Croissance, inflation, taux d'intérêt et taux de change
Les données récentes témoignent de la résistance de l’économie américaine malgré le resserrement rapide et significatif de la politique monétaire. Dans la zone euro, le secteur des services se montre particulièrement résilient. Malheureusement pour les banques centrales, l’inflation résiste elle aussi. Si l’incertitude sur les perspectives n’était pas aussi élevée, une telle situation justifierait un message fort annonçant de nouvelles mesures de durcissement monétaire. Plus que jamais, les banques centrales doivent se doter d’une stratégie monétaire robuste qui tienne compte des multiples incertitudes. C’est pourquoi le FOMC a adopté un ton plus modéré
Les données du commerce international indiquent clairement une accentuation du ralentissement de l’activité ces derniers mois. Les exportations mondiales en volume (graphique 1) ont poursuivi leur repli d’après les dernières données disponibles (décembre 2022). Les restrictions sanitaires en Chine, qui n’ont été assouplies qu’à la mi-décembre, ont pesé sur les chiffres du pays. Les exportations mondiales enregistrent tout de même une hausse de 2,6% sur l’ensemble de l’année 2022 par rapport à 2021.
En février, les nouvelles conjoncturelles sur le front de la croissance sont restées plutôt positives dans les principales économies de l’OCDE, tandis que les nouvelles du côté de l’inflation ont été négatives.
L’inflation actuellement élevée reste, d’après l’OCDE, la principale menace pesant sur l’économie mondiale. Certes, le pic d’inflation semble derrière nous depuis quelques mois, aux États-Unis comme en zone euro notamment, mais la baisse de l’inflation est restée limitée jusqu’ici. Pourtant, un certain nombre d’éléments concourent à la diminution des pressions inflationnistes : la réduction du déséquilibre entre l’offre et la demande en fait partie, l’offre subissant, en effet, moins de contraintes tandis que la demande voit celles-ci augmenter.
La publication des chiffres de février des indices PMI de S&P Global a apporté de bonnes nouvelles dans l’ensemble. Un des résultats marquants est le redressement de l'indice PMI manufacturier de la Chine, qui atteint, à 51,6, son plus haut niveau depuis huit mois (49,2 en janvier). Cette embellie est liée à la reprise progressive de la production dans les usines depuis la levée des restrictions sanitaires en décembre dernier. Dans la zone euro, les chiffres sont contrastés : en repli en France, en Allemagne et en Autriche, mais en assez nette hausse en Espagne, en Italie et en Irlande. Aux États-Unis et au Japon, l’indice reste en zone de contraction pour le quatrième mois d’affilée.
La légère tendance haussière observée, depuis la mi-avril 2021, de notre indicateur de couverture médiatique s’est inversée depuis la fin 2022 – le début 2023, probablement en lien avec les signes d’une baisse de l’inflation jusqu’en janvier. Aux États-Unis, l'incertitude des entreprises relative à leur chiffre d’affaires a diminué en février, pour le troisième mois consécutif.
Cette nouvelle publication « baromètre de l’inflation » vise à fournir un panorama mensuel, simple de lecture, des dynamiques d’inflation au sein des principales économies développées. Ce cahier de graphiques intègre les dynamiques actuelles des prix (prix à la consommation et à la production, et ses principaux contributeurs), celles anticipées par les ménages et les entreprises, ainsi que les prévisions induites des marchés. La relation entre l’inflation et certains de ses principaux déterminants est également incluse.Cette première édition du baromètre de l’inflation intègre un suivi pour les Etats-Unis, la zone euro et le Royaume-Uni. Ce document sera toutefois amené à s’étoffer au fil du temps.
Panorama économique : taux et changes, PIB et inflation…
Calendriers commentés des principaux indicateurs économiques de la semaine écoulée et de la semaine à venir.
Dans ce nouvel AudioBrief, Guillaume Derrien, économiste de l'équipe OCDE, revient sur la relation étroite qui existe entre la croissance mondiale et l'évolution du commerce international.
En ce début d’année 2023, les signes de résistance des économies des principaux pays de l’OCDE se confirment.
Les modèles de prévision du PIB en quasi-temps réel (nowcast), aussi appelés « modèles de prévision du PIB par approche directe », sont communément utilisés par les conjoncturistes qui suivent au quotidien les évolutions de la croissance du PIB avant la publication des comptes nationaux trimestriels. Ils permettent une estimation de la croissance du PIB sur la base des indicateurs déjà publiés au moment de la prévision.
Les indices PMI mondiaux se sont légèrement améliorés en janvier mais ils restent très bas. On ne peut donc pas en déduire un regain de vigueur de l’activité en ce début d’année 2023.
Le calendrier des dernières publications des principaux indicateurs économiques avec les chiffres actualisés de la semaine écoulée
Dans le secteur manufacturier, l’indice PMI des directeurs d’achat a enregistré, au niveau mondial, une légère amélioration en janvier, après dix mois de baisse. Il reste toutefois en zone de contraction (49,1 points). À l’exception du Japon, où il est resté stable, l’indice s’est redressé dans 26 des 33 pays pour lesquels les données de janvier sont disponibles.
Le calendrier économique actualisé au 13 février 2023 et les nouveaux indicateurs à suivre
Malgré les messages encore restrictifs de la Fed et de la BCE, les marchés anticipent déjà une baisse des taux avant la fin de l’année. Comment expliquer ces anticipations apparemment prématurées d'assouplissement monétaire ? Il se pourrait qu'elles traduisent des écarts de vues sur les perspectives économiques, mais la faible ampleur de ces écarts ne justifie pas les niveaux actuels des marchés. Le fait que les investisseurs gèrent de manière rationnelle leur exposition au risque pourrait être une autre explication. Ils savent que si les banques centrales créaient la surprise en adoptant une orientation accommodante, un rallye sur les marchés actions et obligataires s’ensuivrait
Aux États-Unis, les conditions financières se sont assouplies ces derniers mois, réduisant ainsi l’efficacité du resserrement monétaire de la Réserve fédérale. Pour autant, Jerome Powell n’a pas semblé trop s’en inquiéter si bien que les marchés ont rebondi et que les conditions financières ont poursuivi leur détente malgré le discours ferme du FOMC. Dans la zone euro, le nouveau relèvement des taux par la BCE et l’engagement de cette dernière en faveur d’une nouvelle hausse en mars ont fait nettement reculer les rendements obligataires, les marchés anticipant le pic cyclique des taux directeurs. Ces évolutions traduisent la crainte de ne pas avoir investi dans la bonne catégorie d’actifs quand les banques centrales changeront leurs discours