De tous temps, le climat a varié. La Terre n’ayant ni orbite ni inclinaison fixes (elle subit l’influence des autres planètes du système solaire, comme Jupiter et Saturne), la température à sa surface évolue avec les quantités d’énergie radiative qui lui parviennent et qui déterminent, par exemple, les grands cycles de glaciation du quaternaire. Véritable machine à remonter le temps, la paléoclimatologie (l’analyse des carottes océaniques ou glaciaires) retrace toujours plus finement les fluctuations passées du climat, depuis l’apparition d’homo sapiens, il a 300 000 ans environ, et bien au-delà encore.
Croissance du PIB, inflation, taux d'intérêt et de change.
Cette année, il est fort probable que la BCE abaissera son taux directeur avant la Fed. Cette suite d’événements est devenue un sujet de débat parmi les observateurs des banques centrales, comme si la BCE allait sauter la file d’attente et refuser d’attendre que la Fed ait assoupli sa politique. Mais est-ce important si la BCE baisse ses taux avant la Fed ? La réponse est non.
Au premier trimestre, la croissance économique dans les pays d’Europe centrale s’est améliorée comme attendu (Pologne : +0,4% t/t au T12024 ; Hongrie : 0,8% t/t ; Rép. tchèque : 0,5% t/t ; Slovaquie : 0,7% t/t ; Roumanie : +0,5%). Bien que le détail des comptes ne soit pas encore disponible, tout porte à croire que la croissance a reposé essentiellement sur la consommation, à l’image du dynamisme des ventes au détail.
Aux États-Unis, dans un environnement de resserrement monétaire drastique, la résilience des entreprises a contribué à celle de l’économie tout entière via différents canaux (niveaux d'effectifs, investissements, croissance des résultats et des dividendes, etc.). Cette résilience des entreprises s'est appuyée sur différents facteurs financiers : rentabilité des entreprises, niveaux de trésorerie accumulée au cours de la pandémie de COVID-19, assouplissement des conditions de financement sur les marchés, important volume d’émission de dette à taux fixe bas au cours de la pandémie
Aux États-Unis, l’incertitude sur la politique économique, basée sur la couverture médiatique, a augmenté en avril, pour la deuxième fois consécutive. Cette hausse est probablement en lien avec la dernière réunion du Federal Open Market Committee (FOMC) au cours de laquelle les membres du FOMC ont voté pour un maintien des taux entre 5,25 et 5,50%. Comme lors des six réunions précédentes, les gouverneurs ont choisi de maintenir un statu quo sur les taux directeurs. Selon le président de la Fed, l’inflation reste élevée et la progression vers l’objectif de 2% n'est pas assurée.
La désinflation sur les biens alimentaires et les biens manufacturés se poursuit, dans son ensemble, tandis que la déflation sur les prix de l’énergie s’est – à l’exception du Royaume-Uni- largement atténuée. Hormis au Japon, les indicateurs de pression sur les prix (côté offre) ont rebondi ces derniers mois (page 19) et la progression des salaires dépasse celle de l’inflation dans l’ensemble des zones couvertes (page 27).
En avril, l’indice PMI composite de S&P Global sur l’activité mondiale a de nouveau, légèrement, progressé (+0,1 point) pour atteindre 52,4, soit son niveau le plus élevé depuis juillet 2023. Cette hausse résulte exclusivement de celle dans les services, dont l’indice a atteint son plus haut niveau depuis juillet 2023 (52,7 contre 52,4 en mars). En revanche, l’indice relatif au secteur manufacturier a légèrement reculé en avril (50,3 contre 50,6 en mars) après trois mois de hausse, mais il reste en zone d’expansion.
L’empreinte carbone d’un pays ne se mesure pas seulement à l’aune de ce qu’il produit mais aussi de ce qu’il importe. Sur les 9,2 tonnes de gaz à effet de serre (GES) émises annuellement par chaque Français, plus de la moitié (5,1 tonnes) sont attribuables à des biens et services achetés à l’étranger.
Le débat sur la souveraineté monétaire au sein des pays émergents refait surface, avec d’un côté le projet du président argentin Javier Milei de dollariser son économie, et de l’autre la tentation de plusieurs dirigeants de pays d’Afrique de l’Ouest d’abandonner le franc CFA. D’un point de vue strictement économique, la dollarisation est efficace pour éteindre les incendies inflationnistes. Mais, pour être soutenable dans la durée, elle impose des contraintes fortes sur la politique budgétaire et la nature des investissements étrangers
D’après le dernier Moniteur des finances publiques du FMI, entre 2023 et 2029, la dette publique rapportée au PIB devrait augmenter dans beaucoup d’économies avancées. L’augmentation du ratio de dette publique des États-Unis est la deuxième plus importante (+ 11,7 % du PIB), ce qui obligera le gouvernement et le Congrès américains à réduire de façon structurelle le déficit budgétaire. Toutefois, une telle politique représente un défi considérable compte tenu de l’impopularité des hausses d’impôt, de la difficulté de réduire les dépenses publiques et des obstacles majeurs que constituent la hausse des charges d’intérêt et, à moyen terme, le ralentissement de la croissance du PIB
L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a publié en avril son dernier jeu de prévisions dont le message est plutôt positif1. Après un repli de 1,2% en 2023, le volume des échanges mondiaux en biens rebondirait de 2,6% en 2024, une progression peu ou prou en ligne avec la croissance de l’économie mondiale, attendue par l’OMC à 2,7%. Parmi les principaux soutiens au commerce mondial, l’organisation de Genève met en avant la baisse anticipée de l’inflation en 2024 et 2025. Celle-ci permettrait de soutenir le pouvoir d’achat et, par conséquent, la consommation de biens manufacturés.
Historiquement, on observe une corrélation très étroite entre les variations des rendements des Treasuries et du Bund allemand. Cela est pertinent dans le contexte actuel dans la mesure où le biais plus restrictif dans les messages récents de la Réserve Fédérale pourrait continuer à exercer une pression haussière sur les taux d’intérêt à long terme aux États-Unis et sur les rendements obligataires en zone euro. Depuis le début de l'année toutefois, l'augmentation des rendements du Bund est moins importante qu’attendu au regard de la relation statistique passée. Cette évolution reflète sans doute la conviction des investisseurs que la BCE commencera à baisser ses taux directeurs avant la Réserve Fédérale
Les informations nouvelles sur la croissance, l'inflation et la politique monétaire influencent les marchés obligataires et boursiers. Si l'incidence sur les obligations est manifeste, celle sur les actions est plus complexe. Par conséquent, la corrélation entre les cours des obligations et les cours des actions fluctue au fil du temps. Depuis 2000, elle est surtout négative, donnant lieu à un effet de diversification qui sous-tend la demande d'obligations, même lorsque les rendements sont très bas. Sans surprise, au cours du récent cycle de resserrement de la Réserve fédérale, la corrélation est redevenue positive
2024 devrait être l'année où la Réserve fédérale, la BCE comme la Banque d’Angleterre commenceront à baisser leurs taux directeurs, principalement pour accompagner la baisse de l’inflation. Le timing de la première baisse de taux reste toutefois incertain, de même que le nombre de baisses attendues. Les conditions d’une première baisse des taux en juin semblent en passe d’être réunies pour la BCE, qui, selon nos prévisions, précèderait ainsi de peu la Fed, dont la première baisse de taux est attendue non plus en juin mais en juillet. En outre, l’éventualité que la Fed ne baisse pas du tout ses taux cette année gagne en probabilité au regard de la résistance de la croissance et de l’inflation. Un tel statu quo monétaire de la Fed pourrait avoir plus de conséquences négatives que positives.
Les chiffres de l’inflation américaine au mois de mars, à nouveau plus élevés qu’attendu, ont eu raison de notre scénario d’une première baisse des taux synchrone, au mois de juin, par la Fed, la BCE et la BoE. Nous tablons désormais sur deux baisses de taux seulement pour la Fed en 2024 : la première en juillet et la seconde en décembre. L’éventualité que la Fed ne baisse pas du tout ses taux cette année gagne en probabilité. Du côté de la BCE, nous maintenons que la première baisse des taux interviendrait en juin mais nous écartons finalement la prévision d’une nouvelle baisse dès juillet pour retenir un scénario d’assouplissement plus progressif d’une baisse par trimestre (en juin, septembre et décembre). La BCE engagerait donc le cycle de baisse de ses taux avant celui de la Fed.
Aux États-Unis, l’incertitude sur la politique économique, basée sur la couverture médiatique, est légèrement repartie à la hausse en mars, après une baisse marquée en février. Ce redressement peut être imputé, en partie, au chiffre de l’inflation du mois de février (3,2% sur un an selon l’indice des prix à la consommation du BLS). En se révélant supérieure aux attentes du consensus (3,1%), cette hausse repousse encore la perspective d’un assouplissement de la politique monétaire de la Fed.
Malgré le rebond aux États-Unis, l’inflation continue globalement de marquer le pas dans les pays du G7 et dans l’ensemble de la zone euro. Au Japon, le maintien des prix à la consommation au-dessus des 2% restera compliqué à court terme, du fait de l’essoufflement des dynamiques de hausse observées cet hiver : l‘inflation a bien rebondi en février du fait d’effets de base, mais le 3m/3m annualisé est retombé à 1,3%. Côté services, la baisse de cette mesure de momentum est plus nette, à 0,4% seulement. L'augmentation historique des salaires accordée à l’issue du Shunto (5,3% au total, dont 3,7% en salaire de base) confortera néanmoins la BoJ dans sa démarche de normalisation (très progressive) de la politique monétaire
L’analyse des derniers indices PMI par Tarik Rharrab.