Le troisième trimestre 2023 s’est achevé sur une huitième baisse consécutive de l’indice PMI composite de S&P Global. C’est la preuve de plus en plus tangible d’un ralentissement de l’économie mondiale et le signal négatif est renforcé par le niveau de l’indice proche désormais du seuil des 50 séparant la zone d’expansion de la zone de contraction de l’activité (50,5 contre 50,6 en août). Alors que le PMI manufacturier atteint 49,1 (contre 49,0 en août), indiquant toujours une contraction, le PMI services a continué de se détériorer pour le huitième mois d’affilée.
Dans les services, sur les 16 pays pour lesquels les données de septembre sont disponibles, dix ont indiqué une baisse de l’indice par rapport au mois précédent. La baisse est marquée en Russie, au Brésil, en France et, dans une moindre mesure, aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Irlande. En Chine, l’indice atteint son niveau le plus bas depuis décembre 2022 alors que le pays levait ses restrictions sanitaires. L’évolution marquante de l’enquête de septembre est la remontée de l’indice en Allemagne : il a gagné trois points, repassant ainsi dans la zone de l’expansion (50,3 contre 47,3 en août). L’indice espagnol est également revenu dans la zone d’expansion (50,5 contre 49,3 en août). Au global, le secteur des services est tiré vers le bas par la baisse des nouveaux contrats pour les prestataires, des nouvelles commandes à l’export, les perspectives d’activité et les prix de vente.
Le tableau est très différent pour l’indice PMI manufacturier. Treize des 31 pays de l’enquête ont indiqué une hausse sous l’effet des nouvelles commandes et de la production, notamment aux États-Unis, en Italie, en Espagne, au Royaume-Uni et en Russie. En Allemagne, l’indice manufacturier s’est amélioré grâce aux nouvelles commandes, mais il reste loin de la barre des 50. À l’inverse, l’indice a baissé aux Pays-Bas, en Grèce, en France (le plus bas niveau depuis mai 2020) et, dans une moindre mesure, en zone euro. En Chine, l’indice s’est replié légèrement après le rebond du mois d’août mais il reste en zone d’expansion. Les nouvelles sur les prix sont mauvaises avec une remontée des sous-composantes relatives aux prix des intrants et aux prix de vente, dans le sillage de la hausse des prix du pétrole. Du côté de l’emploi, les nouvelles sont également mauvaises : l’indice est repassé en zone de contraction, une première depuis décembre dernier, sous l’effet d’une forte baisse en Espagne, en Chine, en République tchèque, en Autriche et aux Pays-Bas.
Tarik Rharrab