La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine ainsi que le Brexit freinent la croissance depuis déjà un bon moment. Les évolutions récentes donnent à penser que ces sources d’incertitude pourraient avoir atteint un point culminant. Si tel était le cas, cela pourrait stimuler les dépenses en libérant la demande contenue des entreprises ou des ménages. Cependant, dans un contexte de ralentissement de la croissance mondiale et, pour citer le FMI, de perspectives précaires pour l’année prochaine, la réaction sera probablement plus modérée, de nouvelles sources de préoccupation prenant le relais des précédentes : l’incertitude a peut-être atteint un sommet dans certains domaines, mais elle va probablement en gagner d’autres.
Selon la conseillère économique du FMI, les perspectives de croissance sont précaires. Le Fonds prévoit une légère amélioration de la croissance l’année prochaine portée par un nombre limité de pays émergents et de pays en développement, actuellement en difficulté ou en sous-régime. Cette accélération modeste de la croissance tiendrait à des facteurs propres à certains pays plutôt qu’à des anticipations d’amélioration généralisée. La croissance devrait continuer à se tasser aux États-Unis bien au-delà de 2020 et, d’après les projections, elle se repliera en Chine à 5,8 %, l’année prochaine. Dans ce contexte, les projections relatives à un léger rebond dans la zone euro, rebond tiré par l’Allemagne et l’Italie et conditionné par la reprise de la demande extérieure, semblent ambitieuses
Il existe différents moyens de mesurer l’incertitude. Si l’on part du haut à gauche et que l’on tourne dans le sens de l’aiguille d’une montre, l’indicateur de l’incertitude relatif à la politique économique, qui est basé sur la couverture médiatique, est historiquement à son point le plus haut en raison des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis et des craintes d’un Brexit chaotique...
L'utilité d’un prix carbone réside dans les incitations à la réduction qu'il crée. On obtient un prix implicite du carbone en divisant les revenus provenant des systèmes de tarification du carbone et des taxes d'accise sur les carburants par les émissions totales de gaz à effet de serre. Selon cette méthode, les prix vont de près de 0 dans la plupart des pays en développement, mais également aux États-Unis et au Canada, à près de 100 euros pour 1 tonne de carbone émis en Suède et en Suisse. Le graphique confirme que les pays où les prix implicites du carbone sont relativement élevés se trouvent aussi en bonne position en termes de productivité du carbone, définie comme la quantité du PIB produite par unité d'émissions de carbone
La croissance mondiale marque le pas, obligeant la Réserve fédérale à abaisser ses taux à deux reprises tandis que la BCE a annoncé un ensemble complet de mesures d’assouplissement. Le ralentissement devrait néanmoins se poursuivre. L’incertitude est omniprésente. Confrontées à l’essoufflement de la croissance, aux différends commerciaux, aux inquiétudes liées au Brexit et au risque géopolitique, les entreprises s’interrogent sur la situation réelle de la demande. Leur investissement est à la peine, ce qui pourrait freiner l’emploi et impacter les ménages. Autre facteur susceptible de peser sur la confiance : la marge de manœuvre désormais limitée de la politique monétaire et, dans de nombreux pays, de la politique budgétaire pour stimuler la croissance
La Réserve fédérale américaine et la BCE adoptent des positions très différentes : la Fed dispose d’une plus grande marge de manœuvre pour assouplir sa politique monétaire et elle est plus proche de ses objectifs. L’institution de Francfort, en revanche, n’a qu’une marge limitée alors qu’elle doit faire face à une inflation inférieure à son objectif avec le risque que l’écart se creuse au lieu de se résorber. Ces différences ont conduit à des approches divergentes concernant la conduite de la politique monétaire et la communication en la matière. La Fed dépend dans chiffres économiques à court terme et, à l’exception des projections des membres du FOMC, elle ne donne pas de guidance
Les enquêtes réalisées auprès des chefs d’entreprises aux Etats-Unis dépeignent un tableau contrasté avec, notamment, une nette détérioration de la situation dans l’industrie manufacturière et une belle reprise dans les services. Dans une perspective plus large, les signes d’un ralentissement économique se renforcent. Les moteurs de l’économie mondiale, tels la Chine et l’Inde, affichent une croissance moins dynamique, quoique pour des raisons différentes. En Europe, l’Allemagne est probablement déjà en récession technique alors que la France résiste
Les inquiétudes sur la croissance des pays avancés et des pays émergents remontent en raison des statistiques économiques et, plus important encore, d’une incertitude toujours très élevée. Cette dernière est liée à la confrontation entre les Etats-Unis et la Chine sur le dossier du commerce. C’est ce qui ressort des données chinoises tandis qu’aux Etats-Unis, les données empiriques se multiplient concernant l’impact négatif de cet affrontement sur l’activité et le secteur agricole. Prenant acte de ces évolutions, la Réserve fédérale américaine a indiqué que les taux allaient être abaissés, une information saluée par le marché actions
Jerome Powell, président de la Fed, a indiqué, dans une allocution prononcée cette semaine devant le Congrès, que la politique monétaire américaine serait assouplie en raison des préoccupations que suscite la croissance mondiale, ce qui pourrait amener l’inflation à un niveau trop bas. Les propos de Mario Draghi, président de la BCE, à la fin du mois dernier, allaient dans le même sens. Malgré la montée des risques, le taux de chômage reste proche de son niveau naturel. Or, on peut supposer que, dans une économie de plein emploi, la détente monétaire sera moins efficace qu’en situation de récession. De plus, cela pourrait nourrir des inquiétudes concernant la stabilité financière et finir par réduire les chances de succès des mesures de politique monétaire visant à doper l’inflation.
Après le soulagement suscité par les données du premier trimestre, les préoccupations relatives à la croissance remontent, en raison des statistiques économiques et, plus important encore, d’une incertitude toujours très élevée. Cette dernière est liée à l’ampleur du ralentissement et à ses conséquences en termes de risques économiques ainsi qu’à la confrontation entre les Etats-Unis et la Chine sur le dossier du commerce. C’est ce qui ressort des données chinoises tandis qu’aux Etats-Unis, les données empiriques se multiplient concernant l’impact négatif de cet affrontement sur l’activité et le secteur agricole. Prenant acte de ces évolutions, la Réserve fédérale américaine a indiqué que les taux allaient être abaissés, une information saluée par le marché actions
Un niveau élevé d’incertitude peut freiner la croissance. L’assouplissement monétaire réussira-t-il à doper cette dernière?? Cela dépend de la nature de l’incertitude. Si celle-ci est endogène, et découle donc de l’évolution normale du cycle conjoncturel, les baisses de taux devraient permettre de réduire cette incertitude en stimulant la confiance des agents économiques. L’incertitude exogène est liée à d’autres facteurs que le cycle économique, tels que les tensions commerciales actuelles. Dans ce cas, l’efficacité de la politique monétaire est mise à mal et, malgré les baisses de taux, le ralentissement de la croissance devrait persister aussi longtemps que sa cause principale (l’incertitude exogène) n’aura pas été traitée.
Une forte incertitude peut considérablement affecter l’activité économique et les marchés financiers. Notre baromètre montre différents indicateurs.
A Sintra, Mario Draghi, le président de la BCE, a évoqué un possible nouvel assouplissement de la politique monétaire européenne. Même message de la part du FOMC : il faut s’attendre à de prochaines baisses des taux aux Etats-Unis. Cette synchronisation des politiques monétaires s’explique par des problèmes communs (une inflation trop faible par rapport à l’objectif) et des préoccupations partagées, en particulier la montée des incertitudes au niveau mondial. Si la situation persiste, l’orientation accommodante des politiques monétaires finira par perdre de son efficacité.
D’après une enquête réalisée auprès des directeurs financiers de 469 entreprises américaines, 84 % d’entre eux s’attendent à une récession aux États-Unis au premier trimestre 2021. Cela fait craindre des anticipations baissières autoréalisatrices. Une corrélation positive entre la confiance et les décisions des entreprises reflèterait (leur anticipation) de fondamentaux forts, ou bien l’effet d’esprits animaux. La recherche empirique menée par CESifo auprès d’entreprises allemandes confirme le rôle de ces derniers. En agrégé, les esprits animaux optimistes ont un effet plus important que les esprits pessimistes.
Dans un contexte de tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, l’incertitude quant à la politique économique reste très élevée. Au regard de la dispersion des opinions concernant le climat des affaires, elle n’augmente pas mais reste forte parmi les entreprises allemandes. Du côté des entreprises américaines, elle a baissé en début d’année mais remonte désormais légèrement. Le risque géopolitique, mesuré par la couverture médiatique de l’incertitude, est sur une tendance haussière depuis début 2013 bien que celle-ci ralentisse dernièrement. Quant à l’incertitude basée sur la dispersion des performances des entreprises sur les marchés d’actions, elle a fléchi depuis le début de l’année
Les relations entre la dette publique, la croissance économique et les taux d’intérêt sont complexes et variées. En général, une récession entraîne un accroissement de la dette publique et une réduction du coût des emprunts publics. Une longue période de détente monétaire en phase de retournement conjoncturel peut se traduire par un repli du taux d’intérêt nominal de la dette publique en dessous du taux de croissance nominale. Selon le niveau du solde budgétaire primaire, une telle situation peut, dans certaines conditions, générer une marge d’expansion budgétaire pour soutenir la croissance.
La date du 1er mai approche. Dans de nombreux pays, elle commémore les progrès réalisés en matière de droits des salariés. Elle peut être aussi l’occasion de rappeler à quel point la qualité du dialogue social compte dans le bon fonctionnement du marché du travail. Selon l’enquête Global Competition Review menée en 2018 par le Forum Économique Mondial, la qualité des relations employeurs-salariés est relativement bonne au Japon, ainsi qu’en Europe du Nord et de l’Ouest. Dans le même temps, les marchés du travail de ces pays se portent plutôt bien. Dans les pays anglophones, dont le marché du travail est peu règlementé, le taux de chômage est également faible, mais les emplois sont moins protégés
Les différentes mesures de l’incertitude envoient des messages contradictoires. L’indice Economic Policy Uncertainty, qui suit la couverture médiatique du sujet, n’augmente plus mais ne décroit pas encore.
Les données récentes sur la Chine et la zone euro indiquant une stabilisation de la croissance ont été accueillies avec soulagement. Aux États-Unis, la croissance devrait rester à un niveau satisfaisant à court terme malgré le ralentissement. Des inquiétudes persistent néanmoins sur la vigueur sous-jacente de l’économie mondiale. Le FMI, qui a de nouveau révisé à la baisse ses prévisions, table sur un léger rebond au second semestre, sans plus. L’aplatissement de la courbe de taux US alimente les craintes d’une croissance décevante. La Fed, confiante dans les perspectives, se montre toutefois patiente dans sa politique, un ton accommodant que les bourses ont salué. Cependant, les marchés des actions et des obligations envoient des signaux très différents concernant la croissance future
Le rebond en mars des créations d’emplois aux Etats-Unis constitue un soulagement après la déception du mois de février. Les indices manufacturiers chinois se sont ressaisis et dépassent les 50 points. Dans la zone euro, le secteur manufacturier reste sous pression mais l’indice PMI des services progresse, et les ventes au détail dépassent les attentes. L’évolution de l’incertitude sera décisive pour le secteur manufacturier, or on voit quelques signes encourageants : la probabilité d’un accord entre les Etats-Unis et la Chine augmente, tandis qu’au Royaume-Uni des négociations entre les partis politiques visent à éviter un Brexit sans accord.
La Réserve Fédérale lance une vaste revue de sa politique monétaire. Les conclusions seront rendues publiques au premier semestre 2020. Trois questions seront posées : la politique monétaire doit-elle prendre en compte les écarts par rapport à l’objectif d'inflation ? Ses outils sont-ils adéquats? Comment peut-elle améliorer sa communication? Cette initiative mérite d'être saluée, la Fed montrant sa volonté de se préparer à une prochaine récession. La BCE étant confrontée à des défis comparables, les conclusions des réflexions de la Fed seront suivies de près à Francfort.
Quand les ménages (entreprises) se sentent plus incertains, ils dépenseront (investiront) moins. Après un bond l’année dernière, le nombre d’articles de presse mentionnant l’incertitude a quelque peu diminué (graphique en haut à gauche).
Les dernières données d’enquête montrent une image contrastée. En Chine, la situation semble se stabiliser dans le secteur manufacturier, tandis que l’indice a chuté au Japon. En Allemagne, on a pu noter une nouvelle baisse à un niveau particulièrement bas. Selon le pays ou le secteur, la situation est très variable en zone euro. Si l'on se base sur l'indicateur d'enquête le plus large, on observe une stabilisation. La confirmation dans les prochains mois dépendra beaucoup de l'évolution en Chine et d’une baisse des sources d'incertitude bien connues (commerce, Brexit).
Depuis début 2018, les indices des directeurs d’achats montrent une érosion des nouvelles commandes à l’exportation dans un grand nombre de pays, plus marquée que la dégradation générale du climat dans l’industrie manufacturière. Les chocs extérieurs de la demande domineraient donc les facteurs domestiques dans le ralentissement global de la croissance. Le décrochement des nouvelles commandes à l’exportation fait écho au freinage des échanges internationaux. Il est sans doute lié au tassement de l’activité chinoise et à celui des dépenses d’investissement (qui nécessitent davantage d’importations que la consommation) constaté dans de nombreux pays. L’incertitude qui règne dans les relations commerciales internationales pourrait également jouer un rôle.
L’Accord de Paris sur le climat, conclu lors de la COP 21 en 2015, plaide en faveur de la limitation du réchauffement climatique sous le seuil de 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle. Dans son dernier rapport, le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) lance toutefois un avertissement : les mesures d’atténuation actuelles ne permettront pas d’atteindre cet objectif. Les investissements dans les infrastructures d’énergies renouvelables et d’électricité doivent être accrus