Unis. Leur progression s’est fortement accélérée depuis 2021 et la reprise économique post-pandémique : de 1,5% en glissement annuel en février 2021, leur hausse a atteint un pic à 8,2% en mars 2023 et n’a que très légèrement reflué depuis, à 8,0% en mai. La contribution importante de cette composante « loyers » maintient l’inflation américaine à un niveau élevé.
Dans les principales économies de l’OCDE, la lenteur qui caractérise la baisse de l’inflation devrait se prolonger, tandis que le ralentissement de la croissance finirait par déboucher, sous l’effet du resserrement monétaire (particulièrement rapide et important), sur une récession aux États-Unis et une stagnation du PIB de la zone euro. Divers facteurs de soutien devraient limiter l’ampleur du retournement mais la reprise qui s’ensuivra serait tout aussi limitée. La lenteur de la convergence de l’inflation vers sa cible de 2% obligerait les banques centrales à garder une politique restrictive malgré un début de baisse des taux au premier semestre 2024.
L’incertitude portant sur la politique économique américaine, basée sur la couverture médiatique, a baissé en juin après un rebond en mai. L’indice d’incertitude économique de la Commission européenne a fléchi en juin à la faveur de la diminution de l’incertitude dans les différents secteurs d’activité, hormis l’industrie où l’indice est resté stable.
Croissance du PIB, inflation, taux d'intérêt et taux de change
Qui, des États-Unis ou de la zone euro, est le plus exposé à la récession ? La première réponse qui vient est : la zone euro. Celle-ci a, en effet, « techniquement », déjà basculé en récession au regard de la double baisse du PIB au 4ème trimestre 2022 et au 1er trimestre 2023. Mais, pour l’heure, cette récession apparaît seulement d’ordre « technique » : la contraction du PIB est, en effet, de faible ampleur et elle n’est pas généralisée à l’ensemble des composantes de la croissance ni aux Etats-membres de la zone euro.
Le resserrement monétaire important et rapide opéré par les grandes banques centrales et la perspective d’autres relèvements de taux à venir font craindre un excès de zèle dans la lutte contre l’inflation avec une réaction non-linéaire des agents économiques à une énième hausse. Plusieurs facteurs entrent en jeu : des esprits animaux négatifs, le niveau et les caractéristiques de la dette, la valorisation des actifs, les prêts bancaires, les marchés financiers. Ceci plaide pour une plus grande progressivité et, à un certain stade, marquer une pause tout en insistant sur le fait que le cycle de resserrement n’est pas terminé.
Le volume des exportations mondiales s’est nettement replié en avril. Cette correction était attendue après la forte progression du mois précédent, liée notamment aux effets de rattrapage du déconfinement en Chine.
Croissance, inflation, taux d'intérêt et taux de change
Au mois de juin, les principales économies de l’OCDE ont connu des évolutions divergentes qui posent la question du point de bascule entre une situation où la croissance se poursuit - avec des tensions inflationnistes qui nécessitent de poursuivre le resserrement monétaire - et une autre où elle ralentit davantage et où le reflux de l’inflation permet d’envisager la fin de la hausse des taux.
Comment caractériser le cycle économique actuel ? Qu'il s'agisse de la transmission monétaire, du ralentissement de la croissance ou encore de la désinflation, la lenteur semble être de mise. De plus, les perspectives de reprise, qui marqueront le début d'un nouveau cycle, promettent d'être placées sous le même signe.
La hausse, en mai, de l'indice mondial PMI composite l’a porté à son plus haut niveau depuis un an et demi. Il s’agit de la quatrième augmentation consécutive. Toutefois, cette amélioration de l'activité globale masque une disparité importante entre le dynamisme du secteur des services et la faiblesse du secteur manufacturier.
La dynamique de l’inflation au Royaume-Uni continue d’inquiéter, tandis qu’au Japon, les anticipations de marché s’ajustent encore timidement au nouveau contexte inflationniste. L’inflation sous-jacente aux États-Unis est restée élevée en avril, mais certains indicateurs alternatifs s’améliorent quelque peu. En zone euro, plusieurs secteurs des services connaissent une poussée inflationniste de plus en plus importante, alimentée pour certains par la hausse des salaires.
L’indice d’incertitude économique de la Commission européenne a fléchi en mai, poursuivant son reflux depuis octobre 2022, entraîné par la baisse de l’incertitude dans les différents secteurs d’activité, à l’exception du secteur de la construction où elle est repartie fortement à la hausse.
Croissance du PIB et inflation. Taux d'intérêt et taux de change.
La réouverture de l’économie chinoise en fin d’année dernière a finalement produit ses effets avec quelques mois de décalage. Le volume des exportations en provenance de Chine a en effet bondi de 19,8% m/m en mars selon les chiffres publiés par le CPB.
En avril et mai, la conjoncture des principales économies de l’OCDE affiche une relative détérioration dont l’ampleur et le degré d’avancement varient selon les pays. En Europe, la détérioration observée depuis quelques mois dans l’industrie commence à se transmettre aux services, où les indices de confiance ont engagé un mouvement de repli. Aux États-Unis, l’ISM des services a modérément crû en avril a contrario d’un indice ISM en deçà de 50 pour le 6e mois consécutif dans l’industrie.